Nous sommes au quartier Agdal, le cœur battant des cliniques en vogue de la place rbatie. Détatoueuse professionnelle, Linda Bendjenna nous apprend que le détatouage se pratique dans la plus grande normalité au Maroc.
De plus, elle nous apprend que le retrait de tatouage peut être effectué au moyen d’un laser. Ce dernier casse les particules de pigments du tatouage dans le derme afin qu’elles soient éliminées par l’organisme. Le coût d’une telle entreprise vaut à partir de 1500 dirhams la séance. « Je propose des tarifs équitables aux personnes disposant d’un budget limité », ajoute la détatoueuse.
Cette méthode nécessite plusieurs séances et plusieurs paramètres sont à prendre en considération lors du choix du type de laser à utiliser. Cette intervention requiert plusieurs séances et plusieurs facteurs doivent être réunis pour choisir le type de laser à utiliser. Sont à prendre en considération des éléments comme la teneur en pigments, la surface du tatouage ; le type de peau ; les couleurs (ndlr : le jaune, le vert et le bleu sont plus résistants). Pour mieux faire disparaître un tatouage, il faut prévoir plusieurs séances, espacées pour permettre à la peau de se régénérer et limiter le risque de cicatrices blanches.
Ces lasers ont toutefois des inconvénients. L’impulsion de quelques nanosecondes peut entraîner trop d’effets thermiques et pas assez d’effets photomécaniques pour fragmenter les plus petites particules de pigment.
Parfois, ces lasers à commutation Q nécessitent un grand nombre de séances (de 10 à parfois 25 pour les dessins récents). De même, un délai minimum de 2 mois entre les sessions est indispensable. Des pores profonds sont souvent réfractaires au traitement. La région traitée est, quant à elle, fréquemment plus blanche de façon permanente (hypopigmentation résiduelle permanente), souvent après plus de 15 séances de laser.
Pour les lasers à commutation Q, le délai d’impact se situe entre 5 et 60 nanosecondes. Dans le cas des lasers picosecondes, le temps d’impact est nettement plus bref, variant entre 450 et 750 picosecondes (1 picoseconde étant égale à 1 millième de nanoseconde). Cependant, ce type de laser assure une plus grande fragmentation des pigments (grâce au choc photoacoustique) et comporte moins d’effets secondaires, puisqu’il n’y a quasiment pas d’effet thermique.
Les avantages de ce type de laser sont nombreux. Il diminue, d’abord, le nombre de séances, tout en permettant de les espacer, et parvient à supprimer la plupart des couleurs qui résistaient aux lasers Q-Switched. Aussi, entraîne-t-il moins d’hypopigmentation rémanente du fait de la quasi-absence d’effet thermique.
Par ailleurs, professionnels du tatouage et les cabinets d’esthétique proposent des procédés de destruction des tatouages par l’injection d’un produit chimique dans le derme. La liste de produits utilisables n’étant pas fixée et leurs modalités d’utilisation n’étant pas définie, il convient de ne pas avoir recours à ce procédé. Notons que le détatouage chimique est une source directe de complications cutanées (inflammation, nécrose des tissus) pouvant laisser des cicatrices importantes.
Au cours du détatouage, voire juste après, une crème anesthésiante doit être de rigueur.
Aussi, une suffusion hémorragique, c’est-à-dire la présence de traces de sang sous la peau et des croûtes sont quasi systématiques avec les lasers « Q-switched ». Une réaction d’œdème (ou un gonflement), voire la formation de bulles sont, elles aussi, possibles avec les lasers picosecondes. Notons aussi que des réactions urticariennes locale ou allergiques sont probables.
En définitive, après plusieurs jours, d’autres effets indésirables peuvent être observés. Parmi elles, notons des troubles pigmentaires, des transitoires ou des modifications de la texture de la peau et des cicatrices, plus fréquentes sur peau foncée. L’on note même des résultats insuffisants, plus fréquents après l’ablation de tatouages polychromes dont l’assombrissement paradoxal des tatouages, pigments résiduels, images fantômes…