A seulement 35 ans (36 le 30 juin), Mazzulla a su faire fructifier un effectif de grande qualité qui a écrasé la NBA, lors de la saison régulière (64 victoires – 18 défaites) puis lors des phases finales, avec 16 succès et 3 revers seulement.
Cet ancien joueur universitaire à West Virginia, coach dès sa sortie de fac en 2011 faute d’opportunité, est devenu le deuxième plus jeune entraîneur sacré de l’histoire, quelques mois plus âgé que le légendaire Bill Russell, titré en 1967 en tant qu’entraîneur-joueur avec les mêmes Celtics.
La franchise historique du Massachusetts avait surpris à l’automne 2022 en faisant confiance à cet inconnu du grand public, entré dans le staff des « C’s » en 2019, assistant-coach au moment de l’éviction de Ime Udoka. J’étudie beaucoup Manchester City et Pep. Je pense qu’il est le meilleur entraîneur du monde, tous sports et tous niveaux confondus. Il a une grande influence sur moi Confirmé titulaire quelques mois plus tard, Joe Mazzulla a imposé une vision du jeu et un management rafraîchissants salués par ses joueurs, même les plus anciens comme l’intérieur Al Horford… de deux ans son aîné.
« Ma partie favorite du métier est de voir le jeu avec un oeil d’artiste. De donner aux gars un tableau blanc, plein de possibilités. Explorons-les ensemble », expliquait-il en début d’année au site The Athletic.
Ce théoricien du basket admire le travail d’un autre grand cerveau du sport mondial, Pep Guardiola, brillant avec le FC Barcelone puis le Bayern Munich et Manchester City depuis 2016, présent au bord du terrain lors du premier match des finales.
« J’étudie beaucoup Manchester City et Pep. Je pense qu’il est le meilleur entraîneur du monde, tous sports et tous niveaux confondus. Il a une grande influence sur moi », indique Mazzulla. « Nous avons développé une belle relation. J’aimerais pouvoir dire que nous nous rendons meilleurs. Il m’a grandement aidé sur la gestion des espaces. »
Mazzulla s’était rendu à Manchester en février pour un échange d’idées et de maillots. Une photo des deux faiseurs de « champions », exhibant chacun la tunique des deux équipes, publiée lundi sur le compte X des Citizens, atteste de leur complicité.
« On étudie vos systèmes de jeu, vos transitions, et la façon dont vous défendez les transitions », expliquait l’Américain à un petit groupe de joueurs (Ruben Dias, Jeremy Doku, Phil Foden…) captivés en marge d’un entraînement, comme le montre une vidéo du club de Premier League.
« Le foot et le basket, d’un point de vue tactique, se ressemblent, il faut apprendre à créer un avantage », développe encore ce fils d’un ancien joueur universitaire puis entraîneur de lycée à Rhode Island.
Sweats à capuche noir, regard sombre, Mazzulla combat à longueur de conférences de presse l’idée de deux phases distinctes, offensive et défensive, pour une continuité faite de transitions, le tout avec un débit ultra rapide et sans aucune ponctuation.
Pour transmettre ses principes aux joueurs, le technicien passé par les universités de Glenville State et de Fairmont State et la G-League avec les Maine Red Claws, essaie de surprendre ces professionnels qui jouent près d’une centaine de rencontres par an.
« Il nous parle de foot mais aussi des anciens chasseurs de baleine, de leur façon de trouver leur proie, et relie ça au basket, c’est assez unique », s’amuse Payton Pritchard.
Obsédé par le relâchement qui guette les équipes ayant pris l’avantage, Mazzulla diffuse à ses joueurs des extraits de combat de MMA dont l’un où un combattant étranglé finit par renverser son adversaire devenu trop passif.
Lors du match 3, les Celtics avaient presque laissé fondre un avantage de 21 points en 5 minutes.
« Joe est sûrement heureux que ça nous soit arrivé pour pouvoir continuer à nous le seriner. C’est un dingue, il a sûrement apprécié » le retour des Mavericks, a souri Derrick White.
Mazzulla avait donc raison, comme l’a prouvé son titre NBA.