Les chercheurs ont établi que la pollution provenant des feux a un effet dévastateur sur les populations locales, dépassant de loin le nombre de décès directement attribuables à ces incendies.
Cette étude, menée par Rachel Connolly de l’Université de Californie à Los Angeles, s’est concentrée sur l’impact des particules fines (PM2.5, 2,5 micromètres ou moins) libérées par les feux de forêt entre 2008 et 2018, en écartant les autres sources de pollution telles que le transport ou l’industrie.
Selon leurs résultats, au moins 52.480 décès prématurés peuvent ainsi être attribués aux incendies en Californie sur dix ans.
L’équipe de chercheurs a aussi évalué le coût total des soins pour les personnes infectées à 432 milliards de dollars.
« L’importance de la gestion des feux de forêt ne va qu’augmenter dans les prochaines décennies car l’aridification s’intensifie avec le changement climatique et de plus en plus de régions sont exposées aux feux », ont indiqué les chercheurs dans l’étude publiée dans Science Advances.
« Ces résultats ont des implications directes pour la Californie, un Etat à l’avant-garde du développement de la politique climatique avec plusieurs régions propices aux incendies », ont-ils ajouté.
De vastes zones de forêts et de prairies brûlent tous les ans en Californie et d’autres régions du pays, causant des millions de dollars de dégâts et pouvant parfois causer plusieurs décès.
L’étude intervient alors qu’une vague de chaleur précoce frappe l’ouest des Etats-Unis.
Las Vegas a suffoqué par 44 degrés Celsius jeudi tandis que la région désertique de la Vallée de la mort a atteint les 49°C.
Ces températures font craindre une saison des incendies très intense en 2024, après deux années relativement épargnées, grâce à des hivers pluvieux.
Après environ 20 ans de sécheresse et un climat de plus en plus aride, la Californie a vu un nombre alarmant de mégafeux se déclarer au cours de ce siècle, 18 des 20 plus grands incendies mesurés de l’Etat se sont déroulés dans les deux dernières décennies.