Malgré les aléas de la conjoncture, l’économie nationale émet de sérieux signaux de redresse- ment. Les secteurs des services marchands non financiers et du commerce de gros rencontrent, certes, quelques difficultés, mais il n’empêche que les chefs d’entreprise se montrent optimistes pour le deuxième trimestre de l’année courante. C’est ce qui ressort de la note de conjoncture publiée, jeudi, par le Haut-Commissariat au Plan (HCP). L’optimisme des professionnels est nourri par une augmentation de l’activité globale. Les anticipations des patrons seraient dues à la hausse de l’activité prévue dans les branches des «Transports Aériens», des «Transports terrestres et transports par conduites» et de l’«Entreposage et services auxiliaires des transports».
Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié une note d’information dévoilant les principales appréciations des chefs d’entreprises concernant l’évolution de l’activité au 1er trimestre 2024 et leurs anticipations pour le 2ème trimestre 2024. Les enquêtes de conjoncture, réalisées auprès des entreprises des secteurs des services marchands non financiers et du commerce de gros, mettent en lumière les dynamiques économiques actuelles et futures de ces secteurs clés.
Services marchands non financiers : Des hauts et des bas au T1 2024
Selon les chefs d’entreprise interrogés, l’activité des services marchands non financiers a connu une baisse notable au 1er trimestre 2024. En effet, 52% des patrons ont rapporté une diminution de l’activité, contre 29% qui ont observé une hausse. Cette tendance s’explique principalement par la baisse des activités dans les branches des « Télécommunications », des « Transports aériens » et des « Activités de location et location-bail ».
À l’inverse, des augmentations d’activité ont été enregistrées dans les secteurs de l’« Hébergement et restauration », des « Transports terrestres et transport par conduites » et de l’« Entreposage et services auxiliaires des transports ».
Quant au taux d’utilisation des capacités de prestation (TUC) du secteur, il s’est établi à 68%. Concernant les carnets de commande, ils ont été jugés à un niveau normal par 73% des chefs d’entreprises, tandis que l’emploi a augmenté, selon 35% d’entre eux, et diminué selon 18%.
Pour le 2ème trimestre 2024, les anticipations des chefs d’entreprise dans le secteur des services marchands non financiers sont globalement optimistes. 45% d’entre eux prévoient une augmentation de l’activité globale, contre 15% anticipant une baisse.
Cette évolution positive est attribuée principalement à la hausse prévue des activités dans les branches des « Transports aériens », des « Transports terrestres et transport par conduites » et de l’« Entreposage et services auxiliaires des transports ». Cependant, une baisse est attendue dans les « Activités de poste et de courrier » et les « Activités immobilières ».
Par ailleurs, 53% des chefs d’entreprises s’attendent à une stabilité de la demande, tandis que 29% prévoient une augmentation des effectifs employés.
Commerce de gros : Stabilité et légères fluctuations au T1 2024
Les ventes du secteur du commerce de gros sur le marché local ont affiché une stabilité pour 47% des grossistes au 1er trimestre 2024, tandis que 29% ont signalé une baisse. Cette stabilité est principalement due à la diminution des ventes dans les « Autres commerces de gros spécialisés » et le « Commerce de gros de produits agricoles bruts et d’animaux vivants », contrebalancée par une hausse des ventes dans le « Commerce de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabacs » et le « Commerce de gros d’autres équipements industriels ».
L’emploi dans ce secteur a connu une stabilité selon 85% des chefs d’entreprise, avec une augmentation rapportée par 13%. Les stocks de marchandises ont été jugés à un niveau normal par 88% des grossistes, et les prix de vente ont affiché une stabilité pour 62% des chefs d’entreprise, avec une baisse rapportée par 21%.
Pour le 2ème trimestre 2024, les anticipations sont majoritairement orientées vers la stabilité, avec 67% des grossistes s’attendant à un maintien du volume global des ventes, et 20% prévoyant une hausse. Cette stabilité anticipée est attribuée à la hausse prévue des ventes dans le « Commerce de gros de biens domestiques » et le « Commerce de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabacs », contrastant avec une baisse prévue dans le « Commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication » et les « Autres commerces de gros spécialisés ».
Les commandes prévues pour le 2ème trimestre 2024 devraient rester à un niveau normal selon 81% des chefs d’entreprise. En matière d’emploi, 76% des grossistes prévoient une stabilité des effectifs, tandis que 17% anticipent une augmentation.
Trois questions à El Mehdi Fakir : « Il faut réformer le commerce de gros pour répondre aux besoins actuels du marché »
Quelles sont les principales implications économiques de la baisse d’activité observée dans les secteurs des télécommunications, des transports aériens et des activités de location au premier trimestre 2024 ?
Le premier trimestre 2024 a marqué une période de fluctuation typique pour plusieurs secteurs, notamment ceux cités dans le rapport, sensibles aux variations saisonnières. Les chiffres initiaux suggèrent une baisse dans ces domaines, mais il est crucial de noter que le premier trimestre n’est pas toujours représentatif de l’ensemble de l’année.
Les données finales seront nécessaires pour confirmer une tendance générale. Nous devrons particulièrement observer les trimestres suivants, notamment le troisième et le quatrième, ainsi que la période estivale qui pourrait dynamiser positivement ces secteurs. Cette dynamique économique saisonnière pourrait potentiellement inverser les tendances observées au début de l’année.
Comment les anticipations de croissance dans les secteurs des transports terrestres, de l’entreposage et des services auxiliaires des transports peuvent-elles influencer la performance économique du Maroc d’ici la fin de l’année 2024 ?
Les anticipations de croissance dans ces secteurs indiquent une dynamique économique positive pour le Maroc, notamment à l’approche de la période estivale. Cette saison est traditionnellement marquée par une augmentation significative de la mobilité des citoyens, tant résidents locaux qu’établis à l’étranger.
Les prévisions optimistes sont étayées par la croissance attendue du tourisme, qui devrait stimuler l’écosystème touristique dans son ensemble, en particulier l’activité hôtelière et les services connexes, y compris le transport. Cette augmentation de l’activité dans les secteurs mentionnés est donc susceptible de contribuer positivement à la performance économique globale du pays d’ici la fin de l’année 2024.
À votre avis, sur un autre plan, quels sont les principaux défis que le secteur du commerce de gros devra surmonter pour maintenir la stabilité des ventes et de l’emploi jusqu’à la fin de 2024 ?
Le secteur du commerce de gros est confronté à plusieurs défis significatifs qui nécessitent une attention particulière. Actuellement, il existe une forte nécessité de réformer les textes régissant ce secteur, dont les dispositions remontent à 1963. Ces régulations datées peuvent limiter la capacité du secteur à s’adapter aux dynamiques modernes du marché.
L’un des défis majeurs est la complexité croissante des chaînes de distribution, caractérisée par une multiplication des intermédiaires. Cela affecte la crédibilité des flux commerciaux et peut entraver le rôle crucial que le commerce de gros devrait jouer dans l’économie. La fragmentation des chaînes d’approvisionnement peut également avoir un impact négatif sur la stabilité des ventes et de l’emploi dans le secteur.
Pour maintenir la stabilité des ventes et de l’emploi jusqu’à la fin de 2024, il est essentiel de moderniser les cadres réglementaires pour mieux répondre aux besoins du marché actuel.