Après l’acquisition des parts de Samine, l’entreprise australienne Atlantic Tin s’apprête à utiliser les équipements miniers de celle-ci pour relancer son projet minier en 2026, au Sud-Ouest de Meknès. En attente depuis des années, la mine d’Achmmach permettra de produire plus de 85.000 tonnes d’étain sur 17 ans.
Dans un rapport récent, Atlantic Tin a présenté sa vision du développement minier dans le cadre d’un avant-projet, mettant en lumière les opportunités qui se dessinent, notamment après l’acquisition de 100% du capital de Samine.
L’entreprise compte s’appuyer sur l’usine d’El Hamame, qui exploitait de la fluorine avant sa fermeture en 2021, ainsi que sur les équipements disponibles pour le traitement du minerai.
Toujours exploitables mais nécessitant des travaux de remise en état, les équipements miniers de Samine permettront à Atlantic Tin de relancer son projet en un minimum de temps, tout en maîtrisant les coûts.
De plus, ces équipements permettront de réutiliser les déchets raffinés comme matériau de remblai, minimisant ainsi l’impact environnemental du projet. Cet objectif s’inscrit dans la vision du Royaume de produire 50% de son énergie à partir de ressources renouvelables d’ici 2030.
Utilisation des équipements de Samine
“Les infrastructures actuelles de Samine seront utilisées dans la première phase du projet, notamment un laboratoire, une unité de broyage, une unité de réactifs et des équipements de gestion de produits stériles”, a indiqué Atlantic Tin dans son rapport.
D’autres aspects seront également améliorés pour accueillir l’équipement de préconcentration, notamment l’incorporation d’un crible humide à deux étages et d’un trieur de minerai. 6La compagnie australienne prévoit également de construire une unité de traitement par gravité qui devrait s’ajouter aux équipements miniers du site d’El Hammam, destinée à devenir la prochaine unité de traitement du projet d’Achmmach.
En s’appuyant sur les équipements de Samine, Atlantic Tin estime que la valeur actuelle des bénéfices du projet, après impôts, est d’environ 307 millions de dollars, avec un taux de rendement interne de 45 % pour un prix d’étain de 30.000 dollars la tonne et un retour sur investissement après 51 mois, après taxes.
Avant de relancer le projet d’Achmmach sur le terrain, Atlantic Tin compte finaliser une étude de faisabilité d’ici la fin de l’année. Celle-ci devrait servir de base pour la construction de la nouvelle mine d’Achmmach, prévue pour 2026 et dont la durée des travaux est estimée à 18 mois.
Production vs coût
À son aboutissement, ce projet permettra d’atteindre une production de plus de 85.000 tonnes d’étain sur 17 ans, avec un débit de pointe de 5.000 tonnes par an dans la première phase, contre 9.000 tonnes par an dans la deuxième phase. Il est à noter que l’étain est un métal utilisé notamment dans l’industrie électronique, les véhicules électriques ainsi que les alliages métalliques.
Bien qu’Atlantic Tin n’ait pas mentionné le potentiel de création d’emplois de ce projet, les experts estiment que des centaines d’emplois directs pourraient être générés. Le projet nécessitera un coût d’investissement initial de 54 millions de dollars, contre 96,4 millions de dollars prévu précédemment.
De plus, un total de 20 millions sera dédié à la construction de la mine. Les dépenses d’investissement pour l’expansion sont estimées à 28 millions de dollars, tandis que les dépenses totales pour la maintenance des équipements disponibles s’élèvent à 62 millions de dollars sur la durée de vie de la mine.
Le même rapport de réévaluation du projet précise que le coût direct d’exploitation pourrait s’élever en moyenne à 13.569 dollars par tonne d’étain, dont 3.400 dollars destinés au traitement du minerai et 2.900 au transport et à la commercialisation.
Il est à noter que l’entreprise a identifié dans ce rapport une série de possibilités d’expansion, notamment l’exploration de zones minières supplémentaires dans la région de Meknès.