Officiellement, Courtois estime ne pas être à 100% après avoir été absent de nombreux mois (depuis août dernier) à la suite de deux blessures aux genoux, préférant s’épargner et préparer au mieux la saison prochaine.
Mais cette explication n’a convaincu personne au plat pays, Courtois (31 ans) étant apparu au sommet de son art en contribuant grandement au succès du Real Madrid en finale de la Ligue des champions le 1er juin face au Borussia Dortmund (2-0).
La véritable raison de l’absence de la « pieuvre » est à chercher dans ce que les médias ont appelé le « brassard-gate ».
En juin 2023, Courtois avait mal vécu de ne pas être désigné capitaine, en l’absence de Kevin De Bruyne, lors d’un match face à l’Autriche, le 100e en sélection pour le portier flamand. Romelu Lukaku lui avait été préféré, Courtois décidant alors de claquer la porte de la sélection quelques jours plus tard, avant un match face à l’Estonie.
« On avait décidé que Romelu serait capitaine contre l’Autriche et Thibaut contre l’Estonie. C’était OK. Après le match, il s’est senti offensé de cela. Je suis surpris et choqué. Je ne m’attendais pas à ce que quelque chose comme cela arrive », avait alors expliqué Domenico Tedesco lors d’une conférence de presse où il était apparu abattu.
« Un hommage était prévu pour ma centième sélection. C’est le moment où, en tant que fédération et entraîneur, vous pouvez faire un beau geste envers un gardien qui a beaucoup fait pour votre pays (…) Quand il a dit que Romelu était capitaine contre l’Autriche et que j’étais capitaine contre l’Estonie, quelque chose s’est brisé en moi », répondra le gardien.
Personne n’est sorti gagnant de cette affaire. Courtois s’est mis à dos certains équipiers, la fédération et les médias belges condamnant « sa crise d’ego » et qualifiant son comportement de « caprice de star et attitude puérile, pour ne pas dire d’enfant gâté », écrivait notamment le quotidien Le Soir.
Mais la sélection belge se retrouve privée de l’un des meilleurs portiers de la planète au moment où son secteur défensif est justement son talon d’Achille. Conscients de cette réalité, le sélectionneur, l’entraîneur des gardiens et le directeur technique se sont rendus à Madrid au printemps pour tenter de trouver une solution. En vain.
D’où l’énorme pression pour celui qui défendra les cages belges à l’Euro. C’est Koen Casteels (31 ans) qui a été désigné comme nouveau numéro 1, le gardien de Wolfsburg (en partance cet été vers l’Arabie saoudite) ayant été préféré à Matz Sels, l’ex-Strasbourgeois parti cet hiver à Nottingham Forest. Une décision qui a surpris nombre d’observateurs tant Sels avait été brillant lors des derniers matchs des Diables.
« Tedesco a tranché de manière curieuse en faveur de Casteels. Je comprends que le gardien de Nottingham Forest le vive très difficilement. Sur ce qu’il a montré lors de la phase qualificative et en club, Sels me paraissait difficile voire impossible à déloger. En tout cas, le sélectionneur aura dû trouver les mots pour lui expliquer l’inexplicable », a estimé l’ancien international Philippe Albert, consultant pour la RTBF (TV) et Le Soir.
« Pour Casteels, l’Euro ne sera pas évident à gérer car il va se sentir épié à chacune de ses interventions. La moindre erreur de sa part et les réseaux sociaux en rajouteront une couche avec le récent retour de Courtois et sa victoire en Ligue des champions », a-t-il prévenu.