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L’Humeur : Le bricoleur et l’incurable

L’Humeur : Le bricoleur et l’incurable
Mohamed El Baz le dit tout de go en 2013 dans la collection Images Affranchies dirigées par Brahim Alaoui pour le compte de SKIRA et livré ici par la critique d’art Nadine Descendre : « Ce scepticisme du titre générique avec sa référence à Cioran me colle à la peau. Mais un titre ne dit pas tout. » Il est plus dans des préoccupations et des états qui font que le monde vacille. « Le mot incurable… les gens se précipitent dessus. Mais c’est de la complaisance sur une idée mortifère. Je sens cette complaisance par rapport à cet état du monde (à cette douleur du monde et de ses catastrophes). Certes parfois, je force le trait. Je parle de cadavres flottants ou j’affiche au mur ce fameux squelette qui parle de toutes les radios du monde… Mais cette notion spectaculaire du désespoir, je lutte avec et tente d’en faire, dans mon travail et mes recherches, quelque chose qui parle à tous. Ce n’est pas moi qui suis incurable, c’est le monde qui l’est ! C’est le monde qui est malade, pas moi ! » Mohamed El Baz prend les gens au dépourvu, même ceux qu’il croyait être des siens. Il tape fort en faisant des idées qu’il développe un médium de communication capable de réunir et d’unir pour l’échange. L’artiste qu’il est estime que sans palabre l’évolution reste vaine. Ainsi vit-il ses premiers pas au Maroc avant de décider de venir s’y installer définitivement, tournant le dos à la ville française qui le voit grandir, Lille, sillonnant parallèlement le monde. Ce monde, en l’élargissant, devient pour lui « malade et incurable ». A toi maintenant de nous envoyer des signaux en rapport avec les espaces clos que tu chérissais tant en les qualifiant d’espaces à vivre plus que d’espaces à voir, même si tu dirigeais récemment les Mouallaquat, un projet à ciel ouvert à Jamaâ El Fena que tu n’as pas eu le temps de réaliser.