Maroc est bien positionné pour tirer parti de la reconfiguration mondiale des chaînes de valeur grâce à la stabilité économique qu’il offre et à la grande qualité de ses infrastructures, a affirmé, jeudi à Rabat, le directeur de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) pour le Maroc, Antoine Sallé de Chou.
S’exprimant à l’occasion d’une rencontre consacrée à la présentation du rapport de transition 2023-2024 de la BERD, organisée conjointement avec le Policy Center for the New South (PCNS), M. Sallé de Chou a souligné qu’il existe également un potentiel et une marge de manœuvre supplémentaires pour une plus grande intégration du Maroc dans les chaînes de valeur mondiales.
Le responsable a, dans ce sens, mis en avant les progrès en matière de réformes structurelles, d’investissements, d’innovation industrielle, de réformes des entreprises publiques et des énergies renouvelables réalisés par le Royaume, précisant que le Maroc constitue un exemple intéressant de pays ayant réussi à maintenir une stabilité macroéconomique tout en investissant dans le développement durable.
« Ceci est particulièrement important compte tenu des défis auxquels le Maroc fait face, notamment le stress hydrique et son impact sur l’agriculture », a-t-il dit.
Et de noter que les conclusions du rapport sont particulièrement éclairantes quant aux grands enjeux auxquels fait face l’économie marocaine, surtout dans le contexte actuel de reconfiguration des chaînes de valeur, où le Maroc dispose de nombreux atouts pour capter de nouvelles opportunités d’investissement.
Pour sa part, le président du PCNS, Karim El Aynaoui, a souligné l’importance de ce type de rapports, notamment dans un contexte marqué par plusieurs défis tels que le changement climatique, la dynamique démographique, et le financement de la transition.
Il a également mis en exergue l’importance de la coopération dans ce contexte, rappelant que l’objectif principal du PCNS est de nourrir le processus de prise de décision et d’échanger avec le reste du monde.
De son côté, la cheffe économiste à la BERD, Beata Javorcik, a indiqué que le rapport met en lumière plusieurs enseignements importants, parmi lesquels se distinguent deux grandes tendances actuelles, à savoir la course aux minéraux rares et la reconfiguration des chaînes de valeur globales. À ce titre, Mme Javorcik a relevé que parmi les implications pour les pays étudiés, dont le Maroc, ceux disposant de ressources naturelles et de minéraux critiques seront bien positionnés pour en tirer profit. Elle a également fait savoir que la transition verte et la reconfiguration des chaînes de valeur sont des opportunités à exploiter.
Le Maroc est bien placé pour tirer avantage de cette reconfiguration comme il peut attirer les chaînes de valeur mondiales en quête de nouvelles destinations, a-t-elle poursuivi. Et de soulever que le Royaume est aussi capable de capturer une plus grande part de marché grâce à la reconfiguration des chaînes de valeur, avec un potentiel pour exporter des énergies vertes et dynamiser les exportations de services grâce à ses avantages naturels en matière de production d’énergies renouvelables.
Le Rapport sur la transition 2023-2024 de la BERD se concentre sur les « grandes transitions » telles que le passage à la durabilité, la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement mondiales et la course aux matières premières et examine comment ces tendances macroéconomiques se traduisent en « petites transitions » à l’instar des changements de carrière et de l’évolution de la santé physique et mentale.