L’armée israélienne a bombardé mercredi par air et par terre Rafah, ignorant les condamnations internationales après des frappes sur des camps de déplacés palestiniens dans cette ville de l’enclave palestinienne qui ont fait plus de 65 morts.
Mercredi dans cette même ville, des combats de rue ont opposé soldats et combattants palestiniens, un hélicoptère israélien a tiré dans le centre et des bombardements intensifs ont visé un secteur à la lisière de la ville, ont indiqué des témoins qui ont vu des chars israéliens dans différents secteurs, notamment le centre. Le Hamas a dit avoir tiré des roquettes sur des soldats près du camp de Yebna à Rafah.
Toujours dans le sud de la bande de terre de 40 km de long et 10 de large, trois corps ont été sortis des décombres d’une maison touchée par un bombardement israélien à Khan Younès, selon la Défense civile.
«J’ai perdu deux de mes enfants, Haydar, 8 ans, et Mecca, 5 ans, mon unique», tués dans des frappes israéliennes sur Khan Younès, lance éploré Rami Abou Jazar après avoir dit adieu à ses enfants enveloppés dans des linceuls blancs.
Dans le nord du territoire, des véhicules militaires israéliens ont ouvert le feu dans la ville de Gaza et des frappes ont ciblé des zones à Jabalia, ont indiqué des témoins.
Après une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre contre le territoire israélien menée à partir de Gaza, Israël a juré d’anéantir le Hamas.
Son armée a lancé une campagne de bombardements aériens et terrestres intenses et incessants suivie d’une offensive terrestre qui, outre un lourd bilan humain, ont détruit de nombreux quartiers et déplacé la majorité des quelque 2,4 millions d’habitants alors que selon l’ONU il n’y a plus d’endroit sûr à Gaza. Ils ont aussi provoqué une catastrophe humanitaire avec une menace de famine d’après les Nations Unies.
Principal soutien politique et militaire d’Israël, les Etats-Unis ont armé qu’ils «ne ferment pas les yeux» sur les victimes à Rafah mais continuent de juger qu’Israël n’a pas lancé contre cette ville une offensive «majeure» susceptible de remettre en cause leur soutien, selon la Maison Blanche.
Cynisme américain : ce n’étaient pas de grosse bombes «Les Israéliens ont dit qu’ils utilisaient (à Rafah) des bombes de 37 livres
(environ 17 kilos)», «37 livres ce n’est pas une grosse bombe», a déclaré le porte-parole du Conseil de Sécurité nationale américain John Kirby, disant attendre les résultats de l’enquête israélienne sur le bombardement du camp de déplacés dimanche à Rafah. «Les gens ont brûlé», a déclaré à l’AFP
Mohammad Hamad, après ce bombardement qui a provoqué un incendie ayant ravagé le camp et où de nombreux corps dont ceux d’enfants ont été carbonisés selon la Défense civile.
Depuis l’entrée le 7 mai des chars israéliens dans l’est de Rafah, environ un million de personnes ont déjà fui la ville où étaient entassés plus de 1,4 million de Palestiniens en grande majorité des déplacés.
Et depuis la fermeture du passage frontalier de Rafah avec l’Egypte, après l’arrivée des chars israéliens côté palestinien, l’acheminement de l’aide humanitaire, vitale pour la population de Gaza, est quasiment à l’arrêt.
Un coup fatal porté à la santé des Palestiniens
Les réfugiés palestiniens à Gaza sont victimes d’une crise sanitaire sans précédent, en raison de la guerre menée par Israël dans la région, selon le rapport annuel sur la santé, publié mardi par l’Oce de secours et de travail des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa).
Un «coup fatal» a été porté à la santé et au bien-être des réfugiés palestiniens, indique le rapport, avec des taux plus élevés de blessures, de traumatismes et de troubles de santé mentale.
La destruction des infrastructures et des transports a affecté la prestation des soins de santé, tandis que le surpeuplement et l’accès limité à l’eau potable ont accru le risque de maladies infectieuses.
L’hépatite et différents types de diarrhée sont de plus en plus courants. Par ailleurs, un enfant de moins de deux ans sur trois dans le nord de la bande de Gaza souffre de malnutrition aiguë.
L’accès aux soins de santé a connu un déclin important au quatrième trimestre de 2023. En effet, quatorze centres de santé sur vingt-deux ont été contraints de fermer et des pannes de courant ont paralysé les systèmes de télésanté.
L’Unrwa a mis en place cent cinquante-cinq abris d’urgence, déployé cent huit unités médicales mobiles, coordonné l’expédition de médicaments essentiels et assuré la surveillance des épidémies.
Le Dr Akihiro Seita, directeur de la santé de l’Unrwa, soutient que «la crise sanitaire qui touche les réfugiés palestiniens ne peut être atténuée qu’au moyen d’interventions et de soutien médicaux immédiats et durables».
à 8935 depuis le 7 octobre, après que l’armée israélienne a arrêté 25
Palestiniens la nuit dernière, d’après un communiqué conjoint de la
Commission pour les Affaires des prisonniers et anciens prisonniers (gouvernementale) et du Club des prisonniers palestiniens (non gouvernemental), consulté par Anadolu (AA).
Le communiqué ajoute qu’«entre mardi et mercredi, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté au moins 25 citoyens de Cisjordanie, dont un journaliste, deux femmes et d’anciens prisonniers».
Les deux organismes ont fait état de « perquisitions et harcèlements massifs, de passages à tabac graves, de menaces contre les détenus et leurs familles, ainsi que de sabotages et de destructions de maisons de citoyens ».