Il faut dire que la région de Dakar concentre un quart de la population nationale, avec presque 4 millions d’habitants aujourd’hui et 5 millions anticipés à l’horizon 2030, mais aussi l’essentiel de l’activité économique et 70% des véhicules immatriculés, indique le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud), autorité organisatrice des transports du Grand Dakar.
Selon les statistiques, le parc automobile augmente au rythme annuel de 10%. Le volume des déplacements devrait avoir doublé dans 20 ans, dit le Cetud. Le BRT s’inscrit dans une stratégie de développement du transport de masse promue par l’ancienne présidence. Le Sénégal a inauguré fin 2021 un train rapide (TER) couvrant 36 km entre le centre de Dakar et la ville nouvelle de Diamniadio. Le train a changé la vie de nombreux banlieusards.
Les travaux du BRT ont été lancés en 2020 sous l’ancien président Macky Sall. Ce dernier l’a inauguré en janvier, mais a quitté la présidence avant la mise en service commerciale. Celle-ci sera progressive, pour atteindre à terme 300.000 passagers par jour entre Guédiawaye et le centre de la capitale, sur 18 km de voies et un itinéraire parcouru quotidiennement par une multitude de Sénégalais.
Seules 14 des 25 stations sont desservies pour l’instant. Le projet est chiffré à 420 milliards de francs CFA (640 millions d’euros) et soutenu financièrement par la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement et le Fonds vert pour le climat de l’ONU.
L’État sénégalais a concédé l’exploitation et la maintenance du BRT pour 15 ans à Dakar Mobilité, société de droit sénégalais détenue à 70% par la française Meridiam et à 30% par le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) du Sénégal. Le concessionnaire a acheté les bus et les bornes de recharge à la société d’État chinoise CRRC.