Dans ce sens, le directeur général de PortNet, Youssef Ahouzi, a souligné que la blockchain est une technologie révolutionnaire qui a déjà démontré son efficacité dans divers secteurs, notamment le secteur financier, en transformant fondamentalement la gestion des données et des transactions et en disruptant au passage ces secteurs.
Pour ce qui est de la chaîne de logistique, M. Ahouzi a fait état de l’émergence de plusieurs solutions prometteuses basées sur la blokchain pour numériser les flux logistiques et permettre le suivi des expéditions de bout en bout comme « Tradelens », ou encore pour digitaliser les connaissements originaux maritimes, relevant que l’échec de la plateforme logistique mondiale « Tradelens » est dû à la complexité et aux obstacles à surmonter pour une adoption généralisée de la blockchain, rapporte la MAP.
« En tant que guichet unique pour le commerce extérieur, nous voyons dans cette technologie de blockchain une solution et une opportunité qui pourrait être exploitée pour renforcer les efforts de facilitation des échanges et améliorer l’efficacité des chaînes d’approvisionnement », a dit le DG de PortNet. Le guichet unique, par le biais de sa communauté établie, jouera un rôle essentiel dans la mise en œuvre de cette technologie pour fournir des services à forte valeur ajoutée, a-t-il fait valoir, notant que l’introduction prévue d’un connaissement électronique ou d’un « bill of lading » original basé sur cette technologie est anticipée par l’industrie maritime d’ici 2030, ce qui permettra la simplification et l’accélération des échanges commerciaux pour toutes les parties impliquées.
Pour sa part, Farah Lahbib, directrice Trade Finance du Groupe OCP S.A, a indiqué que le Maroc a réalisé des progrès significatifs dans le digital, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités d’amélioration, notamment l’adhésion aux initiatives mondiales et la conformité aux normes émergentes du « Digital Trade », en plus de la favorisation des partenariats avec les parties prenantes clés pour rester à l’avant-garde de la transformation du « Digital Trade ».
Ainsi, l’adoption de la technologie blockchain par le Maroc offre un potentiel considérable en termes d’opportunités économiques et de croissance, a-t-elle estimé.
En effet, avec l’intérêt croissant des acteurs marocains et africains pour cette innovation, le Maroc se positionne comme une porte d’entrée stratégique entre l’Afrique et l’Europe, a expliqué Mme Lahbib, ajoutant que cette adoption permettra également de renforcer la connectivité numérique pour ouvrir la voie à une exploration plus poussée de cet avantage compétitif.
De son côté, Adil Lahbichi, directeur exécutif Global Transaction Banking au sein de Bank of Africa (BOA), a insisté sur l’importance de la blockchain pour se conformer à la prochaine réglementation bâloise (Bâle 4).
Cette réglementation promet de révolutionner la gestion des données, passant d’une approche fragmentée basée sur les anciennes générations de SWIFT à une approche axée sur la complétude des données, a-t-il soutenu, précisant que cette transition exige l’intégration de normes KYC (Know Your Customer) et de conformité, auparavant gérées séparément par les banques émettrices et réceptrices.
Pour répondre à ces exigences, une collaboration étroite au sein des écosystèmes des différents secteurs de l’économie nationale est essentielle. Cette collaboration favorise l’émergence d’une synergie où tous les participants, qu’ils soient acheteurs ou vendeurs, contribuent à renforcer la conformité et la transparence des transactions.
Les Rencontres du Digital by Portnet constituent un événement majeur réunissant les acteurs et décideurs des écosystèmes digital, logistique et du commerce extérieur afin de débattre, échanger et formuler des propositions, offrant ainsi une plateforme de discussion et d’implication pour toutes les parties prenantes dans la sphère économique et institutionnelle.
Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Logismed 2024 se tient, sous le thème « Quelles stratégies logistiques face aux défis économiques, géopolitiques et environnementaux ? » et rassemble les acteurs de la communauté logistique au sens large autour d’un programme particulièrement riche d’expositions, de conférences et de rencontres.