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Vaccin Astrazeneca : Comprendre toute la polémique en 8 questions

Vaccin Astrazeneca : Comprendre toute la polémique en 8 questions

Astrazeneca a reconnu dans une lettre aux avocats que son vaccin pourrait engendrer dans de très rares cas un effet indésirable le STT (Syndrome Thrombotique et Thrombocytopénie).

En Bref : Cet effet indésirable est déjà connu depuis 3 ans. Quand il survient dans de très rare cas, c’est dans les 2 à 3 semaines après l’administration du vaccin et non des mois ou des années après. Les effets indésirables graves sont très rares et sont communs à tous les médicaments et à tous les vaccins sans exception.

La balance bénéfice risque de tous les vaccins anti COVID est toujours en faveur des vaccins qui ont sauvé des vies et continuent de le faire. Les très rares cas d’effets indésirables graves de la vaccination sont dans plusieurs cas entre 10 à 100 fois moins que la survenue de ces mêmes incidents en cas de maladie prévenue par ces vaccins.

L’indemnisation des victimes potentielles de ces effets indésirables aussi rares soient ils restent un droit absolu des victimes même si la relation de causalité directe entre le médicament ou le vaccin n’est pas encore entièrement scientifiquement expliquée ou validée. 
 

1- Est-ce une nouvelle donnée médicale ou scientifique ?
 
Non. Tous les médicaments et tous les vaccins sans exception peuvent poduire des effets indésirables généralement bénins, ou rarement ou très rarement graves. Pour le vaccin anti COVID d’Astrazeneca,  il était connu depuis 2021 que ce vaccin pourrait être lié, dans de très rares cas,  à des incidents thrombotiques type STT (Syndrome Thrombotique et Thrombocytopénie), et ce sur la base de données statistiques. Ceci avait amené les autorités sanitaires de certains pays à réaménager le calendrier vaccinal pour proposer ce vaccin uniquement pour les personnes de plus 40 ans, 50 ans, 55 ans …
 
2- Est-ce qu’on a de nouvelles données qui ont poussé Astrazeneca à cette « lettre de reconnaissance » ?
 
Non. Aucune nouvelle donnée scientifique ou épidémiologique n’est intervenue, ni pour la communauté scientifique ni pour les Laboratoires Astrazeneca. Les mécanismes de la liaison suspecte entre le vaccin et le syndrome STT sont encore inconnus.
 
3- Le syndrome STT est-il le seul effet indésirable des vaccins ?
 
Non. Le syndrome STT a été observé essentiellement, mais pas uniquement, avec le vaccin d’Astrazeneca et celui de l’américain Janssen qui sont produits sur la base de la même technique. D’autres effets indésirables, très rares mais sérieux également, tels que les myocardites, les péricardites, la paralysie faciale, le syndrome de la fuite capillaire et le syndrome de Guillain-Barré (SGB) ont été également signalés avec les autres vaccins notamment les vaccins américains de Pfizer et de Moderna.
Tous ces effets indésirables très rares mais graves évoluent généralement bien avec une prise en charge adéquate, mais quelques-uns peuvent néanmoins être fatals ou laisser des séquelles à vie. 
 
4- Les personnes vaccinées avec ce vaccin en 2021 ou 2022 doivent elles s’inquiéter aujourd’hui de ce syndrome ?
 
Pas d’inquiétude. Les experts et les études s’accordent à dire que les effets indésirables des vaccins apparaissent généralement dans les heures et les premiers jours après l’administration des vaccins. Pratiquement tous les effets indésirables y compris les très rares et graves apparaissent dans les 4 semaines après l’injection. Pour ce Syndrome, la majorité absolue de ce syndrome apparait entre 2 à 3 semaines après l’injection, avec une fourchette générale de 3 à 30 jours).
 
5- Effets indésirables ares ou très rares : pourquoi prendre le risque ?
 
Il n’y a pas de médicament, ni de vaccin, ni d’intervention médicale, ou chirurgicale qui pourraient prétendre être totalement dépourvus d’effets indésirables allant de peu fréquents à très rares. 
 
Un effet indésirable rare c’est quand sa probabilité d’exister est de moins de 1 sur 1000, et très rare c’est moins de 1 cas sur 100 000. Quand le médicament ou le vaccin présente une balance bénéfice/risque positive, sauve des vies et ses bénéfices dépassent largement les quelques cas très rares d’effets indésirables. C’est valable pour tous les vaccins et tous les médicaments.
 
6- Et les victimes des effets indésirables graves, faut-il les indemniser ?
 
Oui, sans équivoque. Il faudrait d’abord les prendre en charge vite et correctement pour les guérir, et si des séquelles persistent, il faut les indemniser ou leurs familles. L’indemnisation sert à rétablir les droits des patients par des procédures à l’amiable ou par la voie de la justice. Les données épidémiologiques statistiques et le contexte général purrait suffire en l’absence de preuve scientifique formelle de causalié entre l’administration du vaccin et la survenue de l’effet indésirable.
 
7- N’est-il pas plus « intelligent » de ne pas se faire vacciner pour éviter ces effets indésirables ?
 
Non, et surtout pas. Un médicament on le prend quand on est malade, on voit le risque de la maladie. Un vaccin est destiné à des personnes en bonne santé pour prévenir une maladie, les risques sont invisibles, mais sont là et toujours plus graves.
 
Si on prend 10 millions de personnes, le risque du syndrome STT augmente effectivement de 33% chez les personnes qui se font vacciner, par rapport à 10 millions de personnes de la population générale non vaccinée, mais augmente de 500% pour 10 millions des personnes qui attraperont le virus. 
 
Ça revient à dire que, ne pas se faire vacciner c’était courir  10 fois plus le risque de faire un syndrome STT par rapport à se faire vacciner . Or dans la vie, on voit l’effet indésirable réellement survenu, mais on ne voit pas les multiples effets évités. Si on prend tous les types de thromboses, les études ont montré que la vaccination pourrait certes provoquer un excédent de 180 cas de tous les types de thromboses, mais attraper le virus aurait provoqué plus de 15 000 cas de thrombose à cause du virus.
 
8- Astrazeneca a retiré son vaccin, pourquoi ?
 
Le retrait d’un médicament par les laboratoires est une procédure connue et pratiquée pour plusieurs raisons.
 
Astrazeneca avait décidé de vendre son vaccin au prix coutant – sans bénéfices – durant la pandémie (les vaccins continueront à être commercialisés même après la fin de la pandémie). Ils n’ont pas développé des versions adaptées à Omicron, ou les variants ultérieurs, comme l’ont fait d’autres laboratoires. Il était clair donc depuis deux ans qu’Astrazeneca allait abandonner ce volet des vaccins de COVID et fermer cette parenthèse. 
Le prix est vaccins d’Astrazeneca pour une primovaccination plus la dose booster était de moins de 20 dollars les trois doses, alors que ce montant dépassait les 100 dollars pour ceux des laboratoires américains Pfizer et Moderna.
 
Les Etats Unis n’ont jamais autorisé chez eux le vaccin Astrazeneca malgré sa validation par l’OMS et presque tous les pays, alors qu’ils ont autorisé son homologue de Janssen.