Au titre de l’année 2023, trois secteurs ont contribué de manière significative à la hausse globale du chiffre d’affaires de la Bourse de Casablanca. A leur tête, les banques.
Cette dynamique a été principalement stimulée par la contribution majeure du secteur bancaire (+9,4 milliards de dirhams), ainsi que par celle du secteur du BTP (+2,8 milliards de dirhams) et de la distribution(+2,4 milliards de dirhams), souligne VS, une société d’analyse financière et de courtage sur le marché boursier marocain.
« Ces performances ont émergé dans un contexte marqué par une instabilité géopolitique au Moyen Orient, un allègement du rythme de l’inflation et le maintien du taux directeur à 3%, tenant compte aussi d’une accélération de la croissance économique au T4-2023 à 4,1% », lit-on dans la note.
En parallèle, la masse bénéficiaire agrégée s’affiche en hausse de 16,4% à 33 milliards de dirhams. D’après les analystes de VS, cette performance s’explique essentiellement par deux facteurs. Tout d’abord, la bonne tenue de l’activité des banques cotées qui a drainé l’amélioration des bénéfices des groupes bancaires, malgré la hausse du coût du risque de +24,5% en 2023.
D’autre part, Maroc Telecom affiche un retour à la croissance combinée à la non-récurrence des charges non courantes de 2022, avec un résultat net part du groupe (RNPG) publié de 5,3 milliards de dirhams, malgré l’impact du litige en cours avec Inwi résultant d’une provision pour litiges de 500 millions de dirhams.
Dans l’ensemble, 14 sociétés cotées s’activant particulièrement dans les secteurs de Telecom et des Banques ont réussi à accroître leurs bénéfices. L’opérateur historique, Maroc Telecom, se positionne en tête des meilleures performances en 2023 avec une croissance de 92% du RNPG à 5,3 milliards de dirhams portée par la non-récurrence de l’impact de l’astreinte ainsi que l’impact positif de la Data, notamment dans les filiales Moov Africa.
Dans le secteur bancaire, Attijariwafa Bank confirme sa position en tête de la liste des meilleures améliorations des réalisations financières, en affichant la deuxième meilleure appréciation des bénéfices avec une hausse de son RNPG de 23% à 7,5 milliards de dirhams,et ce, malgré la hausse du coût du risque de 24,5% millions de dirhams, contrebalancée par une bonne tenue de l’activité de la banque de détail.
« Les réalisations commerciales en 2023 des sociétés cotées mettent en évidence la solidité du secteur financier, qui se positionne comme le principal moteur de croissance des profits, tandis que les deux autres secteurs (industriel et Services) évoluent dans une autre configuration », souligne VS.
En revanche, certains secteurs ont encaissé une baisse des bénéfices en 2023 par rapport à 2022. Il s’agit particulièrement du secteur minier et de celui de l’énergie. Le premier a enregistré une baisse de 1 milliard de dirhams à fin 2023, suite au repli du RNPG de MANAGEM de 1.614 millions de dirhams en 2022 à 514 millions de dirhams en 2023. Cette chute est principalement due à la baisse des cours des métaux de base, notamment une diminution de 24% pour le zinc et de 40% pour le cobalt.
De son côté, le secteur de l’énergie a enregistré une baisse de 728 millions de dirhams en 2023, atteignant 1.568 millions de dirhams en masse bénéficiaire. Cette diminution est principalement due au repli des bénéfices de TotalEnergies Marketing Maroc, passant de 488 millions de dirhams à 50 millions de dirhams en 2023, fortement impactée par l’amende imposée par le Conseil de la Concurrence.
Dans le secteur de l’industrie en général, souligne VS, le taux de marge nette (bénéfice net/chiffre d’affaires x 100) s’est légèrement contracté de 0,8 pts en 2023, en raison, entre autres, de la détérioration du taux de marge nette des secteurs des mines et de l’énergie en raison de la volatilité des prix et leur repli, particulièrement durant la deuxième moitié de 2023.
Quoiqu’il en soit, la société de bourse note que l’annonce de l’organisation de la CAN en 2025 et de la co-organisation de la Coupe du Monde en 2030 a engendré un impact positif sur le marché boursier en fin d’année qui devrait se poursuivre en 2024, en raison des prévisions optimistes de croissance pour le secteur BTP, qui devrait bénéficier d’une utilisation de ses ressources à pleine capacité. Parallèlement, le secteur bancaire bénéficierait du financement de ces projets, suivi par le secteur touristique qui devrait connaître un afflux de visiteurs à court et à moyen termes.