L’engagement des enseignants des écoles publiques dans des cours payants en dehors des classes officiels refait surface à l’approche des examens du baccalauréat. L’association des parents d’élèves a mis en garde contre cette pratique, appelant les enseignants à consacrer leurs efforts aux cours officiels. Détails
De quoi susciter la colère des parents d’élèves qui y voient un une sorte d’extorsion inacceptable à la veille des épreuves nationales.
“Au lieu de focaliser leurs efforts sur le rattrapage du temps scolaire perdu suite à leurs grèves, certains enseignants proposent des tarifs exorbitants en contrepartie de cours supplémentaires dans les centres dites de soutien, compromettant ainsi le futur de plusieurs élèves issus de familles modestes, souvent incapables de payer les sommes proposées pour rattraper l’insuffisance des cours officiels, soulève Noureddine Akkouri, Président de la Fédération des Parents d’Élèves, soulignant que ces enseignants obligent indirectement les élèves de recourir aux cours de soutien scolaire payant.
Le président de l’association des parents d’élèves a exprimé son refus de cette pratique, notamment à la lumière des incitations fournies par le ministère de l’Éducation nationale au corps enseignant en vue de sauver l’année scolaire 2023-2024 qui a été perturbée par les grèves.
En effet, le ministère a déjà annoncé la programmation de séances de soutien pédagogique rémunérées, sous forme d’heures supplémentaires au profit des élèves pendant les vacances. La valeur de la rémunération est estimée à 200 dirhams par heure et a été édictée par le ministère en vue d’encourager les enseignants à s’impliquer dans cette perspective. Or, “en réalité, peu d’enseignants respectent cet engagement, profitent de la situation actuelle et incitent les élèves à opter pour les cours payants, notamment pour les mathématiques et la physique”, souligne-t-il.
Il est à rappeler que la tutelle a décidé une réforme pour l’année scolaire 2023/2024, visant à améliorer l’organisation éducative des élèves de toutes les filières en vue de maximiser les apprentissages et de garantir l’équité des opportunités pour tous les apprenants, impactés par les grèves depuis le début de l’année scolaire.
L’une des mesures de cette réforme consiste en la prolongation de l’année scolaire de manière uniforme d’une semaine pour toutes les filières éducatives, du 29 juin au 6 juillet pour les élèves du cycle primaire, du collège et de la première année du cycle secondaire. Chose qui a permis, selon notre interlocuteur, d’alléger la pression sur les élèves, mais également sur les parents.
“Actuellement, les cours évoluent bien, notamment les cours de rattrapage, et ce, grâce à l’implication de certains enseignants”, rassure Noureddine Akkouri.
Il est à noter que le ministère de tutelle a mis en garde à plusieurs reprises contre le phénomène des heures supplémentaires, appelant les enseignants et les instituteurs à se consacrer à l’amélioration du niveau des élèves lors des cours officiels et à accompagner les plus faibles dans le cadre des cours de soutien définis dans la politique du ministère en matière de soutien scolaire.
Il faut savoir que les « heures supplémentaires » tombent sous le coup de la loi qui régit la fonction publique. D’ailleurs, l’article 15 de ladite loi dispose que, » sous réserve des dispositions législatives contraires, particulières à certains corps, il est interdit à tout fonctionnaire d’exercer, à titre professionnel, une activité lucrative privée ou relevant du secteur privé, de quelque nature que ce soit, sous peine de poursuite disciplinaire « .