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Avec « The Fall Guy », Ryan Gosling cède la lumière aux cascadeurs

Avec « The Fall Guy », Ryan Gosling cède la lumière aux cascadeurs
Fort du carton planétaire de « Barbie » où il jouait Ken, l’acteur Ryan Gosling a profité de l’avant-première de son nouveau film pour braquer les projecteurs sur des héros de l’ombre d’Hollywood, les cascadeurs.

« The Fall Guy » montre l’acteur canadien en cascadeur chevronné qui doit se remettre d’une sérieuse blessure contractée lors d’un tournage afin de sauver une ancienne conquête (la Britannique Emily Blunt) d’une menace mystérieuse mais bien réelle.

Alors que le film -plus ou moins basé sur une série télévisée des années 80 (« L’homme qui tombe à pic »)- sort ce vendredi dans les salles américaines, l’idée d’une plus large reconnaissance de ces doublures fait son chemin à Hollywood, notamment via la création d’une catégorie aux Oscars récompensant leur travail.
Sur le tapis rouge mardi, Gosling a pointé le doigt vers une de ses doublures. « Huit fois on lui a mis le feu à ma place. Comment remercie-t-on quelqu’un pour ça ? »

Dans « The Fall Guy », le personnage qu’interprète le quadragénaire canadien doit se servir de toute sa panoplie de talents et de son savoir-faire professionnel, entre courses-poursuites à toute vitesse et combats avec des armes improvisées, pour sauver la mise et reconquérir son ex.

Des compétences mises en valeur lors de l’avant-première à Los Angeles où l’on a vu des cascadeurs descendre le tapis rouge en moto, sauter d’une plateforme haute ou passer à travers une vitre en se bagarrant.
« On a juste cassé un peu de verre pour rendre le show sympa », ironisait Justin Eaton, un cascadeur.
Le réalisateur de « The Fall Guy », David Leitch, est un ancien cascadeur qui s’est fait passer à tabac pour Matt Damon dans « La vengeance dans la peau » et Brad Pitt dans « Fight Club », entre autres.

M. Leitch a fait ses débuts de réalisateur en 2014 « John Wick » et signé des succès au box-office comme « Atomic Blonde », « Deadpool 2 » ou « Bullet Train » mais c’est le premier film qu’il consacre spécifiquement à son ancienne profession.

Dans un créneau, les films d’action, où les effets spéciaux visuels générés par des ordinateurs sont de plus en plus utilisés, M. Leitch a pris un malin plaisir à mettre en scène des cascades à l’ancienne qui ne sont plus guère utilisées aujourd’hui

« C’était vraiment important, on voulait s’appuyer sur des cascades concrètes parce que ce film est un hommage à cet artisanat », a-t-il expliqué à l’AFP. « Alors on a fait du classique, et on l’a fait pour de vrai ».
Plusieurs cascadeurs ont été nécessaires pour doubler Ryan Gosling dont Logan Holladay, expert du volant, qui a réussi l’exploit de faire huit tonneaux et demi à partir d’une mise à feu à grande vitesse, un record pour ce type de cascade, dit « cannon rolls ».
Le type d’exploit qui aurait pu valoir à « The Fall Guy » un Oscar l’an prochain si l’Académie avait une catégorie « meilleures cascades », comme par exemple les Screen Actors Guild Awards.

Les appels à la création d’une nouvelle statuette se multiplient, ses défenseurs arguant du fait que la patte des cascadeurs n’est pas moins importante sur un film que celle des ingénieurs du son, des maquilleurs ou des créateurs d’effets spéciaux, déjà récompensés.

« Vous pouvez décrocher un Oscar du meilleur scénario en passant un an à écrire dans une cabane », remarque Drew Pearce, le scénariste du film. « Alors qu’un cascadeur risque sa vie tous les jours sur un plateau, et ce n’est pas une métaphore ».

Aux derniers Oscars, Ryan Gosling et Emily Blunt, chacun nommé pour un autre film, avaient loué le travail des cascadeurs, qui sont « une part déterminante de la communauté du cinéma depuis les débuts » selon l’acteur canadien.
« On travaille dans l’ombre, on l’accepte et on a signé pour ça », glisse le cascadeur Justin Eaton. « Mais c’est important d’avoir la reconnaissance du public ».