Les Nations unies ont qualifié, lundi, d' »extrêmement inquiétantes » les informations faisant état de la découverte d’une fosse commune dans la Bande de Gaza, appelant à une enquête « crédible ».
En réponse à une question sur la découverte d’au moins 283 corps, le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Nous appelons à une enquête approfondie sur tous les sites du charnier, d’une manière crédible et indépendante ».
Dujarric a ajouté qu’un cessez-le-feu était nécessaire « pour mettre fin à ce conflit » dans la Bande de Gaza.
Le responsable de l’ONU a réitéré la nécessité de permettre aux travailleurs humanitaires d’avoir un meilleur accès à Gaza, de protéger les hôpitaux et de libérer les prisonniers.
Il a souligné que les informations faisant état de la découverte d’un charnier dans la Bande de Gaza étaient « extrêmement inquiétantes ».
Environ 200 corps ont été exhumés ces trois derniers jours de fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser de Khan Younès, a annoncé lundi 22 avril la défense civile de la bande de Gaza. Les victimes ont été tuées et enterrées par les forces israéliennes.
« Nos équipes continuent de retrouver des corps dans l’enceinte du Complexe médical Nasser et depuis samedi les corps d’environ 200 martyrs ont été exhumés », a déclaré Mahmoud Bassal, un porte-parole de la Défense civile. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas réagi dans l’immédiat.
Mohammed al-Mughayer, un dirigeant de la Défense civile de la bande de Gaza, a de son côté indiqué à l’AFP qu’un total de 283 corps avait été découvert dans les fosses de l’hôpital Nasser.
« Jusqu’ici, nous avons retrouvé les corps enterrés de 283 personnes, exécutées de sang-froid par l’armée d’occupation » israélienne, a également dit à l’AFP Ismail al-Thawabteh, chef du service de Communication du gouvernement du Hamas, au pouvoir à Gaza.
« Dans la cour de l’hôpital, des membres de la protection civile et des ambulanciers ont récupéré 180 corps enterrés dans cette fosse commune par l’armée israélienne. Les corps comprennent des femmes âgées, des enfants et des jeunes hommes », a déclaré un journaliste d’Al Jazeera présent sur place.
Selon l’AFP qui se réfère aux autorités sanitaires locales, depuis le 7 octobre, au moins les deux tiers des victimes à Gaza sont des enfants et des femmes. Elles indiquent également que le bilan réel est probablement plus élevé, car de nombreux corps sont coincés sous les décombres ou se trouvent dans des zones inaccessibles aux médecins et secouristes.
Les hôpitaux de la bande de Gaza ont été durement ciblés durant l’opération militaire que mène l’armée israélienne dans le territoire palestinien.
Les opérations militaires israéliennes menées depuis six mois dans la bande de Gaza ont fait 34.151 morts, majoritairement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.
En raison de la guerre et des restrictions israéliennes, la population gazaouie, particulièrement celle des districts de Gaza et du nord de l’enclave palestinienne, est au bord de la famine, tandis qu’une grave pénurie de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant frappe ce territoire à la suite du siège total imposé par Israël.
Le conflit a provoqué le déplacement d’environ deux millions de Palestiniens à l’intérieur de la Bande de Gaza, soumise au blocus israélien depuis 17 ans.
Pour rappel, pour la première fois depuis sa création en 1948, l’État d’Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, pour son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza.
Le ministère qatari des Affaires étrangères a indiqué, dans un communiqué, que « le Qatar a participé à un forum de haut niveau entre les pays du Conseil de coopération du Golfe et l’Union européenne sur la sécurité régionale, qui s’est tenu lundi à Luxembourg ».
Le forum était autour « de l’évolution de la situation dans la région et des moyens de faire baisser l’escalade et de parvenir au calme, notamment la fin de la guerre dans la bande de Gaza, l’évolution de la crise russo-ukrainienne, la sécurité maritime et la liberté de navigation », selon le même communiqué.
Au cours de la réunion, les participants « ont discuté du renforcement de la sécurité et de la coopération stratégique, des développements dans la bande de Gaza et ses environs, ainsi que de l’importance de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et de fournir davantage d’aide », selon la même source.
Selon la déclaration du Conseil de coopération du Golfe, le secrétaire général du Conseil, Jassim Al-Budaiwi, et les ministres des Affaires étrangères des pays du Conseil de coopération du Golfe, à savoir l’Arabie saoudite, les Émirats, le Qatar, Bahreïn, le Koweït et le sultanat d’Oman, ont participé à la réunion qui s’est tenue lundi au Grand-Duché de Luxembourg.
La réunion était co-présidée du côté par Mohammed bin Abdul Rahman bin Jassim et par le commissaire européen pour les Affaires étrangères, Joseph Borrell.