L’Iran a lancé samedi une attaque de drones contre Israël, près de deux semaines après un raid contre le consulat iranien à Damas imputé à Israël, faisant craindre une explosion au Moyen-Orient.
« L’Iran a lancé des drones depuis son territoire en direction d’Israël », a déclaré Daniel Hagari, le porte-parole de l’armée israélienne dans une allocution télévisée, peu après 23H00 (20H00 GMT).
« Nous surveillons la menace dans l’espace aérien. C’est une menace qui prendra plusieurs heures pour atteindre le territoire de l’Etat d’Israël », a ajouté le contre-amiral Hagari. « Nous travaillons en étroite collaboration avec les Etats-Unis et nos partenaires dans la région afin d’agir contre les lancements et de les intercepter. »
Juste avant cette annonce, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré que son pays s’était préparé à « l’éventualité d’une attaque directe de l’Iran » et était « prêt à faire face à n’importe quel scénario, tant en matière de défense que d’attaque ».
« Nous apprécions la présence des Etats-Unis aux côtés d’Israël, ainsi que le soutien de la Grande-Bretagne, de la France et de nombreux autres pays », a ajouté M. Netanyahu dans une allocution vidéo, au moment où son armée est engagée dans une guerre dévastatrice à Gaza.
La Jordanie, voisine d’Israël, a elle annoncé la fermeture temporaire de son espace aérien, en invoquant « une situation dangereuse au Moyen-Orient ». L’Irak, frontalier de l’Iran, a fermé également son espace aérien.
Avant l’attaque, l’administration américaine avait annoncé que le président Joe Biden devait retourner à la Maison Blanche pour consulter son équipe de sécurité nationale sur « les événements au Moyen-Orient ». Vendredi, M. Biden a dit s’attendre à ce que l’attaque iranienne ait lieu « bientôt ».
Face aux menaces iraniennes, les Etats-Unis ont réaffirmé leur « engagement inébranlable en faveur de la sécurité » de l’allié israélien, et annoncé l’envoi de renforts au Moyen-Orient.
L’Iran a juré de « punir » Israël après une frappe le 1er avril contre son consulat à Damas qui a coûté la vie à deux généraux des Gardiens de la Révolution. Téhéran a accusé Israël qui n’a ni confirmé ni démenti.
L’attaque iranienne a été annoncée après la saisie en début de journée par les forces spéciales maritimes des Gardiens de la Révolution d’un navire accusé d’être « lié » à Israël, avec 25 membres d’équipage à bord, dans les eaux du Golfe.
« Au regard des conditions de sécurité », Israël a annoncé la fermeture des écoles et va restreindre les rassemblements. Dimanche, premier jour de la semaine en Israël, et lundi, « les activités d’enseignement, les voyages et les sorties » scolaires et périscolaires sont suspendues en Israël, a dit Daniel Hagari.
La République islamique d’Iran est l’ennemi d’Israël et un allié du Hamas, auteur le 7 octobre d’une attaque sanglante sans précédent sur le sol israélien qui a provoqué une offensive israélienne dévastatrice à Gaza, où 33.686 personnes essentiellement des civils ont péri selon les autorités du mouvement palestinien.
La Maison Blanche a appelé l’Iran à libérer « immédiatement » le navire saisi et son équipage arraisonné près du détroit d’Ormuz, l’une des voies maritimes les plus empruntées par la marine marchande.
Pour Karim Bitar, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), cette saisie « pourrait être le début d’une escalade (…) plus large ».
A sa frontière sud, l’armée israélienne a poursuivi sa guerre dans la bande de Gaza, ciblant de nouveau le camp de réfugiés de Nousseirat dans le centre du territoire palestinien qu’elle assiège et dont la majorité des 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine selon l’ONU.
Ces dernières 24 heures, 52 Palestiniens ont été tués, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé du Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est classé groupe terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque dans le sud d’Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir des données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d’après des responsables israéliens.