Au carrefour des programmes de développement, du volontariat et des formations professionnelles, l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA) redouble d’efforts pour approfondir la coopération entre le Maroc et la République de Corée. À la tête de cette institution, sa directrice, Hyewon Cho, nous livre d’amples détails sur les programmes bénéficiant aux Marocains.
L’Agence contribue également à la prospérité commune et à la promotion de la paix mondiale grâce à une coopération au développement inclusive et mutuelle qui ne laisse personne de côté. Elle agit comme une plateforme de coopération au développement en établissant des partenariats avec divers acteurs, y compris les ministères, les institutions publiques, les entreprises, le milieu universitaire, la société civile et les Agences de développement des Nations Unies.
Grâce à notre réseau mondial, nous unissons nos forces avec la communauté internationale pour contribuer à la résolution des défis mondiaux, notamment la pauvreté, la protection de l’environnement, la population, les épidémies et les droits de l’Homme. Nous favorisons également les individus et les entreprises dotés d’une compétitivité mondiale tout en privilégiant une croissance mutuelle avec les pays partenaires.
En ce qui concerne le bureau de la KOICA au Maroc, il est opérationnel depuis 2001, ce qui signifie que nous sommes présents dans le Royaume, il y a plus de 23 ans. Nous nous concentrons actuellement sur deux secteurs : les énergies renouvelables et le système de formation professionnelle.
Parlez-nous des principaux programmes proposés par la KOICA au Maroc, bénéficiant aux Marocains intéressés par la Corée du Sud ?
Le second volet implique l’invitation de fonctionnaires marocains en Corée pour une formation, où ils ont l’opportunité d’approfondir leurs compétences dans leur domaine respectif et d’explorer de nouvelles perspectives et opportunités. Depuis 2001, notre programme de volontariat a permis d’envoyer plus de 560 volontaires coréens au Maroc, mais en raison de la crise de la Covid, le programme a été suspendu pendant deux ans.
Heureusement, l’année dernière, nous avons pu le relancer avec succès. Actuellement, nous sommes ravis d’avoir 70 volontaires coréens au Maroc, répartis d’Essaouira à Tanger. Lesquels contribuent activement au développement et à la coopération entre nos deux nations.
La KOICA joue donc un rôle crucial dans la coopération bilatérale entre les gouvernements de la Corée du Sud et du Maroc, en se concentrant principalement sur le renforcement des capacités des fonctionnaires gouvernementaux. Chaque année, nous organisons des programmes de formation pour une vingtaine de personnes sélectionnées, axés sur des domaines prioritaires tels que l’éducation professionnelle, les énergies renouvelables et l’environnement.
L’année dernière, notre programme de formation était axé sur les énergies renouvelables, offrant aux participants une opportunité unique d’apprentissage auprès d’experts sud-coréens pendant deux semaines. En plus de ces programmes, nous proposons également des opportunités de master et de doctorat pour les fonctionnaires souhaitant approfondir leurs connaissances dans divers domaines. En tout, nous offrons trois programmes spécifiques au Maroc, chaque année, ainsi que plusieurs autres programmes d’invitation dans différents domaines, contribuant ainsi au renforcement des capacités et à la coopération entre nos deux pays.
De nombreux Marocains sont fortement motivés à apprendre la langue coréenne actuellement. Pourriez-vous nous renseigner sur le programme de volontariat qui implique l’arrivée de Coréens au Maroc pour enseigner cette langue ?
Chaque année, nous recevons de nombreuses demandes d’universités marocaines pour accueillir des volontaires coréens dans le cadre d’échanges culturels et linguistiques d’une durée d’un an, avec la possibilité de prolonger jusqu’à deux ans. Ces volontaires, au nombre de deux par institution, se voient confier la tâche d’enseigner la langue coréenne et d’organiser des activités culturelles variées, allant de Marrakech à Essaouira en passant par Fès et Tanger.
En parallèle, nous organisons également des festivals de la culture coréenne dans différentes régions du Maroc, permettant à la population locale de découvrir et d’apprécier la richesse de notre patrimoine culturel. En amont de leur arrivée au Maroc, les volontaires bénéficient d’une formation intensive de 6 semaines, comprenant des cours de Darija et une immersion dans la culture marocaine.
Une fois sur place, ils suivent également un programme de 8 semaines axé sur l’Histoire et la Culture du Maroc, afin de mieux comprendre le contexte dans lequel ils interviennent. Avec une augmentation constante du nombre de volontaires et une demande croissante de la part des institutions marocaines, nous sommes déterminés à poursuivre et à développer ce programme dans les années à venir, renforçant ainsi les liens d’amitié et de coopération entre nos deux nations.
Vous avez mentionné un programme de formation au profit des Marocains. Quels sont les critères nécessaires pour qu’un fonctionnaire marocain puisse participer à ce programme de formation en Corée du Sud ?
En partageant notre savoir-faire et nos expertises acquises au fil des années de développement et de croissance économique, la Corée contribue activement à la communauté internationale en favorisant le transfert de connaissances et de compétences. Ce partenariat renforcé entre nos deux pays offre des opportunités précieuses d’apprentissage mutuel et de coopération qui bénéficient à la fois au Maroc et à la Corée, tout en promouvant le progrès mondial vers un avenir plus inclusif et durable.
Quel projet avez-vous récemment entrepris au sein de votre Agence ?
Mon objectif principal est d’offrir une plateforme d’échange entre des jeunes Coréens et des jeunes Marocains, leur permettant ainsi de partager leurs expériences et leurs connaissances dans le domaine du divertissement, notamment en ce qui concerne la K-pop, une industrie culturelle majeure en Corée du Sud.
Je m’efforce ainsi d’explorer de nouvelles pistes pour le travail bénévole dans le domaine de l’éducation des jeunes en intégrant la culture populaire. En reconnaissant l’impact significatif de la culture pop sur la vie des jeunes, je crois fermement que l’intégration de références culturelles familières dans les programmes éducatifs peut renforcer l’engagement des jeunes et favoriser un apprentissage plus dynamique. Mon objectif est ainsi de créer des initiatives qui utilisent des éléments de la culture populaire, tels que la musique, les films, les jeux vidéo et les médias sociaux, pour enseigner des compétences essentielles et encourager la créativité et l’expression individuelle chez les jeunes.
Ce programme revêt une ambition certaine pour moi, car je crois fermement en son potentiel pour favoriser la compréhension mutuelle et renforcer les liens culturels entre nos deux pays. Bien que nous en soyons encore aux premières étapes de discussion de cette initiative, je suis convaincue qu’avec une planification minutieuse et une collaboration étroite avec nos partenaires marocains, nous serons en mesure de concrétiser ce projet ambitieux et bénéfique pour les jeunes de nos deux nations.