A seulement 18 ans, elle est numéro un mondiale de taekwondo dans la catégorie des moins de 67 kilos. Mais ses ambitions ne se limitent pas au sport: en deuxième année de médecine à l’Université libre de Bruxelles (ULB), elle tente de conjuguer des études particulièrement exigeantes avec sa carrière d’athlète.
« C’est difficile d’allier les deux, ça demande une grande organisation pour trouver des moments pour étudier et pour aller m’entraîner », explique Sarah Chaâri. « Pour l’instant je m’en sors et j’espère que ça continuera à fonctionner dans le futur… ».
Vêtue d’un kimono blanc, la taekwondoïste de 1,91 m porte un voile islamique, un signe religieux qui la suit jusque dans les compétitions. « En Belgique ça ne pose de problème à personne », explique-t-elle.
Sarah Chaâri a décroché son ticket pour les Jeux olympiques de Paris lors du prestigieux Grand Prix de Manchester en décembre où elle a battu en finale la Chinoise Mengyu Zhang en deux reprises (6-4, 16-4). Une victoire qui vient s’ajouter à plusieurs titres internationaux en catégorie des moins de 62 kilos. Après avoir remporté les championnats du monde à Guadalajara au Mexique en 2022, elle a également décroché un titre aux Jeux européens cette année.
La jeune athlète, née à Namur d’une mère belge et d’un père marocain, reste cependant très prudente sur le rendez-vous des JO. « Tout athlète en taekwondo s’entraîne pour un jour (…) se qualifier et y faire des médailles », lâche-t-elle simplement. « Il y aura quinze autres filles aux JO qui n’attendent qu’une chose, c’est combattre et donner le meilleur d’elles mêmes. Tout le monde a ses chances de monter sur le podium et le niveau est extrêmement élevé », ajoute son entraîneur argentin, Leonardo Gambluch. « Elle est motivée, elle est très concentrée, elle s’acharne à travailler, affirme-t-il. Elle a toujours été comme ça. C’est cette recette qui la mettra dans la meilleure posture pour les Jeux ».
Bien que la Belgique ait produit plusieurs talents du taekwondo mondial ces dernières années, Sarah Chaâri sera cette fois la seule représentante de sa nation aux JO.
Jaouad Achab, ancien champion du monde, arrivé 5e à Rio après avoir été donné favori, a cette fois échoué à décrocher son ticket pour Paris lors du tournoi qualificatif olympien, tout comme les deux autres espoirs belges Badr Achab et Raheleh Asemani.