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Interview avec Meriem Rachdi : « The fixers appuie les solutions innovantes dans l’industrie textile »

Interview avec Meriem Rachdi : « The fixers appuie les solutions innovantes dans l’industrie textile »

La première phase du programme « The fixers » se poursuit jusqu’au 7 avril prochain pour la sélection des meilleurs projets apportant des solutions novatrices et tangibles aux défis identifiés au sein des entreprises de textile et du cuir. Dans cette entrevue avec la Directrice générale du Moroccan Denim and Fashion Cluster (MDFC), Meriem Rachdi, nous explorons les coulisses de ce concours destiné à renforcer les capacités des ingénieurs en matière de résolution de problèmes.

Le Moroccan Denim and Fashion Cluster (MDFC) et l’Association des Alumni de l’ESITH (AIESITH) ont lancé le programme The fixers. A quel point ce projet permettra-t-il de promouvoir le développement du secteur du textile.

Le programme s’inscrit dans la vision globale du secteur pilotée par le ministère. Cependant, notre rôle en tant que Cluster industriel est d’agir de façon autonome pour concrétiser cette vision à notre niveau. The Fixers figure parmi nos programmes phares, notamment dans la promotion de l’innovation. Son impact ultime, à l’instar de nos autres actions, réside dans son potentiel de stimulation d’autres initiatives. Il s’agit davantage de catalyser l’intelligence collective sur la durée et à travers l’itération cohérente et corrective .

Nous cherchons à travers ce programme à stimuler l’innovation au sein des entreprises. Car actuellement, la plupart des initiatives en matière d’innovation se concentrent du côté universitaire et financent des programmes de recherche et développement, mais offrent peu de soutien aux initiatives d’innovation en entreprise.

Nous voulons ainsi compléter l’initiative du ministère dans ce domaine en encourageant les
ingénieurs à créer des solutions à leurs problèmes au sein de l’entreprise. Pour garantir la mise en œuvre des projets dans les entreprises et favoriser le travail en tant qu’experts, nous avons exigé que les ingénieurs postulent au nom de leur entreprise lors du processus de candidatures.
 

Les ingénieurs dans le secteur du cuir sont-ils concernés par ce programme au même titre que ceux de l’industrie du textile ?

Pour notre domaine d’intervention principal, nous nous concentrons davantage sur le textile que sur le cuir. Cependant, nous avons choisi d’incorporer des ingénieurs spécialisés dans ce secteur afin de ne pas passer à côté d’excellents projets. Cette décision vise également à tirer parti des idées innovantes qui pourraient émerger de professionnels actifs dans le cuir et qui pourraient être adaptées au secteur du textile. Après tout, ces deux domaines sont étroitement
liés, partageant des défis, des contraintes et même des flux de ressources humaines similaires.

  Quels sont les défis essentiels persistants dans l’industrie du textile et du cuir auxquels les projets sélectionnés devront répondre ?

Parmi les problèmes techniques, nous retrouvons des défis de qualité et d’autres challenges liés au suivi logistique des marchandises, ainsi que des problématiques industrielles classiques telles que : l’amélioration de la productivité et de l’efficience, la gestion du temps, le recyclage des déchets et l’efficacité énergétique. Ces gaps représentent des aspects essentiels à résoudre pour améliorer la performance globale de nos opérations.

  Le programme a été lancé début mars. Comment s’organise, concrètement, le concours en question ?

 
Nous avons lancé le programme le 7 mars, et pour la première phase de candidatures, nous avons opté pour une approche simple. Nous demandons aux candidats de présenter la problématique à laquelle le projet répond, de mettre en avant son caractère innovant, de présenter le profil et le parcours de la personne derrière le projet, ainsi que l’endroit où le projet sera initialement déployé. Il n’y a donc pas trop de conditions administratives, nous avons simplement besoin de la preuve que le candidat est un ingénieur exerçant dans une entreprise.

Cette première phase se clôturera le 7 avril, à partir de laquelle le Comité du programme se réunira pour sélectionner les projets qui devront soumettre un business plan. Cette étape permettra de s’assurer que les projets retenus pourront être développés à l’avenir.

Ensuite, une deuxième phase consistera à présenter les business plans, où les ingénieurs auront l’occasion de pitcher devant le comité de sélection. Le nombre de projets acceptés dans cette phase dépendra de la qualité des projets présentés dans la première phase.
Les candidats sélectionnés seront alors contactés pour préparer leur business plan. Enfin, les deux derniers lauréats seront choisis pour bénéficier du Prix financier et de l’accompagnement offerts dans le cadre du programme.

  Comment se décline, effectivement, ce programme d’accompagnement ?

The Fixers permettra aux participants de bénéficier d’un soutien financier et technique important pour développer leurs projets. Les Lauréats du programme bénéficient d’un accompagnement en image de marque et de branding adapté à leurs solutions. De plus, les projets gagnants du programme seront accompagnés dans leur processus de Go to Market, et de recherche de premiers fonds d’amorçage.

  Qui financera tous ces avantages ?

Le programme est co-financé par les fonds propres du cluster avec le Fonds d’appui aux clusters du ministère de l’Industrie et du Commerce.

  Constatez-vous un intérêt des jeunes ingénieurs pour ce programme, après près d’un mois de son lancement ?  

Nous constatons un grand engouement pour le programme parmi la tranche d’âge des 23 à 27 ans, notamment parmi les diplômés universitaires et les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Actuellement, nous mettons en œuvre des efforts de promotion visant à attirer des candidats plus âgés et expérimentés, qui ont déjà une expérience professionnelle significative dans les entreprises. En élargissant notre public cible, nous cherchons à bénéficier de la diversité des perspectives et des expériences, ce qui enrichira davantage notre programme d’innovation.

Notre ambition est de pouvoir lancer notre programme avec des moyens beaucoup plus
importants à partir de l’année prochaine et avec des capacités de financement importantes.

  Enfin, quels sont les défis auxquels la mise en œuvre de ce projet est confrontée sur le long terme ?

Parmi nos défis actuels figure la recherche de projets intéressants, accompagnés de financements adéquats. Nous aspirons à disposer de ressources financières supplémentaires pour les prochaines éditions, afin d’accéder à des financements plus importants et à des projets de plus grande envergure. Il y a également le risque de ne pas attirer les meilleurs projets en raison de contraintes financières. Cependant, jusqu’à présent, nous avons reçu une dizaine de
 
projets qui semblent prometteurs. Il est donc impératif de renforcer nos capacités de financement afin d’offrir davantage d’opportunités et de soutien aux projets innovants.