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Fouzi Lekjaâ devant la pesse espagnole : « La Coupe du monde 2030 réunira deux continents, trois pays amoureux du football et très proches »

Fouzi Lekjaâ devant la pesse espagnole : « La  Coupe du monde 2030 réunira deux continents, trois pays amoureux du football et très proches »

Le célèbre journal sportif espagnol « Marca » vient de publier en exclusivité une interview avec le président de la Fédération Royale Marocaine de Football, Fouzi Lekjaâ.

Le célèbre journal sportif espagnol « Marca » vient de  publier en exclusivité une interview avec le président de la Fédération Royale Marocaine de Football, Fouzi Lekjaâ.
 
 Vu son importance, nous l’avons traduite pour les lecteurs  car elle donne un aperçu sur la politique du football marocain.
 
Son envoyé spécial, selon ses propres expressions, a été reçu par le « patron » fédéral dans son impressionnant bureau de la belle Cité sportive que possède la Fédération Royale Marocaine à Rabat.
Voici le contenu de cette rencontre :  
 
                              Organisation de la Coupe du monde
 
 Q-Comment le Maroc gère-t-il l’organisation de la Coupe du Monde avec l’Espagne et le Portugal ?
 
R- Il existe un comité tripartite qui définit les détails et le contact permanent entre nous. La  Coupe du monde 2030 sera exceptionnelle. Elle réunira deux continents, trois pays amoureux du football et très proches. Une occasion de démontrer nos cultures anciennes et  méditerranéennes. Ce sera magique.
 
Q- Où pensez-vous que la finale aura lieu ?
 
R- Nous ferons construire le nouveau stade de Casablanca, avec 115 000 spectateurs ; et nous avons le nouveau Bernabéu avec ses 85 000. Mais ce n’est pas encore décidé. Nous voulons que ce soit une fête, que ce soit dans l’un ou dans l’autre. Il reste encore du temps.
 
Q- En principe, il y aura onze sites pour l’Espagne, six pour le Maroc et trois pour le Portugal. Satisfait de la distribution ?
 
R- Ce n’est pas non plus le nombre de stades qui est pertinent pour accentuer l’importance de chaque pays, mais plutôt le nombre de matches dans chaque site. Mais la logique veut qu’il s’agisse d’une Coupe du monde à trois et que nous devons tous nous harmoniser.
 
                                    La Coupe d’Afrique 2025
 
Q- La Coupe d’Afrique 2025 se déroulera au Maroc. Sera-ce en été, à l’occasion de la nouvelle Coupe du Monde des Clubs, ou en février, comme toujours ?
 
R-La Coupe aura lieu au Maroc. C’est la seule chose qui est claire et que je veux souligner. Si la Confédération africaine se décide tôt ou tard, tout le monde est le bienvenu et il n’y aura pas de problème.
 
Q- Et alors ?
 
R. La FIFA a décidé que la Coupe du Monde des Clubs se déroulerait du 15 juin au 13 juillet. La Coupe d’Afrique dans notre pays n’aura pas lieu en même temps que ce tournoi. Non. Il y a beaucoup de joueurs qui peuvent jouer les deux compétitions : Achraf, Brahim, Salah… Nous n’organiserons donc pas de tournoi parallèle auquel ces stars ne pourront pas assister. Soit on le fait après la Coupe du monde des clubs, soit on le fait à une autre date pour permettre une célébration complète du football africain.
 
Thème Brahim Diaz !
 
 
Q.  Comment avez-vous convaincu Brahim Diaz de jouer pour le Maroc ?
 
R. Il ne s’agit pas de convaincre, il s’agit d’expliquer aux joueurs le projet que le Maroc a pour eux. Et puis c’est la personne qui décide. Notre projet est très séduisant : jouer la Coupe d’Afrique 2025 à domicile ; la Coupe du Monde 2026 ; et la Coupe du monde 2030, également à domicile. Nous leur expliquons comment nous travaillons ici ainsi que les conditions de travail que nous leur proposons. Nous avons non seulement attiré Brahim, mais aussi Ilias Akhomach, qui a déjà joué pour les moins de 21 ans espagnols ou Youssef Lekhedim, qui joue à Madrid… Mais si quelqu’un choisit la France ou l’Espagne, nous  respecterons la décision du choix et nous souhaiterons bonne chance au footballeur.
 
Q. Certains Espagnols (peu nombreux) considèrent Brahim comme antipatriotique?
 
 R- Comment un garçon ne peut-il pas être un patriote s’il aime l’Espagne et joue à Madrid, y vit… ! Le fait est qu’il aime aussi le Maroc à cause de sa famille [grand-mère paternelle].
 
Q- Comment le Maroc a-t-il perçu le cas de Mounir, convoqué par l’Espagne en 2014… puis disparu ?
 
R- Ce n’est pas normal d’appeler un footballeur pour jouer 15 minutes dans un match et… c’est tout. Je ne sais pas qui était l’entraîneur de l’époque [Vicente del Bosque]…. Mais avec Mounir Hadadi, sa progression s’est arrêtée : ni avec l’Espagne ni avec le Maroc. Peut-être que s’il avait continué avec l’un ou l’autre, il aurait fait beaucoup plus de progrès. Et c’était perdu. Ensuite, nous l’avons récupéré pour notre pays, mais…
 
Le choix de Lamine Yamal !
 
Q- Le choix de Lamine par l’Espagne vous a-t-il ennuyé ?
 
R- Nous avons rencontré ses parents [le père est Marocain et la mère est Equato-guinéenne]. Nous avons fait part de notre projet au joueur ainsi qu’à la famille, mais Lamine était déjà convaincu de partir avec l’Espagne. Et nous  lui souhaitons bonne chance et bon travail. L’Espagne et le Maroc sont séparés de 14 kilomètres et il est normal que cela se produise.     Je respecte Lamine et je respecte Brahim. Le plus important c’est que les Fédérations permettent l’évolution des jeunes. Le football est là pour faire progresser la jeunesse, que ce soit en Espagne, en France ou au Maroc. Cela n’a pas d’importance.
 
 Q- Avez-vous encore l’espoir que Lamine rectifiera la décision et repartira avec le Maroc ?
 
R- C’est un professionnel et nous respectons son choix. Je pense que je suis clair. Et Brahim ne sera pas le dernier joueur qui choisira le Maroc ou vice-versa. Nous sommes dans un monde sans frontières.
 
Q- Qui gagnerait désormais dans un autre match Espagne-Maroc ?
R- Il n’y a pas deux sans trois. Nous avons fait match nul (Coupe du Monde en Russie) et gagné (Qatar) les deux dernières fois, et nous gagnerons la troisième [rires]. Nous sommes des pays amis.
 
Q- Finissons avec le football féminin, non moins important. Pourquoi avez-vous engagé l’entraineur Jorge Vilda, l’entraineur qui a fait de l’Espagne champion du monde ?
 
R- Nous développons beaucoup notre football féminin et avec Vilda nous avons franchi une étape plus définitive. Le chef d’orchestre doit être un leader de classe mondiale et avec Vilda, après avoir remporté la Coupe du monde avec l’Espagne, nous l’avons. Le football féminin espagnol était pour nous le meilleur modèle pour passer à l’étape suivante du progrès.
 
Q-Que diriez-vous aux Espagnols ?
 
R- Je connais bien l’Espagne, c’est un pays ami et de nombreux espagnols visitent mon pays. Mais je vous le dis : la Coupe du monde 2030 servira à nous réunir dans l’Histoire, à faire grandir ensemble deux civilisations légendaires qui ont construit ensemble cette partie du monde. Et tout cela, à travers le football.
 
                                                        *(Traduit de l’espagnol et commenté par Rachid Madani)