Fruit d’un travail collaboratif impliquant les ressources internes de l’Autorité et l’écosystème du marché des capitaux pour être au plus près de ses attentes et de ses besoins, ce troisième plan stratégique de l’AMMC s’inscrit dans la continuité des avancées enregistrées lors de la réalisation des deux précédents plans de l’Autorité, a indiqué Mme Hayat lors d’une conférence de presse.
Visant l’atteinte d’un marché des capitaux efficient et innovant, au service du développement de l’épargne et du financement de l’économie, ce nouveau plan repose sur 4 grands piliers thématiques et 1 pilier transverse déclinés en plusieurs actions prioritaires, a-t-elle ajouté.
Ces quatre piliers stratégiques incluent le développement d’un marché des capitaux efficient et accessible, l’accompagnement des enjeux d’innovation financière et de durabilité, le renforcement de l’éducation financière, et l’adaptation du dispositif de supervision à un marché en évolution. Le pilier transverse concerne, quant à lui, la poursuite de la mise en place d’une organisation interne plus performante, rapporte la MAP.
Et de relever que le nouveau plan stratégique prend en compte des enjeux importants, tels que la mobilisation de l’épargne, l’accélération des innovations technologiques et le financement de la transition énergétique et les défis de durabilité.
« L’objectif est de réaliser un marché où l’épargne est dirigée vers le secteur productif et où les entreprises peuvent accéder aux capitaux nécessaires pour développer de nouveaux projets, stimulant ainsi la croissance économique », a-t-elle fait savoir.
Selon la présidente de l’AMMC, l’innovation est vue comme un facteur clé pour introduire de nouveaux modes de financement, faciliter l’accès au marché pour de nouveaux acteurs comme le crowdfunding, accompagner le développement des fintechs et mettre en place un cadre réglementaire pour les crypto-actifs.
Rappelant le contexte du plan stratégique précédent, conçu pour être bref et centré sur la relance économique post-Covid sur trois ans, Mme Hayat a partagé certaines réalisations importantes de ce plan, notamment l’ouverture du marché de la dette privée à de nouveaux acteurs, la facilitation de l’accès aux instruments de financement alternatifs, et l’extension du contrôle aux sociétés de gestion d’Organismes de placement collectif en capital (OPCC).
Elle a, de même, rappelé que, depuis 2019, l’AMMC a pris plusieurs initiatives telles que la publication de guides, le développement de contenus digitaux en matière d’éducation financière, l’organisation de séances de sensibilisation pour les évaluateurs immobiliers, ainsi que la publication d’un rapport semestriel sur les Organismes de placement collectif immobilier (OPCI).
En matière de renforcement de la protection de l’épargne et de la consolidation de la nouvelle approche de supervision, Mme Hayat a fait savoir que le nombre de missions de contrôle a doublé entre 2019-2020 et 2021-2022, passant de 18 à 35, avec l’objectif d’atteindre 50 missions entre 2023 et 2024.
Concernant la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ainsi que la corruption, l’AMMC continue de veiller à ce que les obligations de vigilance et de veille interne soient respectées, notamment après la sortie du Maroc de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI).
Quant à la modernisation et la transformation digitale de l’AMMC, Mme Hayat a relevé que l’Autorité a élaboré une feuille de route incluant l’utilisation de solutions collaboratives et la mise en œuvre d’un système ERP, ajoutant qu’une application pour la gestion des plaintes et une solution pour la gestion des requêtes juridiques ont été développées en partenariat avec l’Agence de développement du digital (ADD).
Sur la période 2024-2028, l’Autorité poursuivra ses efforts pour renforcer l’efficience et l’accessibilité du marché à travers l’élargissement de la base d’investisseurs, la diversification de la palette d’instruments financiers et la création de nouveaux marchés.
L’AMMC réaffirmera également son engagement dans la promotion de l’éducation financière des épargnants et une attention particulière sera accordée à la modernisation du dispositif de supervision visant la protection de l’épargne investie en instruments financiers.