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Université Hassan II de Casablanca : Comment la technologie réinvente l’enseignement des langues

Université Hassan II de Casablanca : Comment la technologie réinvente l’enseignement des langues

​À l’ère du numérique, une plateforme digitale est mise en place au niveau national, à la disposition des étudiants en vue de les aider à renforcer leurs capacités linguistiques. Illustration à l’Université Hassan II de Casablanca, où le numérique est au service de l’excellence.

Dans un contexte d’ouverture culturelle, la maîtrise des langues étrangères s’impose comme une exigence qui influence grandement la réussite professionnelle. Les Universités marocaines, de plus en plus conscientes de ce changement et en déploiement de la réforme du système de l’enseignement Supérieur au Maroc, ont rompu, cette année, avec l’ancien régime qui énonçait le caractère facultatif des modules de langues. Résultat : elles ont fini par adopter une ingénierie pédagogique innovante, avec comme défi : l’amélioration des capacités linguistiques des étudiants, de manière à leur permettre de faire face aux immenses défis posés, notamment ceux en rapport avec l’Intelligence Artificielle.

Joignant cette réforme, initiée dans le cadre du Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (PACTE ESRI 2030), l’Université Hassan II de Casablanca  fait de l’enseignement des langues une priorité, qu’il soit de champs disciplinaires bien particuliers ou bien de modules complémentaires à la formation disciplinaire.

Pour réussir cette approche, l’université s’appuie sur la plateforme internationale Rosetta Stone, permettant aux étudiants de développer leurs compétences linguistiques dans près de 25 langues. A travers cette plateforme à accès libre, « chaque étudiant est appelé à perfectionner ses capacités dans la langue d’enseignement pour atteindre à priori, le niveau B2, puis le niveau B1 dans une langue étrangère supplémentaire, selon le parcours de formation choisi », nous explique Pr. Fatima Zahra Alami, Vice-présidente des affaires académiques et estudiantines. Notre interlocuteur met en avant l’ambition de l’université de mettre ses lauréats au diapason des standards internationaux, à travers une formation riche, diversifiée et innovante.

La responsable ajoute, en outre, que « la maîtrise d’une langue étrangère, outre celle de l’enseignement, est une exigence pour obtenir son diplôme de licence ou de master ou encore pour accéder au cycle de master ou de doctorat ».

Cette nouvelle approche intervient, poursuit-elle, en réponse aux insuffisances dont attestent les étudiants de l’enseignement supérieur, en matière de communication. Cette compétence est déterminante pour la réussite du parcours de l’étudiant mais également pour l’intégration de ce dernier dans le domaine du travail.

 

Modèle hybride 
Depuis son déploiement, en décembre dernier, la nouvelle plateforme profite à près de 40.000 étudiants des 8 établissements à accès ouvert relevant de l’Université, dont ceux de la première année, tout parcours confondus. Que ce soit celui dit normal ou appelé excellence. « A partir de la prochaine rentrée universitaire, elle sera généralisée de manière systématique au reste des étudiants », rassure Pr Alami.

En passant un test de positionnement dans la langue étrangère en question, l’étudiant a la possibilité de poursuivre des cours personnalisés, à son propre rythme et en toute autonomie, en vue d’obtenir un certificat. Cette certification est désormais nécessaire à la réussite de l’apprenant dans les parcours de Licence, Master et Doctorat.

Pour réussir le challenge de l’apprentissage par le numérique, l’Université a opté pour un modèle hybride, comprenant 70% des cours de langues à distance à partir du campus connecté et 30% en présentiel, dédiés notamment à l’encadrement des apprenants.

Outre ces avantages, la plateforme offre une panoplie de choix permettant aux étudiants de découvrir de nouvelles langues, notamment celles asiatiques auxquelles les étudiants marocains affichent un intérêt particulier, ces dernières décennies, comme le constate la responsable.

 

Dynamique d’apprentissage
Bien qu’il soit encore tôt de parler des résultats de déploiement de cette approche d’enseignement, la responsable au sein de l’Université Hassan II de Casablanca rassure sur la dynamique instaurée en rapport avec l’apprentissage des langues. Le déploiement de ladite plateforme a également permis de résoudre le problème de massification et d’adapter les cours aux besoins des étudiants. Chose qui n’est pas toujours facile dans des amphithéâtres.

Pour ce qui est des problèmes de connectivité, l’Université a mis à la disposition de ses étudiants des salles libre-services, équipées d’ordinateurs et de connexion internet haut débit pour pouvoir suivre leurs cours dans de bonnes conditions, mais également pour passer leurs examens de certification. 

De plus, les étudiants n’ayant pas la possibilité de poursuivre leurs cours au sein du campus connecté, « le ministère de tutelle les a fait  bénéficier  d’une carte SIM avec une connexion internet en vue de garantir le respect de l’égalité des chances pour tous », note Pr Fatima Zahra Alami.

Selon la responsable, plusieurs cycles de formation des formateurs ont été déployés pour former les enseignants à l’utilisation de la plateforme mais aussi sur l’approche pédagogique à adopter pour réussir la transition entre la partie présentielle et la partie à distance des cours. Dans le même sillage, des départements transversaux sont également mis en place pour assurer la réussite de ce nouveau chantier de grande envergure. L’idée étant de rendre à l’Université publique la place qui lui est due, de faire en sorte qu’elle devienne l’égale des université  d’excellence, à travers le monde entier.

Trois questions au Pr Houssine Azeddoug : « Notre grand défi est d’inculquer aux étudiants l’autonomie de l’apprentissage »
 

L’université Hassan II  de Casablanca se positionne parmi les meilleures universités nationales avec des scores importants. Quelle est la recette de l’université pour garder le cap de l’excellence ?

L’université Hassan II de Casablanca s’impose comme une université de choix pour la plupart des étudiants marocains et étrangers, notamment en provenance de l’Afrique mais aussi d’autres continents , et ce, pour son histoire et la diversité de ses champs disciplinaires qu’elle offre ; que ce soit en formation initiale ou en formation continue.

L’université comprend 18 établissements, qui couvrent pratiquement tous les champs disciplinaires, allant des sciences de santé et médicales, des sciences et techniques, des sciences juridiques et économiques et sociales jusqu’au  les lettres et les sciences humaines. Cette université offre à ses étudiants une expérience inédite axée sur l’innovation et les dernières avancées technologiques. Aujourd’hui, cet établissement historique compte près de 143 000 étudiants, avec des lauréats qui sont aux alentours de 18 000 et 21 000 étudiants.
 

L’Université passe par une phase de transition vers une approche d’enseignement des langues basée sur le digital. Quels sont les défis ?

 
En fait, c’est un défi qui ne concerne pas spécialement l’enseignement des langues. Les étudiants en phase de transition du lycée au monde universitaire devront apprendre à travailler en toute autonomie. Assez souvent, au lycée, ils sont dans des petites salles encadrés, suivis par leurs enseignants, alors qu’ils se retrouvent du jour au lendemain dans un amphi avec plus d’étudiants et avec des modalités d’enseignement universitaire tout à fait différentes. Donc, notre grand défi est déjà de leur inculquer l’autonomie d’apprentissage.
 
Pour réussir cette mission, nos enseignants et encadrants sont mobilisés en vue d’assurer le suivi des cours accomplis sur la plateforme de langues  Rosetta Stone ;  qui a été déployée au niveau national par le ministère de tutelle, mais aussi d’encadrer les étudiants dans leur processus d’apprentissage.
 

L’Université Hassan II de Casablanca promeut l’enseignement des langues étrangères émergentes. Quel bilan faites-vous de cette approche novatrice ? 

 
Effectivement, face à l’engouement des étudiants pour les langues étrangères, l’Université Hassan II de Casablanca, dans le cadre du PACTE ECRI 2030 ; a mis en place plusieurs parcours des licences nouvelle génération dans plusieurs langues, notamment le chinois, l’italien, l’espagnol et autres. Par exemple, l’université déploie toute une stratégie à travers la mise ne place de l’Institut Confucius en partenariat avec l’Université de Shanghai en chine ; en vue de promouvoir l’enseignement en langue chinoise avec  plus de 80% des enseignants chinois. Mais là, il ne s’agit pas juste de former au chinois. Il s’agit carrément d’assortir la formation par un diplôme.

2023-2024 : Une année universitaire sous le signe de la réforme
L’année universitaire 2023-2024 à l’Université Hassan II de Casablanca se démarque par la mise en œuvre des chantiers relatifs au Plan National d’Accélération de la Transformation de l’Eco-système de l’Enseignement Supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation « Pacte ESRI 2023 ».

Tous les Établissements de l’UH2C offrent diverses formations en Cycle Licence. En ce qui concerne les Établissements à accès ouvert, l’UH2C dispense une offre de 135 filières dont 14 parcours d’excellence. Quant aux Établissements à accès régulé, YUH2C dispense une offre diversifiée de diplômes en Ingénierie, Sciences et Techniques et Sciences de la Santé.

Ces mêmes Établissements offrent également des parcours de Licence : 17 Licences Professionnelles, 7 Licences en Éducation, ainsi que 11 Licences en Sciences et Techniques.

Par ailleurs, l’Université Hassan Il de Casablanca offre également une diversité de formations en Cycle Master et diplômes d’études Bac + 5. Il est question de plus de 170 cycles : 92 Masters, 41 Masters Spécialisés, 7 Masters en Sciences et Techniques, 31 Cycles d’Ingénieur, 8 Diplômes de l’École Nationale de Commerce et de Gestion et 3 Diplômes de l’École Nationale Supérieure d’Art et de Design.

Université Hassan II de Casablanca La pertinence, condition sine qua non au soutien à la recherche
Consciente que la réputation d’une institution d’enseignement supérieur existe dans sa capacité à produire de la recherche et du savoir, l’université Hassan II de Casablanca a mené des efforts colossaux pour la structuration de la recherche de ses 125 laboratoires de recherche ainsi que la mise en place d’une cité d’innovation et de transfert de technologie CITT, outre la mise en place, en collaboration avec le Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique, de dispositifs d’accompagnement et de financement aux projets de recherche innovants. Lesquels sont orientés vers des thématiques de grande actualité pour notre pays afin de pouvoir apporter des réponses scientifiques et pratiques aux grandes préoccupations nationales et régionales.

Selon Pr Fatima Zahra Alami, vice-président chargée des Affaires Académiques et estudiantines au sein de l’Université Hassan II, l’établissement a également mis en place des bourses et de primes d’excellence pour les chercheurs dont les articles scientifiques sont publiés dans des revues internationales.

Dans le futur, l’université prévoit, dans le cadre de conventions signées avec le Conseil régional de Casablanca-Settat, de bourses d’excellence pour les travaux de recherche apportant des réponses scientifiques à des problématiques d’intérêt régional et territorial.

Outre cela, l’université prévoit un budget spécial pour couvrir les frais de voyages de recherche des étudiants, en prenant en compte les conditions de pertinence. L’étudiant pourra bénéficier soit du billet d’avion, soit de la prise en charge des frais de séjour, ou bien d’un complément de financement, et ce, une fois par an. 

En ce qui concerne les publications, l’université s’engage à financer la maison d’édition qui s’occupe de l’impression de l’ouvrage, produit par les enseignants ou  doctorants de l’Université. Pour bénéficier de ces avantages, les étudiants sont appelés à préparer un dossier concernant le projet de recherche ou de publication. Ce dernier passe obligatoirement par les instances spécialisées au niveau de l’université, notamment la Commission de recherche ou pédagogique pour statuer sur l’éligibilité au financement.