A l’occasion de cette journée, placée sous le thème « La santé rénale pour tous : Promouvoir un accès équitable aux soins et une utilisation optimale des médicaments », l’accent est mis sur l’importance du dépistage et du diagnostic précoce pour prévenir et retarder, voire éviter le recours à la dialyse.
Souvent insidieuses et détectées tardivement, les maladies rénales chroniques nécessitent le recours à des traitements coûteux et vitaux, tels que la dialyse et la transplantation. Au Maroc, cette pathologie toucherait plus de deux millions de Marocains, alors qu’un total de 37.800 patients sont en hémodialyse chronique, selon les données du ministère de la Santé.
Les maladies rénales se sont hissées au 6e rang des principales causes de mortalité, compte tenu de la croissance de leur prévalence et incidence. Ainsi, la prévention est devenue une obligation, voire une urgence, qui incombe à tout le monde, allant du simple citoyen et de son entourage aux professionnels de santé, indique, à la MAP, Amal Bourquia, professeure en néphrologie, dialyse et transplantation, et présidente de l’Association REINS.
Selon le Pr. Bourquia, les deux principales causes de l’insuffisance rénale, à savoir l’hypertension artérielle et le diabète, revêtent une prévalence particulièrement marquée. Elles se dressent en tête des affections les plus répandues au Maroc, les plaçant ainsi en première ligne des patients ayant besoin de recourir à la dialyse.
Face à ces constats préoccupants, il est impératif de mettre en lumière l’importance des deux étapes de prévention avant d’atteindre un stade avancé de la maladie rénale chronique. « Nous devons redoubler d’efforts pour retarder son développement et ainsi atténuer les complications qui en découlent’ », avertit la spécialiste.
Si la prévention primaire agit contre la survenue des maladies rénales, la prévention secondaire constitue une stratégie distincte, œuvrant à détecter précocement les signes avant-coureurs des affections rénales, et à entraver leur progression inexorable.
A ce titre, Pr. Bourquia a souligné le rôle crucial des médecins, particulièrement les généralistes, dans le dépistage précoce et la prise en charge des maladies rénales chroniques, bien avant qu’elles n’atteignent le stade d’insuffisance rénale, car « ces affections sont véritablement des enjeux de santé publique relevant de la médecine générale, alors que l’intervention des spécialistes s’annonce obligatoire dans le cas du stade terminal de la maladie”.
Dans un monde où la technologie numérique gagne en importance dans le domaine médical, les avancées thérapeutiques s’annoncent plus prometteuses que jamais. Cependant, « ces progrès demeurent, pour l’instant, inaccessibles et particulièrement coûteux ».
Et de conclure que la prévention dans la gestion des maladies rénales et la sensibilisation à ces affections s’avèrent fondamentales pour freiner l’augmentation de la mortalité qui leur est attribuée.