Un quart des enfants âgés de six mois à cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière dans les installations de Médecins sans frontières (MSF) dans la bande de Gaza souffrent de malnutrition, a indiqué l’ONG dans un communiqué.
« L’utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, les patients et les professionnels de santé souffrant eux-mêmes de la faim », a-t-elle dénoncé.
Philippe Lazzarini, responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a lui aussi alerté sur une malnutrition infantile qui « explose » dans le territoire palestinien assiégé, avec un enfant sur cinq qui « souffre de malnutrition dans la ville de Gaza, et les cas augmentent chaque jour ».
« Les mécanismes de survie s’effondrent, l’accès à la nourriture et aux soins disparaît, et la famine commence à s’installer silencieusement », a-t-il écrit sur X.
« La plupart des enfants que nos équipes voient sont émaciés, faibles et exposés à un risque élevé de mourir s’ils ne reçoivent pas rapidement les traitements nécessaires. Plus de 100 personnes, pour la grande majorité des enfants, seraient déjà mortes de faim », a-t-il ajouté.
La guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire majeure, avec un accès à l’aide toujours extrêmement restreint.
Début mars, Israël a imposé sur la bande de Gaza un blocus total, très partiellement assoupli fin mai, entraînant de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant, et suscitant des critiques croissantes sur l’aggravation de la faim.
Par ailleurs, les bombardements israéliens se poursuivent à Gaza. A l’hôpital Nasser de Khan Younès (sud), un photographe de l’AFP a vu des blessés ensanglantés, touchés alors qu’ils tentaient d’obtenir de l’aide humanitaire, soignés à même le sol.
Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d’un cessez-le-feu sont, elles, dans l’impasse.
L’attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.
Les représailles israéliennes ont fait 59.587 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l’ONU.
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