Tout a été fait pour ne pas contrarier Donald Trump qui participe au sommet de l’Otan à La Haye, mercredi. Mais jouera-t-il le jeu ? Suspendus aux réactions de l’imprévisible président américain, les pays de l’Alliance atlantique doivent confirmer une augmentation inédite de leurs dépenses militaires à cette occasion.

La veille, à bord d’Air Force One, Donald Trump avait de nouveau déconcerté ses alliés, en restant évasif sur l’attitude des Etats-Unis en cas d’attaque d’un des membres de l’Alliance.
L’article 5 du traité de l’Otan peut « se définir de plusieurs façons », avait-il lâché à propos de la pierre angulaire de l’Alliance qui pose le principe de défense mutuelle : si un pays membre est attaqué, tous les autres se portent à son secours.
Dans ce contexte, l’état d’esprit du locataire de la Maison Blanche est scruté à la loupe.
« Je l’ai trouvé exceptionnellement détendu et de bonne humeur hier », a assuré le Premier ministre néerlandais Dick Schoof, hôte de ce sommet. « Je suppose donc que s’il a bien dormi au palais et que le petit-déjeuner était bon, il sera également de bonne humeur » pendant le sommet.
Afin d’éviter les déconvenues, ce court sommet se résume à un message simple, attendu dans une déclaration finale ramassée en cinq paragraphes.
Aiguillonnés par Donald Trump, les membres de l’Otan vont s’engager à augmenter drastiquement leurs dépenses en matière de défense, pour atteindre au moins 5% de leur PIB à l’horizon 2035 – 3,5% de dépenses militaires stricto sensu, et 1,5% supplémentaire pour la sécurité au sens large.
Afin de s’attirer les bonnes grâces du président américain, Mark Rutte lui a adressé juste avant le sommet un message dithyrambique, que Donald Trump n’a pas manqué de diffuser sur ses réseaux sociaux.
Les bombardements américains en Iran ? Une « action décisive », « vraiment extraordinaire » et que « personne d’autre n’avait osé faire », a-t-il lancé.
Après le sommet de La Haye, « l’Europe va payer un prix ENORME » pour financer sa défense « comme elle le devait » et « ce sera votre victoire », a encore écrit Mark Rutte à Trump, qui critique si souvent les « mauvais payeurs » européens.
« L’Europe de la défense s’est enfin réveillée », a aussi affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Suffisant pour éviter un coup de semonce du président américain ?
« Trump voudra-t-il un clash ? C’est une inconnue totale », reconnaît Camille Grand, ancien responsable de l’Otan et expert de questions de défense.
Au cœur de ce grand raout international, la « probable » rencontre de Donald Trump avec le président ukrainien va focaliser l’attention, quatre mois après l’humiliation subie par Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale.
L’Opinion Maroc – Actualité et Infos au Maroc et dans le monde.Read More