
C’est ainsi que s’ouvre le billet périodique de l’Union socialiste des forces populaires « Rissalat Al Ittihad » qui estime, par ailleurs, que ces élections constituent assurément une étape de réitération de la nécessité du renouveau de l’action juvénile à travers le monde arabe, s’appuyant sur un procédé de militantisme unifié se référant à l’histoire commune du militantisme des peuples arabes et à la conviction enracinée du caractère inébranlable et qui est profondément conscient du fait que l’avenir de la social-démocratie dans la région arabe est tributaire d’une canalisation ancrée dans l’identité et profondément, attachée à l’homogénéité du devenir.
Pour « Rissalat Al Ittihad », les missions qui incombent d’ores et déjà audit secrétariat général élu ne se confinent pas dans le champ des limites organisationnelles ou les dispositions administratives, le contexte historique que traverse la région étant marqué par le retour de l’injustice, la contrainte sous de nouvelles postures, la montée des soubresauts du sectarisme, l’enclavement identitaire et la dominance du capital rentier quant aux composantes de la décision.
A cet effet une double mission incombe à la jeunesse progressiste arabe, à savoir la reprise de la reconnaissance de l’action politique organisée, considérée comme l’outil du changement et la reconsidération de l’identité social-démocrate en tant que structure à même d’émanciper l’Homme et le délivrer de toutes les formes d’aliénation sociale, économique et culturelle.
Là-dessus « Rissalat Al Ittihad » souligne que le nouveau secrétariat général est en tout état de cause appelé à élaborer un plan d’action fondé sur trois portées intégrales :
- La portée idéologique consistant au lancement de chantiers de réflexion collectif focalisés sur les nouveaux défis opposés par les mutations néolibérales agressives que connaît la majorité des régimes arabes, ce qui implique l’impératif de rénover le dispositif théorique de la social-démocratie et le rattacher aux exigences des nouvelles générations.
- La portée organisationnelle par le biais du rattachement des organisations parallèles à l’Union générale et la mise en œuvre d’une dynamique participative apte à asseoir l’unité de l’action au milieu de la diversité culturelle et géographique qui caractérise le champ arabe.
- La portée militante à travers une forte adhésion aux batailles de terrain menées par la jeunesse arabe à l’horizon de la liberté, la dignité et la justice sociale, de même que le soutien du militantisme des étudiants, des chômeurs, des femmes, des travailleurs et de l’ensemble des mouvements sociaux militant contre l’injustice et la contrainte.
D’autre part, le billet de l’USFP met en avant que l’Union générale de la jeunesse social-démocrate, se voulant une structure unioniste, ne peut assurer ses missions sans faire preuve d’une forte conviction quant à l’inopportunité « d’importer le changement ». Mais elle doit être pleinement consciente que le changement devrait émerger des accumulations quotidiennes… C’est ainsi que la prospection de l’action préconçue ne peut se limiter à la tenue de congrès et l’émission de déclarations mais plutôt être corrélative du vécu politique, social et culturel en se déployant dans les batailles que mène la jeunesse arabe, notamment le chômage, le déni politique, la détérioration des services publics, la marginalisation de l’école publique, la militarisation des espaces publics et « la marchandisation de la culture ».
« Rissalat Al Ittihad », voix de l’USFP, préconise le déploiement de la nouvelle direction de la jeunesse arabe de muer l’Organisation arabe de la jeunesse en un véritable « laboratoire » pour le regain de la confiance dans le projet social-démocrate arabe en en faisant une véritable puissance suggestive et protestataire ne s’impliquant nullement dans des alliances opportunistes. De même que la responsabilité militante de la jeunesse arabe requiert l’accentuation de la logique de la solidarité entre les jeunes Arabes…
Ainsi, souligne-t-on, le défi majeur escompté par le nouveau secrétariat général devait se manifester dans sa capacité de rattacher l’horizon régional aux mutations locales en se référant constamment aux accumulations militantes de « la génération des pionniers », sans pour autant être dépendant de la nostalgie du passé. En effet, « la nouvelle génération des militantes et militants de la jeunesse social-démocrate ne requiert pas une direction symbolique mais une avant-garde de terrain, mue par un réel projet tendant à des perspectives déterminées dans l’adhésion aux questions des jeunes… »
De ce fait, ajoute-t-on, la véritable prospection ne peut être fondée que sur l’engagement politique et culturel profond dans la cause du changement radical et la mission de reconstruire la politique en parfaite cohésion avec l’intérêt général… Cela nécessite ainsi un nouveau discours tant sur le plan de la forme que celui de la teneur « en rupture absolue avec la langue de bois et la hiérarchisation des élites ».
Là-dessus, le billet de l’Ittihad met en avant que le plus important enjeu qui s’impose désormais devant l’Union générale de la jeunesse social-démocrate arabe, c’est son aptitude à transformer ses réseaux en outils de réelle pression politique qui inquiète les tyrans et déstabilise les entités véreuses, mais aussi à élever des passerelles de coordination avec les mouvements de changement radical dans la région au milieu d’une vision claire d’unité mettant l’accent sur la question palestinienne en tant que cause de libération et de dignité.
Et de souligner qu’à cet effet, l’élection de Ramzi Haboub, de Samiha Laâsab et Amine Faik constitue, à n’en point douter, une opportunité de reconstruction de la Loi de la jeunesse progressiste arabe en son identité et en sa capacité de définir un projet commun réhabilitant la politique, le rôle des partis, la pertinence du militantisme…
« C’est là l’opportunité de reprendre l’initiative à partir de l’adhésion consciente loin de tout positionnement folklorique… », conclut le billet de l’Ittihad.
Rachid Meftah
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