L’Afrique ne manque ni d’ambition, ni de ressources, ni de talents. Ce qu’elle réclame aujourd’hui, avec urgence et lucidité, c’est une gouvernance éclairée de ses défis structurels. Parmi eux, l’eau se dresse comme un impératif vital, transversal, stratégique. À Lusaka, à l’occasion de la 3e Conférence africaine sur la mise en œuvre et le partenariat dans le domaine de l’eau (AMCOW), le Maroc s’est affirmé comme la voix claire, constante et crédible d’une Afrique qui choisit de prendre son destin hydrique en main.

Depuis plus de vingt ans, le Maroc a élevé la question de l’eau au rang de priorité nationale et de cause africaine. Cette vision est portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui fait de la coopération Sud-Sud un socle stratégique de la politique étrangère marocaine. Il ne s’agit pas de solidarité rhétorique, mais d’un engagement structurant : partager les expériences, transmettre les savoir-faire, bâtir des partenariats durables pour une Afrique souveraine et résiliente.
À Lusaka, cette vision a trouvé un écho fort à travers l’action du ministre de l’Équipement et de l’Eau, M. Nizar Baraka, qui a tenu plusieurs rencontres bilatérales d’envergure, traduisant une diplomatie hydrique offensive, structurée, et profondément africaine.
Une coopération exemplaire avec l’Angola
Le 28 mai 2025, le ministre marocain a reçu son homologue angolaise, Mme Joao Baptista Borges, ministre de l’Énergie et de l’Eau d’un pays qui assure cette année la présidence tournante de l’Union africaine. Ce moment d’échange a été plus qu’un simple entretien ministériel : il a scellé les fondations d’un partenariat stratégique sur l’eau entre deux États porteurs d’une vision continentale.
La ministre angolaise a salué les performances marocaines en matière d’accès à l’eau potable, de traitement des eaux usées, et de gouvernance intégrée des ressources. Elle a exprimé la volonté de son pays de bénéficier de l’expertise marocaine, tout en soulignant la nécessité de former des compétences locales. C’est là un axe central de la démarche marocaine : partager le savoir, pour renforcer la souveraineté.
Un leadership fondé sur l’innovation et les résultats
Le ministre marocain a présenté plusieurs projets emblématiques qui font du Royaume un modèle africain en matière de gestion durable de l’eau : la réutilisation des eaux usées dans les espaces verts de Casablanca et Marrakech, les stations de dessalement alimentées par l’énergie solaire, ou encore l’anticipation territoriale des besoins en eau à travers des schémas directeurs cohérents.
Avec un coût de production de l’eau dessalée maintenu sous les 4 dirhams le mètre cube, le Maroc prouve qu’efficacité économique et ambition écologique peuvent converger. Ce modèle, adossé à des partenariats public-privé performants, constitue une réponse pragmatique aux défis croissants du continent, dans un contexte de pression climatique et démographique.
L’Initiative Triple A, levier d’une Afrique résiliente
Le ministre Baraka a également rappelé la portée stratégique de l’Initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (Triple A), lancée par le Maroc lors de la COP22. Face à la vulnérabilité des systèmes agricoles africains, cette initiative offre un cadre structurant pour repenser la sécurité alimentaire à l’aune de la crise climatique.
Le Maroc invite ses partenaires, dont l’Angola, à intégrer cette dynamique collective, où l’eau devient non seulement un facteur de production, mais un instrument de stabilité, de paix et de développement.
Une gouvernance africaine de l’eau à construire ensemble
Dans une autre rencontre d’importance, le ministre a échangé avec le secrétaire exécutif de l’AMCOW, M. Rashid Mbaziira, sur l’élaboration de la vision africaine de l’eau post-2025. En tant que vice-président du Conseil pour l’Afrique du Nord, M. Baraka a plaidé pour une feuille de route réaliste, différenciée selon les contextes régionaux, mais fédérée par des objectifs communs.
Le Maroc propose une approche fondée sur la coopération régionale, l’harmonisation normative, la mobilisation des financements et la formation des ressources humaines. Il ne s’agit pas de copier un modèle, mais de bâtir ensemble une architecture africaine de l’eau, adaptée à nos réalités, et ancrée dans nos ambitions.
Le Maroc, force motrice d’une Afrique hydriquement souveraine
Ce que le Maroc offre à l’Afrique, ce n’est pas une assistance. C’est une part de son expérience, une part de sa vision, et une part de son avenir. En investissant dans le savoir, dans la technologie, dans la coopération et dans la solidarité, le Royaume propose un modèle de gouvernance qui allie exigence technique, rigueur institutionnelle et profondeur stratégique.
À Lusaka, le Maroc n’a pas simplement présenté des projets : il a incarné une méthode, une éthique, une vision. Celle d’une Afrique qui n’attend plus que l’avenir s’impose à elle, mais qui le construit, pas à pas, bassin par bassin, nation par nation.
Car l’eau, en Afrique, n’est pas seulement une ressource. C’est un droit. Un combat. Une espérance. Et le Maroc, plus que jamais, en est le porte-voix et le partenaire.
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