
Un cri contre la précarité et l’injustice sociale
Dans une allocution à haute charge symbolique, Youssef Aidi a tiré la sonnette d’alarme sur « l’entêtement des politiques publiques à creuser les inégalités, saper les acquis des travailleurs et légaliser la précarité ». Il a fustigé l’immobilisme face à la flambée des prix, la stagnation des salaires, l’érosion des retraites, et la dégradation des conditions de vie, dénonçant « un gouvernement sourd au pouls social et aveugle aux urgences du peuple».
Il a notamment exigé une augmentation générale des salaires et des pensions, une réforme fiscale équitable incluant une taxation des grandes fortunes, et exprimé un refus catégorique des réformes paramétriques des retraites qui, selon lui, « font porter à l’ouvrier seul le poids des déficits structurels».
Contre un dialogue social tronqué
Le leader syndical a sévèrement critiqué l’état du dialogue social, qualifié de « manœuvre technique vidée de toute substance politique ». Il a dénoncé la marginalisation de la FDT malgré sa représentativité, et rejeté les bilans gouvernementaux qu’il juge tronqués et déconnectés des véritables attentes des salariés.
Pour Aidi, « un dialogue social digne de ce nom ne peut se résumer à des communiqués unilatéraux ni à des réunions cosmétiques ». Il a plaidé pour l’instauration d’un cadre légal structurant ce dialogue, le rendant obligatoire, régulier et réellement négocié, à même de déboucher sur des accords contraignants et porteurs de confiance.
La FDT entre solidarité internationale et souveraineté nationale
Sur le registre international, Youssef Aidi a exprimé une solidarité sans faille avec le peuple palestinien, dénonçant « les crimes de guerre de l’occupation sioniste à Gaza » et appelant à la traduction en justice des responsables de ces actes. Il a aussi fustigé « la brutalité du capitalisme globalisé, qui soumet les peuples à la logique destructrice du profit».
Sur le plan national, il a réaffirmé « le soutien inébranlable de la FDT à l’intégrité territoriale du Maroc », saluant les avancées diplomatiques enregistrées sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, et considérant l’Initiative d’autonomie comme « la seule solution politique réaliste » au différend sur le Sahara marocain.
Education, santé, protection sociale : lignes rouges
Le discours a également été marqué par une vive opposition à toute tentative de privatisation des secteurs de la santé et de l’éducation, qualifiés de « piliers non négociables de la justice sociale ». Youssef Aidi a insisté sur l’importance d’une protection sociale universelle, équitable, et construite avec les premiers concernés : les travailleurs.
Face à « un chantier de généralisation de la protection sociale mal piloté et souvent inefficace », il a appelé à recentrer les politiques publiques sur l’humain, et à placer l’investissement dans le capital humain au cœur du modèle de développement.
Un syndicalisme de combat, enraciné et solidaire
En conclusion, Youssef Aidi a réaffirmé la vocation transformatrice du syndicalisme tel que porté par la FDT : un outil de lutte pour la dignité, mais aussi un levier pour la démocratie et l’Etat social. Il a insisté sur la nécessité d’unifier les rangs syndicaux, appelant à «une synergie forte avec toutes les forces progressistes, au premier rang desquelles figure l’USFP, partenaire stratégique dans le combat démocratique».
«Le 1er Mai ne doit pas être une commémoration passive, mais une tribune de refus, une force de proposition, et un acte de résistance collective », a-t-il lancé, concluant par un appel vibrant à ne pas céder, ne pas reculer, et ne jamais transiger sur les droits légitimes des travailleurs marocains.
T.R
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