Depuis la rupture du cessez-le-feu par Israël, quelque 500.000 Palestiniens ont été déplacés dans la Bande de Gaza alors que l’armée israélienne a transformé près du tiers de l’enclave en «périmètre sécuritaire». Des actes qui illustrent l’intention israélienne génocidaire, accuse Amnesty qui appelle à «briser le silence complice».

Un communiqué de l’armée indique aussi avoir attaqué environ 1.200 objectifs palestiniens par voie aérienne et procédé à plus de 100 ‘’éliminations ciblées’’ depuis la reprise de sa guerre génocidaire dans le territoire palestinien en mars, après une trêve de deux mois.
De son côté, l’Onu a indiqué qu’environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés dans l’enclave palestinienne depuis la fin du cessez-le-feu décidée par Israël.
De son côté, Amnesty International, souligne que «les actes perpétrés (NDLR : par Israël et son armée) ne peuvent être expliqués autrement que par l’intention génocidaire», affirme la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard.
Dans une interview accordée à l’émission «L’échappée» sur Mediapart, Callamard souligne qu’AI a «prouvé le crime génocidaire en démontrant que les actes commis ne peuvent pas être expliqués autrement que par une intention de détruire un groupe : en l’occurrence, les Palestiniens de Gaza», a-t-elle déclaré.
«Il s’agit d’actes visant à faire disparaître un groupe. Ce sont des bombardements ciblés ou indiscriminés contre des civils, mais surtout des politiques visant à rendre la vie impossible», a-t-elle précisé.
Parmi ces politiques, Callamard a notamment évoqué la destruction d’infrastructures essentielles.
«Le contrôle de l’aide humanitaire, la destruction des terres arables, des systèmes d’approvisionnement en eau potable, des maisons et des moyens de subsistance», a-t-elle listé.
Elle a ajouté que si certaines actions pouvaient avoir un objectif militaire, «de nombreuses autres n’avaient aucune rationalité militaire», selon les constats du rapport d’Amnesty International.
«En combinant les actes sur le terrain, les discours des autorités israéliennes, notamment ceux du Premier ministre, ainsi que les déclarations et vidéos de soldats, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il y avait bien une intention génocidaire», a-t-elle affirmé.
Détaillant dans l’émission comment Amnesty International est arrivée, en décembre 2024, à cette conclusion, Agnès Callamard a également lancé un appel vibrant pour éveiller les consciences face à ce qu’elle qualifie de silence complice.
«Ce qui se passe à Gaza est absolument atroce. Cela nous détruit nous aussi en tant que société de ne pas vouloir reconnaître la destruction de tout un peuple», a-t-elle fustigé.
En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans la bande de Gaza.
Israël est également poursuivi pour «crime de génocide» devant la Cour internationale de justice (CIJ).
Selon l’ONU, 90% de la population de Gaza, soit environ 2 millions de personnes, a été déplacée au moins une fois depuis octobre 2023, et les agences humanitaires estiment que la reconstruction de l’enclave prendra des décennies, même en cas de cessez-le-feu immédiat.
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