C’est au croisement de la passion et de la persévérance que Zineb Rechiche s’impose comme une figure emblématique, devenant la première femme arabe dans la région MENA à obtenir la licence d’agent FIFA. Rencontrée en marge du World Football Summit, organisé pour la première fois au Maroc, Mme Rechiche nous raconte comment elle met à profit les enseignements de son parcours pour accompagner les athlètes.

- Vous avez marqué l’Histoire en devenant la première femme arabe, dans la région MENA, à obtenir la licence d’agent FIFA pour le football. Quel effet ça vous fait cette distinction ?
- Vous avez toujours eu cette double casquette de financière et de joueuse. Comment est née cette volonté de faire une nouvelle carrière en sport, en particulier après l’achèvement de votre aventure de joueuse ?
Mais une chose est restée constante : je n’ai jamais accepté de sacrifier le sport que j’ai choisi à l’âge de 14 ans. Le football n’était pas seulement une passion, c’était une promesse que je m’étais faite très jeune, celle de toujours honorer ce rêve, peu importe les circonstances. Ainsi, après l’obtention de mon diplôme universitaire, je m’étais faite l’engagement de me consacrer, entièrement, à ma carrière professionnelle sportive, mais j’ai pu combiner avec mon parcours en entreprise durant mon temps libre.
En avançant dans ma carrière, en tant que footballeuse, je me suis rendue compte de ma volonté d’y rester active. Plusieurs de mes clubs et entraîneurs m’ont encouragée à passer ma licence de coach. J’y ai sérieusement réfléchi, et j’ai fini par réaliser que le métier d’agente me tient particulièrement à cœur.
- Comment votre expérience de joueuse a-t-elle facilité votre passage au métier d’agent FIFA ?
Au fil du temps, à travers les questions de mes coéquipières sur l’investissement, les choix de carrière ou la gestion de leur vie professionnelle et personnelle, j’ai commencé à me dire : et si je me dédiais à l’accompagnement des sportifs dans leur parcours ? Plus j’approchais de la fin de ma carrière de joueuse, plus cette idée prenait sens. C’est devenu un choix naturel : capitaliser à la fois sur mon expérience sur le terrain et sur mon bagage en affaires pour soutenir les athlètes.
- En quoi consiste votre démarche d’accompagnement des athlètes ?
- Existe-t-il un modèle d’agent qui vous a inspiré dans votre carrière ?
- Comment expliquez-vous le nombre limité des agents accrédités par la FIFA, chaque année ?
- En 2024, l’instance du football mondial a décidé d’instaurer un congé pour les joueuses lors d’une maternité. Quelle est l’importance de cette mesure pour les joueuses ?
L’introduction du congé maternité dans les statuts de la FIFA constitue donc une avancée majeure vers la professionnalisation du football féminin. Cela permet de passer d’une gestion associative des clubs à une gestion structurée et responsable, proche de celle d’une entreprise, avec des droits équitables garantis aux femmes. Ce droit, désormais encadré, donne également la possibilité à la joueuse de continuer à contribuer à la vie du club pendant cette période, autrement que par sa présence sur le terrain.
- Existent-elles d’autres contraintes auxquelles font encore face les joueuses ?
De plus, il existe un intérêt croissant des investisseurs pour les clubs féminins. Cependant, les grandes marques peinent encore à valoriser et à exploiter le potentiel du sport féminin, en général, en tant que levier de croissance, en s’adressant au genre qui représente le plus grand consommateur de la société : la femme. Il existe, à mon sens, une opportunité énorme à saisir pour offrir aux athlètes la reconnaissance qu’elles méritent et renforcer les modèles économiques des clubs.
Mina ELKHODARI
L’Opinion Maroc – Actualité et Infos au Maroc et dans le monde.Read More