Le sommet de Paris sur l’intelligence artificielle a vu s’affronter deux visions du monde, les Etats-Unis appelant à limiter la régulation pour « ne pas tuer une industrie en plein essor » qu’ils dominent et ne signant pas l’appel sur une IA « ouverte », « inclusive » et « éthique ».

Une vision très éloignée de celle défendue par les Etats-Unis qui, comme le Royaume-Uni, ne figurent pas parmi les signataires de cette déclaration, rassemblant des principes partagés de régulation, un thème maintes fois abordé lors de ce sommet.
Le gouvernement britannique a fait savoir qu’il ne souhaitait adhérer « qu’à des initiatives qui sont dans l’intérêt national du Royaume-Uni ».
Pendant deux jours, dirigeants politiques et patrons de la « tech » se sont réunis dans l’enceinte du Grand Palais. La journée de mardi a été marquée par le discours offensif du vice-président américain J.D. Vance, dont c’est le premier déplacement à l’international depuis la prise de fonctions de Donald Trump fin janvier et l’annonce de « Stargate », un plan d’investissements dans l’IA américaine à hauteur de 500 milliards de dollars.
A rebours d’une Europe voulant aller plus vite tout en définissant un cadre à l’essor de l’IA, il a souhaité faire « tous les efforts possibles pour encourager les politiques pro-croissance » en la matière.
« Les Etats-Unis sont les leaders dans l’IA et notre administration entend qu’ils le restent », a-t-il souligné, quelques heures après la publication d’informations sur une offre non sollicitée d’Elon Musk, sur la start-up OpenAI, à l’origine de ChatGPT.
« Il essaie probablement de nous ralentir. C’est évidemment un concurrent », a déclaré à Bloomberg TV Sam Altman, le patron d’OpenAI qui avait adressé une fin de non-recevoir lundi soir à Elon Musk.
« J’aimerais qu’il se contente de créer un meilleur produit », a-t-il ajouté, critiquant les « tactiques » de celui qui fut par ailleurs co-fondateur d’OpenAI.
L’entreprise « n’est pas à vendre », a martelé Chris Lehane, le vice-président en charge des affaires publiques d’OpenAI, présent à un événement « business » à Station F, l’incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel, où s’est également rendu le président Macron dans l’après-midi.
Avant de déjeuner à l’Elysée, J.D. Vance avait également mis en garde contre les partenariats avec les « régimes autoritaires », dans une référence à peine voilée à la Chine. « S’associer avec eux revient à enchaîner votre nation à un maître autoritaire qui cherche à infiltrer, s’installer et s’emparer de votre infrastructure d’information ».
En réponse aux ambitions américaines, Emmanuel Macron a insisté sur le « besoin de règles » et d’un « cadre de confiance » pour accompagner le développement de l’IA, en clôture du sommet qui s’est traduit pour la France par un plan d’investissements privés à hauteur de 109 milliards d’euros.
L’Opinion Maroc – Actualité et Infos au Maroc et dans le monde.Read More