
Dans ce contexte, le Maroc doit adopter une vision pragmatique et une orientation réfléchie, en évitant à la fois l’excès de régulation qui freine l’innovation et la dépendance totale aux grandes puissances technologiques. Le Royaume a l’opportunité de se positionner comme un acteur clé en Afrique et dans le monde francophone en développant son propre modèle d’intelligence artificielle.
Les systèmes d’IA interdits en Europe incluent :
- Le scoring social, qui consiste à attribuer une note aux individus en fonction de leur comportement et de leurs interactions sociales, à l’image du système chinois.
- Les manipulations cognitives et subliminales, c’est-à-dire des IA conçues pour influencer le comportement des utilisateurs sans qu’ils en aient conscience.
- La surveillance biométrique en temps réel dans les espaces publics, notamment la reconnaissance faciale, sauf pour des usages spécifiques liés à la sécurité publique.
- La prédiction criminelle basée sur l’apparence, une technologie qui tenterait de prévoir le comportement criminel d’une personne à partir de ses traits physiques ou de son origine.
- La détection des émotions au travail ou à l’école, utilisée pour analyser l’engagement ou la motivation des employés et des élèves.
Aux États-Unis, l’accent est mis sur l’autorégulation et les investissements dans la recherche et le développement. Des entreprises comme OpenAI, Google et Microsoft dominent le marché mondial et bénéficient d’un cadre flexible qui favorise l’expérimentation et l’innovation.
En Chine, l’État joue un rôle central dans le développement de l’intelligence artificielle. Le pays investit massivement dans cette technologie et utilise l’IA à grande échelle, notamment dans la surveillance, l’analyse des données et l’optimisation industrielle.
Ces deux modèles permettent aux États-Unis et à la Chine de rester à la pointe de l’innovation, tandis que l’Europe prend le risque de devenir un simple marché de consommation pour les technologies développées ailleurs.
Miser sur l’open source peut être une alternative intéressante pour éviter une dépendance excessive aux technologies américaines et chinoises.
Enfin, soutenir les chercheurs et les startups marocaines est essentiel pour favoriser l’émergence d’un écosystème technologique compétitif.
Le développement de pôles technologiques et de centres d’excellence en IA renforcerait la formation et la recherche dans ce domaine.
En se positionnant comme un leader en Afrique francophone, le Maroc pourrait attirer des investissements et devenir un acteur clé dans le secteur de l’IA sur le continent.
Dans l’administration publique, elle pourrait faciliter la modernisation des services et réduire la bureaucratie.
Dans l’agriculture, l’IA permettrait d’optimiser l’utilisation des ressources, notamment en matière de gestion de l’eau et d’amélioration des rendements agricoles.
Dans la santé et l’éducation, des solutions basées sur l’IA pourraient améliorer l’accès aux soins et l’apprentissage personnalisé.
Enfin, dans l’industrie et l’artisanat, l’IA pourrait moderniser les processus de production tout en valorisant les savoir-faire traditionnels.
En adoptant une vision pragmatique et une orientation réfléchie, le Maroc peut devenir un acteur majeur de l’IA en Afrique et dans le monde francophone, tout en tirant parti des opportunités offertes par cette révolution technologique.
Un modèle marocain d’IA est possible, mais il nécessite une stratégie claire, des investissements ciblés et une volonté d’innovation. La question est donc simple : allons-nous être des consommateurs passifs de l’IA développée ailleurs, ou allons-nous créer notre propre vision de l’intelligence artificielle ?
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