«Il serait inutile de produire ou de financer l’hydrogène vert avec l’argent des contribuables s’il n’est pas compétitif sur le marché international ». C’est ainsi que Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a défendu l’Offre Maroc, qui aspire à hisser le Royaume au rang des pivots mondiaux de la transition énergétique. Mais malgré ses grandes ambitions, Rabat ne dispose pas encore d’un cadre législatif spécifique pour ce secteur, qui passe d’abord par la mise en œuvre de quelques lois clés, comme celle relative à la réglementation du gaz naturel, au point mort depuis 2004, ou encore la loi 33.13 relative à l’exploitation des mines. Éclairages.
La Stratégie Nationale de l’Hydrogène Vert repose sur l’exploitation des vastes ressources solaires et éoliennes du Maroc, en visant à répondre à la demande mondiale croissante en énergies propres. Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a rappelé, mardi, que l’ambition marocaine de s’imposer comme un acteur clé dans la production de l’hydrogène vert repose sur une condition essentielle : la compétitivité. «Il serait inutile de produire ou de financer l’hydrogène vert avec l’argent des contribuables s’il ne répond pas aux exigences des marchés internationaux, notamment pour l’exportation», a-t-elle déclaré devant les membres de la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement de la Chambre des Représentants.
Le Maroc a mis en place une plateforme électronique dédiée pour recevoir les propositions des investisseurs intéressés par l’hydrogène vert. Ces projets, examinés sous la supervision de deux commissions, sont classés en fonction de leur potentiel de compétitivité et de leur capacité à produire et transporter de l’énergie verte de manière efficace. Cette démarche vise à instaurer un cadre transparent et attractif pour encourager les investissements, affirme la ministre.
«Pourquoi attendre trois ou quatre ans pour adopter une loi sur l’hydrogène vert, alors que la majorité des projets en sont encore au stade d’études préliminaires ?», s’est interrogée la ministre. Afin de pallier cette absence de législation, le gouvernement a introduit des contrats préliminaires de réservation foncière. Ces accords, d’une durée de six mois renouvelables, permettent aux investisseurs de mener des études de faisabilité sans retarder inutilement leurs démarches.
Cette stratégie pragmatique reflète un équilibre entre les ambitions à long terme du Royaume dans le domaine des énergies renouvelables et la nécessité de répondre aux besoins urgents de la population, a-t-elle souligné, en privilégiant «une approche basée sur la compétitivité et la transparence, le Maroc cherche à garantir que ses projets d’hydrogène vert seront à la fois viables sur le plan économique et alignés sur les attentes des marchés internationaux».
Des acteurs internationaux, tels qu’AMEA Power, ont déjà investi 100 millions de dollars dans des projets combinant dessalement et production d’hydrogène vert, témoignant de l’attractivité du Maroc pour des initiatives de grande envergure.
La transition énergétique marocaine passe également par des réformes institutionnelles nécessaires, notamment au sein de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau potable (ONEE), afin d’encourager une ouverture du marché à de nouveaux acteurs publics et privés.
Mais, grâce à une vision stratégique claire et des initiatives concrètes, le Maroc est en passe de devenir un leader régional dans le domaine des énergies renouvelables. Cependant, pour transformer cette ambition en réalité, une coordination accrue entre les acteurs publics et privés ainsi qu’une accélération des réformes réglementaires seront nécessaires. En capitalisant sur son potentiel et en surmontant les obstacles structurels, le Maroc pourrait non seulement consolider sa position sur la scène énergétique mondiale, mais aussi offrir des retombées socio-économiques significatives pour sa population.
Par ailleurs, la collaboration entre MGH Energy et Petrom pour la production de carburants synthétiques s’inscrit dans une démarche de réduction des émissions de carbone, tout en soutenant l’essor de nouveaux combustibles. Enfin, l’association entre Engie et l’OCP pour le stockage énergétique représente un pas de plus vers l’optimisation des infrastructures marocaines en matière de production d’énergie renouvelable, garantissant ainsi une gestion efficace et durable des ressources énergétiques. Ces projets ne sont que le reflet de l’engagement du Royaume à tirer parti de son potentiel pour devenir un acteur majeur dans le secteur énergétique mondial.
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