Les banques marocaines ont contribué au développement rapide des services financiers en Afrique de l’Ouest durant ces dernières années, a affirmé le directeur régional du groupe des institutions financières de l’IFC (International Finance Corporation – Société financière internationale) en Afrique, -.
Ces banques, qui ont profité du retrait de plusieurs groupes bancaires internationaux de la région pour acquérir leurs filiales afin de se positionner sur le marché, détiennent des parts de marché de 20% à 30% actuellement dans des pays africains comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Nigéria et le Sénégal, a-t-il précisé.
Toutefois, a relevé M. Maiga, les banques marocaines se heurtent aux mêmes difficultés macroéconomiques que les autres institutions financières de la région, citant la fragilité de certaines économies et la concentration des portefeuilles bancaires dans certains secteurs, conjuguées à des exigences réglementaires plus strictes et à l’apparition de nouveaux acteurs bancaires.
Et de soutenir : « Sur le plan réglementaire, nous avons noté une plus grande coordination entre les organismes de réglementation en Afrique. Par exemple, Bank Al-Maghrib et la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) collaborent régulièrement dans le domaine de la supervision bancaire ».
Par ailleurs, M. Maiga a fait savoir que IFC entend jouer un rôle important dans la facilitation de la coopération financière Sud-Sud. « A ce titre, nous soutenons les acteurs financiers africains dans leur expansion sur le continent pour promouvoir une plus grande inclusion financière et pour mobiliser des capitaux privés au profit des priorités de développement ».
Selon lui, ce soutien pourrait consister à fournir des mécanismes de partage des risques aux banques marocaines désireuses d’accroître l’accès des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) ou des petits exploitants agricoles au financement sur des marchés difficiles.
A cet égard, le directeur régional a souligné que la solidité et l’envergure des banques marocaines peuvent jouer un rôle important dans l’élargissement de l’accès des MPME aux financements.
« L’année dernière, par exemple, IFC a engagé près de 150 millions de dollars sous forme de prêts au profit de sept filiales de Bank of Africa (BOA) au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Niger, au Sénégal et au Togo, afin d’élargir l’accès au financement d’environ 5.000 petites et moyennes entreprises de la région, dont des entreprises dirigées par les femmes », a-t-il noté.
L’innovation marocaine peut s’étendre au-delà des frontières du Royaume et contribuer à la sécurité alimentaire en Afrique, a fait valoir M. Maiga qui a mis l’accent sur la collaboration de IFC avec SOWIT, une start-up marocaine de technologie agricole (AgTech), ainsi qu’avec des institutions financières marocaines pour tirer parti des données et de la technologie afin de réduire les risques liés aux investissements nécessaires pour augmenter la production de blé au Maroc.
« Continuer d’assurer l’alignement de leurs objectifs commerciaux sur les programmes de développement inclusif et durable des économies ouest-africaines sera clé pour les banques marocaines afin d’assurer le succès de cette coopération sud-sud », a-t-il conclu.
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