Malgré les avancées enregistrées par l’aquaculture, les résultats demeurent en deçà des aspirations. Mohamed Ali Eddadi, Président de l’Association Marocaine de l’Aquaculture, nous explique les facteurs qui empêche le secteur de prendre son rhytme de croisière.
- L’aquaculture semble encore émergente au Maroc. Pouvez-vous nous donner un aperçu de son état actuel et de son rôle dans l’économie bleue nationale ?
Cependant, les bases d’une croissance durable ont été posées. 143 fermes aquacoles sont opérationnelles à travers le Royaume, avec une projection de production de 75 000 tonnes annuelles dans les années à venir. Ces installations devraient générer plus de 2000 emplois directs et bien plus d’emplois indirects, particulièrement dans les zones côtières.
Le développement de l’aquaculture marocaine bénéficie du soutien actif de l’Agence Nationale pour le Développement de l’Aquaculture (ANDA). Par son rôle d’accompagnement et de facilitation, l’ANDA contribue à identifier les sites propices, à appuyer les investisseurs et à promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement.
Grâce à ses efforts, des bases solides sont posées pour structurer cette filière stratégique et en faire un levier de croissance durable. Ces actions renforcent l’intégration de l’aquaculture dans l’économie bleue marocaine, tout en offrant des perspectives prometteuses pour l’avenir de la filière et pour les acteurs comme l’AMA, qui en font partie intégrante.
L’aquaculture est un levier clé pour diversifier et renforcer l’économie bleue marocaine. Elle complète la pêche traditionnelle, qui atteint ses limites face à la stagnation des stocks mondiaux. Grâce à ses caractéristiques, comme une plus grande prévisibilité et un contrôle accru sur les chaînes de production, l’aquaculture peut répondre aux besoins croissants en protéines tout en soulageant la pression sur les écosystèmes marins.
- Quels sont les principaux défis auxquels fait face l’aquaculture au Maroc, et comment envisagez-vous les surmonter ?
Par ailleurs, Notre littoral, bien que riche, est souvent houleux et peut poser des défis logistiques pour les opérations aquacoles. Cela requiert des infrastructures robustes et des technologies adaptées, encore sous-développées dans certaines régions.
Il y a aussi les défis liés à la réglementation et l’accompagnement. Bien que des avancées significatives aient été réalisées avec des cadres juridiques comme la loi n° 84.21, il reste des ajustements à faire pour rendre les procédures plus claires et attractives pour les investisseurs.
- Et pour relever ces défis ?
Des efforts sont également fournis pour introduire des technologies modernes qui permettent d’améliorer la qualité, la traçabilité et la durabilité des produits aquacoles.
Nous plaidons, en outre, pour des mécanismes de financement adaptés, comme des garanties publiques ou des fonds spécifiques pour l’aquaculture, en collaboration avec les institutions financières.
Enfin, nous participons à des salons internationaux pour mettre en lumière le potentiel de l’aquaculture marocaine et attirer des investisseurs étrangers.
- Comment l’aquaculture peut-elle contribuer à renforcer la sécurité alimentaire et les exportations marocaines ?
Le développement de l’aquaculture marocaine bénéficie du soutien actif de l’Agence Nationale pour le Développement de l’Aquaculture (ANDA).
Sur le plan international, l’aquaculture marocaine bénéficie d’un positionnement géographique stratégique, à proximité des grands marchés européens. Cela nous permet d’exporter rapidement des produits frais et surgelés tout en maintenant une empreinte carbone réduite.
- Quel rôle joue l’Association Marocaine de l’Aquaculture (AMA) dans cette dynamique de transformation ?
Nous encourageons également la collaboration régionale et internationale. Le partenariat Sud-Sud est particulièrement prometteur : partager nos expériences avec d’autres pays africains peut accélérer l’intégration régionale et faire de l’aquaculture un levier de développement pour tout le continent.
L’aquaculture marocaine est à un moment charnière. Avec les bonnes stratégies et le soutien de tous les acteurs, nous pouvons non seulement renforcer notre économie bleue, mais aussi contribuer activement à la sécurité alimentaire mondiale. Ce secteur incarne l’avenir de la durabilité et de l’innovation au Maroc, et nous sommes prêts à relever les défis pour bâtir un modèle inspirant.
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