Les mobilisations des diasporas africaines dans plusieurs pays d’Europe, si manifestes durant des crises, apparaissent aujourd’hui comme des leviers pour relever les défis contemporains d’un monde en crise. L’expérience diasporique et l’identité relationnelle qui la porte constituent l’une des clés de la réinvention d’un développement fondé sur la solidarité.
En désignant Paris comme capitale européenne 2025 des diasporas africaines, la Fondation entend faire de cette population africaine, à part entière, un moteur, sinon le moteur, du développement du continent. Placée sous le Haut Patronage du Président Emmanuel Macron, cette grande rencontre réunira des figures de premier plan, dont les Premières Dames du Rwanda et du Liberia. De même, une dizaine de ministres africains feront le déplacement.
Organisée sous le thème : « Quand les diasporas font nation », cette journée ambitionne de devenir une plateforme d’échange et de coopération, abordant des enjeux essentiels, tels que la citoyenneté, l’éducation, l’investissement et la diplomatie. D’ailleurs, des experts internationaux interviendront pour proposer une nouvelle vision des questions liées à l’immigration en Europe.
Et ce n’est pas tout puisque, lors de cette rencontre, la Fondation Trophée de l’Africanité rendra hommage à des Lauréats pour leur engagement exemplaire en faveur des valeurs africaines et du dialogue entre les cultures africaines et européennes.L’initiative positionne Paris comme un carrefour stratégique des diasporas africaines en Europe, tout en soulignant l’importance de leur rôle dans le rapprochement entre l’Afrique et l’Europe.
Toutefois, les tendances récentes montrent également une augmentation générale du niveau de diplôme des diasporas, ainsi qu’une féminisation accrue (données OCDE-AFD 2019). Cependant, si l’essentiel des transferts des diasporas vers leurs pays d’origine est destiné à la consommation des familles restées au pays (consommation courante, frais de scolarité, de logement ou de santé), on estime qu’en moyenne 15% de ces transferts sont dédiés à des investissements, en particulier dans l’immobilier. Une même personne est parfois mobilisée pour un soutien familial, un engagement associatif, un projet d’entreprise ou un projet immobilier.
Parmi les nouvelles générations de la diaspora émerge le mouvement des « repats », abréviation de « repatriés », par opposition aux expatriés. En outre, 70% des étudiants africains en MBA (Master of Business Administration) veulent ainsi se relocaliser en Afrique. Ce retour des talents appuyés par des dispositifs comme « AfricTalent », « Forum Elit », « MoveMeBack », « Careers in Africa », est caractérisé par une forte légitimité, l’intérêt personnel pour le développement du continent, mais également l’intelligence émotionnelle et la capacité à repérer les tendances.
Il faut rappeler que les grandes entreprises, comme Orange, Unilever, CFAO, Canal+, font déjà des diasporas un atout majeur de leur développement en Afrique. Un tiers ne rentre pas dans son pays d’origine mais privilégie un autre pays d’Afrique. L’apport à la vie citoyenne, politique et économique des diasporas est de plus en plus reconnu par les gouvernements des pays d’origine.C’est dire que la rencontre promet grandiose sur toute la ligne.
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