Cette rencontre, riche en enseignements, a eu lieu devant un public jeune dont de nombreux lycéens, à l’occasion de la Semaine de la langue italienne dont le thème cette année est « L’italien et le livre : Le monde entre les lignes ».
Alberto Manzi, écrivain humaniste et auteur de plusieurs ouvrages, fut un grand formateur et pédagogue ayant contribué à la lutte contre l’analphabétisme dans l’Italie des années 60, a déclaré l’écrivaine et professeure d’italien devant une salle attentive.
Grâce à ses capacités pédagogiques et l’émission télévisée «Non è mai troppo tardi» (il n’est jamais trop tard), qu’il a animée durant près de 10 ans sur la chaîne de télévision RAI, cet humaniste a réussi à alphabétiser des millions d’Italiens, a-t-elle expliqué lors de cette rencontre organisée par le consulat général d’Italie et la Dante Alighieri de Casablanca.
Cette rencontre a permis au jeune public de découvrir un pan de la vie et de l’œuvre de ce grand pédagogue italien au parcours très inspirant, qui s’est illustré dans la lutte contre l’illettrisme permettant ainsi l’alphabétisation du peuple italien à une époque où chaque village, chaque région parlait un dialecte.
Selon l’écrivaine, détentrice d’un doctorat européen en langue et civilisation italiennes et qui a connu personnellement Alberto Manzi, ce dernier fut appelé « le Maestro des Italiens».
Grâce aux cours révolutionnaires qu’il dispensait, ce pédagogue a changé la vie de nombreux Italiens, ce qui lui a valu de recevoir le prix UNESCO. Il a également formé plusieurs autres personnes dans d’autres pays, notamment en Argentine.
Il est à noter que cette rencontre a été marquée par des échanges riches et passionnants avec le public, témoignant de la curiosité des lycéens présents ce soir-là qui ont manifesté leur soif d’apprendre plus sur ce pédagogue.
Modérée par Salvatore Pugliese, elle a été enrichie par un accompagnement musical de Francesco Pagnini, qui a apporté une ambiance chaleureuse à l’événement.
«Cette rencontre est très intéressante, elle nous a permis d’évoquer un grand auteur de l’époque. J’ai constaté que beaucoup de questions sur des sujets d’actualité ont été abordées lors des échanges avec le public, comme l’enseignement actuel et l’aide apportée par ce pédagogue aux personnes dyslexiques. Quant au livre, je dirais que c’est une œuvre très intéressante », a confié le jeune lycéen Ghali Farhane.
Pour Inas, lycéenne, « cette conférence m’a donné une impression très créative, car l’auteure a mis beaucoup d’effort dans l’écriture de ce livre, qui a visiblement nécessité une grande attention. C’était intéressant, et les réflexions sont profondes. Je l’ai ressenti à travers ses paroles, et on voit bien que ce travail est le fruit d’une passion très forte».
Pour d’autres lycéens, « c’était vraiment très intéressant et le fait d’interagir avec le public était super ».
Qu’est-ce que les jeunes pourraient retenir de cette soirée? A cette question, Patrizia d’Antonio répond : « J’aimerais qu’ils retiennent Alberto Manzi comme un exemple, un homme qui s’est engagé dans sa vie et a eu le courage de défier, parfois, les institutions. Il a été perçu par certaines d’entre elles comme un révolté et a même été renvoyé ».
L’auteure, qui vit et enseigne à Casablanca, rappelle qu’« il a été un exemple d’engagement, agissant d’une façon cohérente avec ses valeurs, que ce soit dans la vie professionnelle ou ses choix de carrière. Chaque été, il partait comme bénévole en Amérique latine, risquant sa vie, emprisonné et même torturé pour être aux côtés de personnes à l’autre bout du monde. C’est un exemple dont les jeunes peuvent s’inspirer, pour comprendre qu’eux aussi sont importants».
Certes, « tout le monde ne peut pas faire exactement la même chose, mais ils peuvent y réfléchir. D’ailleurs, certaines questions posées lors de cette soirée montrent qu’ils ont été sensibles à ces idées », a-t-elle conclu.
Alain Bouithy
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