Intervenant lors d’un side-event, le président du Centre, Abdelkader Filali, a relevé que le recrutement d’enfants dans les conflits armés a atteint des ‘’niveaux alarmants’’, et les recruteurs échappent souvent à la justice, même en Europe et en Amérique du Nord.
Mettant l’accent sur le CPRE, M. Filali a souligné que ‘’face à une crise humanitaire mondiale en pleine expansion, l’IRCPCS a développé cette stratégie multidimensionnelle qui vise à combler les lacunes entre le droit international humanitaire, les droits humains et les initiatives de réhabilitation’’.
‘’Il s’agit également d’un effort collectif pour veiller à ce que les enfants ne soient pas vulnérables au recrutement ou à l’exploitation, et pour bâtir un avenir où la protection, et non la violence, façonne leur vie, et ce en transformant les mandats juridiques en actions concrètes de protection de l’enfance’’, a-t-il dit.
Basé sur des recherches de terrain, effectuées dans des régions comme le Sahel, la Colombie et le Kazakhstan, ainsi que sur des entretiens avec d’anciens enfants soldats des camps de Tindouf, en Algérie, le rapport de l’IRCPCS, intitulé « Le modèle global de recrutement d’enfants : Une évaluation approfondie », cherche à savoir ‘’pourquoi le recrutement d’enfants persiste dans certaines régions d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, pourquoi les groupes armés, quelle que soit leur idéologie, emploient des tactiques similaires pour recruter des enfants et pourquoi le risque de re-recrutement demeure si élevé pour les anciens enfants soldats’’.
Evoquant les facteurs structurels, le document relève notamment que du ‘’côté offre, le manque d’éducation et d’emploi, conjugué aux conflits et à l’instabilité, pousse les enfants vers les recruteurs’’, tandis qu’au niveau de ‘’la demande, les groupes armés exploitent les enfants pour leur loyauté perçue, leur manipulabilité et leur capacité à remplir divers rôles, tels que soldats, espions, ou boucliers humains’’.
Dans son approche holistique, le CPRE aligne les cadres juridiques internationaux avec des stratégies de réhabilitation adaptées, intégrant les lois internationales et le mécanisme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) de l’ONU. Il s’appuie également sur ‘’des pratiques traditionnelles de réconciliation communautaire pour mobiliser les leaders locaux et guérisseurs, en vue de faciliter la réintégration des anciens enfants soldats’’.
A ce titre, M. Filali a souligné que l’Initiative Atlantique pour le Sahel, proposée par le Maroc, constitue un ‘’pilier central de cette approche globale, renforçant les stratégies régionales de prévention et de réintégration’’.
Selon lui, ‘’l’approche innovante du CPRE va au-delà de la cohérence juridique, en comblant le fossé entre la mise en œuvre des lois et la réhabilitation humanitaire’’, ajoutant que ‘’cette vision holistique aspire à un monde où le recrutement des enfants est éradiqué, et où les communautés peuvent protéger et éduquer chaque enfant’’.
Créé en 2022, le Centre international de recherches sur la prévention des enfants soldats a pour objectif de contribuer à la lutte contre le recrutement des enfants soldats, à travers notamment la sensibilisation sur leur sort, les processus de leur embrigadement, ainsi que sur les causes sous-jacentes qui alimentent ce fléau.
Récemment, le Centre a été invité par le Département de la santé globale de l’Université d’Oslo pour présenter ses conclusions et renforcer cette approche holistique, élargissant ainsi le potentiel de collaboration autour du CPRE.
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