Plusieurs dirigeants de groupes tels qu’Engie, Alstom, Safran, TotalEnergies, Suez et des représentants d’Airbus, Veolia, Thalès ou du spécialiste du BTP Colas ont également fait le déplacement, selon l’AFP.
Il est évident qu’en plus de refléter la profondeur des relations bilatérales, fondées sur un partenariat enraciné et solide, comme l’a souligné récemment un communiqué de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie, la visite du Président Macron vise à renforcer les relations économiques bilatérales et à les aligner sur les attentes des deux pays.
La forte présence d’acteurs économiques de premier plan au sein de la délégation accompagnant l’hôte français, laisse penser que des secteurs économiques stratégiques tels que les énergies renouvelables, les nouvelles technologies, l’industrie, les services, entre autres, feront l’objet d’une attention particulière durant cette visite.
Il faut dire que « le Maroc offre aujourd’hui des conditions exceptionnelles et des atouts considérables en matière d’attraction des investissements, notamment dans les domaines de l’environnement et des énergies renouvelables (…), ce qui en fait un partenaire absolument essentiel pour la France et pour l’Europe », comme l’a déclaré récemment le sénateur et président du Groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, Christian Cambon.
Cité par la MAP, l’envoyé spécial du président du Sénat français pour les relations internationales pense en outre que le Maroc et la France peuvent également s’appuyer sur la performance de leurs entreprises pour renforcer leurs relations économiques dans des domaines aussi importants que ceux de l’industrie aéronautique, l’intelligence artificielle, etc.
Il convient de rappeler qu’en dépit de l’accroissement de la concurrence – en particulier extra-européenne (Chine, Etats-Unis) – la France reste le premier partenaire économique et financier du Maroc.
Aussi, malgré un contexte marqué par de fortes perturbations sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, « les échanges commerciaux avec le Maroc ont nettement progressé (+24% en 2022), sous l’effet de la croissance des exportations françaises de céréales, permettant de résorber notre déficit bilatéral et retrouver le deuxième rang des fournisseurs devant la Chine », indiquait la Direction générale du Trésor relevant du ministère français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie dans une note publiée en décembre 2023.
Selon la même source, la France est le principal pourvoyeur de devises du Royaume et demeure le premier investisseur étranger (30,8% du stock total) et le premier pays d’origine des transferts de la diaspora marocaine et des recettes touristiques, peut-on lire.
Pour bien comprendre l’évolution de la relation économique bilatérale, il est important de noter que la montée en puissance des écosystèmes industriels marocains (automobile, aéronautique) a fortement contribué à la hausse des échanges commerciaux avec le Maroc depuis dix ans.
D’après les douanes françaises, de 2012 à 2022, les importations françaises en provenance du Maroc ont augmenté de 112%, deux fois plus rapidement que les exportations (61,5%).
Ainsi, souligne le Trésor français, « notre solde bilatéral s’est nettement dégradé, passant d’un excédent de 1,1 Md EUR en 2012 à un déficit de 432 M EUR en 2022 », en raison principalement de l’intégration croissante du Maroc dans les chaînes de valeur mondiales avec une spécialisation des écosystèmes industriels (automobile, aéronautique).
La note explique qu’une partie des flux du Maroc vers la France proviennent de réexportations d’entreprises françaises qui possèdent des usines de construction et d’assemblage dans le Royaume (par exemple, l’usine de Renault à Tanger ou de Stellantis à Kénitra).
En conséquence, selon les données les plus récentes, la France a affiché un léger excédent commercial de 0,2 Md EUR en 2020.
Quoi qu’il en soit, le Trésor français estime que les échanges commerciaux ont nettement progressé en 2022, bondissant de +24% pour atteindre 13,4 Md EUR. Ce qui a permis d’améliorer sa balance bilatérale et de retrouver le 2ème rang des fournisseurs du Royaume.
Aussi, le déficit commercial de la France vis-à-vis du Maroc a diminué de 72% et s’est élevé à 432 M EUR en 2022, essentiellement par la très forte croissance des exportations françaises (+39,9%, contre +12,1% pour les importations) tirées par les ventes de céréales et de blé. Outre l’agriculture, les exportations françaises d’équipements électroniques et mécaniques ont progressé de +15,5% pour s’établir à 1,6 Md EUR, la France étant le premier fournisseur de pièces automobiles du Maroc en 2022, apprend-on par ailleurs.
Le Maroc reste le premier partenaire commercial de la France
S’agissant des importations françaises, les données montrent que « les principaux écosystèmes industriels du Maroc affichent de solides performances : les véhicules automobiles représentent notre premier poste d’importation (35% du total), suivis par les produits agricoles et halieutiques (+33% à 1,2 Md EUR) et le textile (+14,1% à 975 M EUR) », souligne la note.
Par ailleurs, bien que ne représentant qu’1% des échanges commerciaux de la France avec le monde, le Maroc reste le premier partenaire commercial en Afrique et le deuxième dans la région ANMO après la Turquie de la France.
Rappelons que la France est redevenue le deuxième fournisseur du pays (10,6% des parts de marché contre 10 % pour la Chine), après avoir perdu sa place en 2012 au profit de l’Espagne (14,1% des parts de marché en 2022) et avoir été également dépassée par la Chine en 2020 et 2021, selon les statistiques des douanes marocaines.
Il est par ailleurs important de savoir que la France est le premier investisseur étranger au Maroc en stock, avec un engagement marqué dans les secteurs industriels et des services ; le premier pays d’origine des transferts financiers de la diaspora marocaine et du contingent de touristes et que le Maroc est le premier récipiendaire des financements AFD dans le monde.
Alain Bouithy
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