Ces contrôles ont été effectués dans le cadre de 160 visites de terrain menées par les comités provinciaux de contrôle pour lutter contre la pollution de l’eau par les margines dans la province de Sefrou, a fait savoir l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou (ABHS) dans un exposé présenté mardi à Sefrou à l’occasion d’une rencontre de sensibilisation sur la pollution de l’eau par les margines produites par ces unités.
Dans le cadre de ces visites, 28 infractions ont été enregistrées et 10 unités de trituration d’olives fermées pour violation des lois en vigueur relatives à l’environnement, a précisé la même source.
De plus, rapporte la MAP, un programme d’élimination des margines dans le bassin du Sebou a été mis en œuvre, dans le cadre des efforts déployés pour réduire la pollution, et qui comprend la mise en place de stations de traitement de cette substance d’une capacité annuelle d’environ 759.161 mètres cubes.
Dans le cadre de la surveillance de la qualité de l’eau, une enveloppe de 10 millions de dirhams a été mobilisée pour réaliser des analyses de laboratoire quotidiennes dans six points différents sur l’oued Sebou, afin de garantir la qualité de l’eau affluant vers le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah, qui est une source majeure d’eau potable.
Les intervenants à cette rencontre, organisée sous le signe « Préservons l’eau de la pollution », ont souligné la nécessité de conjuguer les efforts pour faire face à cette problématique écologique, afin de garantir l’approvisionnement en eau potable, en eau d’irrigation, et d’éviter les dangers causés par la margine, en particulier dans un contexte de faibles précipitations.
Les participants ont indiqué que, malgré son importance pour l’économie de la province de Sefrou, la production de l’huile d’olive représente un défi environnemental sérieux en raison de la pollution causée par les déchets de ces unités sur le bassin du Sebou et les zones environnantes.
Selon un exposé présenté par la cheffe du service de la qualité de l’eau à l’ABHS, Bouchra Wassouari, les 565 unités situés dans la région produisent annuellement environ un million de mètres cubes de margine, une substance résultant du processus d’extraction de l’huile.
Ces déchets contribuent à hauteur de 80% de la pollution industrielle totale du bassin du Sebou, la margine étant l’une des substances les plus polluantes pour l’eau et l’environnement, a précisé la responsable.
Mme Wassouari a ajouté qu’en plus de l’impact environnemental direct de la pollution due aux déchets d’olive, il existe également un impact économique tangible.
La pollution entraîne une diminution de la productivité des terres agricoles voisines des sources de pollution pouvant atteindre 30%, ce qui affecte les moyens de subsistance des agriculteurs, a-t-elle fait remarquer, soulignant que la pollution affecte directement les ressources en eau utilisées pour la consommation et l’agriculture.
Dans certains villages proches des moulins, les coûts de traitement de l’eau potable ont augmenté en raison de la pollution croissante, a-t-elle relevé.
Selon l’ABHS, le volume total de la production d’olives au niveau du bassin du Sebou atteint environ 1,8 million de tonnes d’olives par an, ce qui équivaut à 25 % de la production nationale. Le bassin du Sebou compte 565 unités de triturations, dont 48 dans la province de Sefrou.
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