Selon les estimations de l’institution financière internationale, « la croissance devrait se maintenir à 3,2% en 2024 et 2025, même si les taux de quelques pays, en particulier les pays en développement à faible revenu, ont fait l’objet d’importantes révisions à la baisse, souvent du fait de l’intensification des conflits », a expliqué le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas.
Ainsi, comme le relève le Fonds dans son rapport intitulé Perspectives de l’économie mondiale d’octobre 2024- Changement de cap et menaces grandissantes, « le relèvement des prévisions pour les Etats-Unis a compensé l’abaissement de celles des autres pays avancés, en particulier les plus grands pays européens ».
Aussi, poursuit-il, dans les pays émergents et les pays en développement, les perturbations de la production et du transport des produits de base (du pétrole, en particulier), les conflits, les troubles sociaux et des phénomènes météorologiques extrêmes ont entraîné des révisions à la baisse des perspectives pour la région Moyen-Orient et Asie centrale, et pour l’Afrique subsaharienne.
Dans son rapport, le Fonds constate que « ces abaissements des prévisions ont été compensés par les révisions à la hausse des perspectives pour les pays émergents asiatiques, dont la croissance est stimulée par la forte augmentation de la demande de semi-conducteurs et de composants électroniques, alimentée par d’importants investissements dans l’intelligence artificielle ».
Selon une analyse de l’institution de Washington, cette tendance est épaulée par des investissements publics considérables en Chine et en Inde. Et d’ajouter : d’ici à cinq ans, la croissance mondiale devrait atteindre 3,1%, un chiffre médiocre si on le compare à la moyenne d’avant la pandémie.
La décrue de l’inflation devrait se poursuivre
Autre point abordé dans ce rapport concerne la désinflation mondiale qui se poursuit. Une décrue qui contraste toutefois avec l’inflation des prix des services restée élevée dans de nombreuses régions, fait remarquer l’organisation internationale expliquant que cela « souligne l’importance de comprendre les dynamiques sectorielles et de moduler la politique monétaire en conséquence ».
En effet, « l’inflation dans les services reste trop élevée, à presque le double du niveau prépandémique. Certains pays émergents voient réapparaître des pressions inflationnistes, parfois en raison des prix élevés des denrées alimentaires », selon Pierre-Olivier Gourinchas.
Quoi qu’il en soit, tout semble indiquer que « la bataille mondiale contre l’inflation a été dans une large mesure remportée, même si des pressions sur les prix persistent dans certains pays », a-t-il fait remarquer.
« Après avoir culminé à 9,4% en glissement annuel au troisième trimestre de 2022, les taux d’inflation globale devraient à présent s’établir à 3,5% d’ici la fin de 2025, en dessous du niveau moyen de 3,6% enregistré entre 2000 et 2019 », a-t-il expliqué dans ce rapport.
Qu’à cela ne tienne, compte tenu du fait que les déséquilibres cycliques de l’économie mondiale sont en train de se résorber, le FMI exhorte les pouvoirs publics à doser soigneusement leurs priorités à court terme afin d’assurer un atterrissage en douceur.
En parallèle, il estime que « des réformes structurelles s’imposent pour améliorer les perspectives de croissance à moyen terme, tout en continuant à aider les plus vulnérables ».
Alain Bouithy
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