L’ancien président républicain, condamné au pénal fin mai, réussira-t-il l’un des plus grands come-back de l’histoire politique américaine le 5 novembre? La vice-présidente démocrate, en campagne depuis trois mois seulement, deviendra-t-elle la première femme à diriger la première puissance mondiale? Qu’importe son résultat, l’élection présidentielle américaine sera dans tous les cas historique. D’autant plus que, à 14 jours du scrutin, aucun vainqueur évident ne se démarque. Les enquêtes d’opinion semblent certes récemment donner un léger avantage à Donald Trump, qui mène à 78 ans sa troisième campagne présidentielle consécutive. Mais cette avance se situe systématiquement dans la marge d’erreur de sondages, à prendre, comme toujours, avec d’énormes pincettes.
Kamala Harris, qui souffre d’un déficit de notoriété évident face à son rival républicain, déverse des centaines de millions de dollars dans la campagne pour tenter de prendre l’ascendant dans la course. La candidate de 60 ans donnera mardi une nouvelle interview télévisée à la chaîne NBC, en plus d’envoyer sur le terrain l’un des émissaires les plus populaires de son parti: Barack Obama. L’ancien président démocrate enchaînera les meetings dans le Wisconsin et le Michigan, deux des sept Etats les plus disputés de cette élection, organisée au scrutin universel indirect.
Donald Trump, qui envenime chaque jour un peu plus sa rhétorique contre les migrants participera, lui, à une table ronde avec des électeurs latinos depuis l’une de ses propriétés immobilières en Floride. Le candidat s’envolera ensuite pour la Caroline du Nord, où il faisait déjà campagne lundi, pour un événement censé être consacré à l’économie – même si le républicain n’hésite pas à abandonner régulièrement son prompteur pour des remarques plus spontanées, voire franchement décousues.
Une marée de partisans à la casquette rouge continue d’affluer à ses rassemblements de campagne, foncièrement convaincus que leur champion, inculpé quatre fois, est victime d’une persécution politique, voire que les démocrates fomentent directement les menaces qui le visent, à commencer par ses tentatives d’assassinat. Les démocrates cherchent pour leur part à courtiser des électeurs républicains modérés, qui pourraient avoir été échaudés par les outrances de Donald Trump.
Comme en 2016 et en 2020, quelques dizaines de milliers de voix dans une poignée d’Etats devraient permettre de savoir qui de l’ancienne magistrate ou du milliardaire engrangera les 270 grands électeurs synonymes de victoire. Plus de 15 millions d’Américains ont déjà voté par courrier ou en personne, selon l’organisation indépendante Elections Project, soit quelque 10% de la participation totale en 2020.
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