Les parcours d’excellence connaissent un véritable essor dans les Universités marocaines. En proposant une formation adaptée aux besoins des entreprises, donc au marché de l’emploi, ces parcours contribuent à promouvoir l’excellence. Reste à ce qu’ils soient complétés par un système d’alternance favorisant étude-emploi. Détails.
Mis en place, au début de l’année universitaire 2023-2024 dans les établissements à accès ouvert, les Centres d’excellence ont le vent en poupe, accumulant 25.000 étudiants inscrits dans 183 parcours d’excellence dans différents domaines. Un chiffre appelé à augmenter dans les années à venir, selon Pr Salma Debbagh, directrice d’un Centre d’excellence et coordonnatrice d’un parcours d’excellence à la Faculté de droit Ain Chock.
« Les étudiants commencent à mieux comprendre ce que sont les parcours d’excellence et à percevoir leurs avantages. De plus, les résultats des diplômés ayant suivi ces parcours témoignent de leur réussite et de leurs débouchés intéressants », souligne-t-elle, tout en appelant à une évaluation de l’impact de cette initiative après trois ans de déploiement.
Ces cadres attirent de plus en plus d’étudiants, notamment ceux qui n’ont d’autre choix que de conserver une licence. Cela inclut notamment les étudiants ayant le CPS qui ne sont pas admis dans le parcours standard, ainsi que ceux titulaires d’un DTS. Un des atouts des parcours d’excellence est qu’après avoir réussi la troisième année, les étudiants bénéficient d’un passage automatique en master, sans concours.
Gestion durable des ressources en eau, ingénierie des projets touristiques, métiers du travail social… Ces établissements sont axés sur une formation ciblée et orientée sur les besoins du marché de l’emploi, avec comme objectif d’apporter aux étudiants des compétences de plus en plus prisées par le milieu du travail, pour assurer leur insertion socio-professionnelle après l’obtention de leur diplôme.
En d’autres termes, la formation proposée par les centres d’excellence de l’ensemble des universités est axée sur les besoins du monde professionnel et les problématiques persistantes dans plusieurs domaines prioritaires, notamment les pratiques de changement, les politiques publiques, Protection et actions sociales… Reste que les textes en vigueur sont adaptés pour permettre aux étudiants de faire une alternance, leur permettant de travailler en entreprise tout en poursuivant leurs études.
« Il faut adapter nos textes de loi pour préciser les modalités de mise en œuvre du système d’alternance au profit des étudiants des centres d’excellence, permettant de garantir une prise en charge de l’étudiant et d’encourager les entreprises à s’engager pleinement dans ce système », explique Pr Salma Debbagh.
Compte tenu du succès de ces centres, il a été décidé de poursuivre la création de nouveaux parcours d’excellence à partir du BAC+2, dans les établissements universitaires à accès ouvert, avec la création de 83 centres d’excellence, lesquels affichent une forte attractivité avec l’inscription de 25.000 étudiants dans 183 parcours d’excellence, et ce, dans le cadre de la loi des Finances de 2025.
Cependant, la généralisation des centres d’excellence fait face à de nombreux défis, notamment l’insuffisance du capital humain nécessaire pour le fonctionnement de ces cadres académiques, selon Pr Salima Debbagh. « Aujourd’hui, les facultés mobilisent leurs ressources internes pour alimenter les cours, cependant, à terme, il faudra chercher à faire des recrutements en externe pour satisfaire leurs besoins en professeurs; et donc réaliser l’indépendance du centre par rapport à l’établissement en, terme de gestion », conclut-elle.
Les parcours d’excellence s’inscrivent d’abord dans le cadre du Pacte Esri, 2030 lequel représente une stratégie nationale visant à renforcer la démocratie au sein des universités à accès libre. Son objectif est de donner la possibilité à ceux qui n’ont pas pu intégrer des établissements à accès régulé de rejoindre un parcours d’excellence.
Ce dernier commence en troisième année, après deux années d’études dans un cadre universitaire ouvert. À la fin de cette deuxième année, les étudiants se préparent à un concours pour accéder à ce parcours d’excellence, caractérisé par une densité réduite, une approche pédagogique différente et un contenu plus spécialisé, en phase avec les exigences du monde du travail
Qu’est-ce qui distingue ce parcours par rapport au cycle normal ? La principale différence avec les autres parcours réside d’abord dans le nombre limité d’étudiants. Ces derniers sont regroupés dans un espace dédié, distinct des zones communes de la faculté, et occupent un bâtiment spécialement conçu pour eux. De plus, le centre est désormais dirigé par un directeur, une nouveauté par rapport à l’année précédente, ce qui permet de le gérer comme une entité indépendante.
Bien qu’il ne soit pas totalement indépendant, le centre fonctionne avec des équipes autonomes, bénéficiant d’espaces distincts et d’une gestion spécifique des emplois du temps. Cela permet de constituer des groupes de travaux dirigés au sein du parcours et d’organiser divers projets
Les étudiants peuvent également mettre en pratique leurs connaissances théoriques sur le terrain, grâce à des études de cas, des manifestations… Cette approche variée est l’une des particularités que le centre offre à ses étudiants. De plus, nous avons des espaces pour le développement personnel, des espaces pour le développement linguistique, des espaces pour développer des compétences aussi bien professionnelles qu’humaines que techniques.
Qu’en est-il de son attractivité auprès des étudiants ? Au début, lorsque nous avons lancé le programme, les étudiants n’étaient pas encore familiarisés avec le concept de parcours d’excellence. Bien qu’ils aient entendu parler de ces parcours, ils ne comprenaient pas encore leur contenu. Cette année, pour la rentrée, nous avons reçu 1.318 demandes avant même de considérer celles pour le Centre d’Excellence. En tout, le Centre a enregistré plus de 3 000 demandes, affichant ainsi un fort intérêt pour nos programmes.
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