La pizza végétarienne surgelée, réchauffée et digérée, devient un puzzle nutritionnel complexe que votre corps démêle, entre énergie, fibres et sodium. Mais encore?
De la congélation à la digestion, une pizza végétarienne industrielle ne peut que traverser un parcours étonnant. Si le micro-ondes ou le four lui redonne une apparence appétissante en quelques minutes, c’est dans les méandres de votre système digestif que se joue la véritable transformation.
Qu’on se le dise tout de suite : il ne s’agit pas d’une expérience gustative comme les autres. Votre corps lui-même en est soudainement secouée par l’arrivée d’une cargaison inattendue. Votre pizza végétarienne surgelée, puis réchauffée, devient un puzzle nutritionnel complexe.
Les portes de l’estomac s’ouvrent en grand, accueillant cette mosaïque de saveurs et de nutriments. Les sucs gastriques, tels des ouvriers zélés, se précipitent pour démonter cette structure complexe. La croûte, autrefois croustillante, se transforme en une pâte malléable, libérant ses 30-40g de glucides, le carburant principal de votre moteur corporel.
Plus bas, dans l’intestin grêle, c’est comme si un tapis roulant s’activait. Les nutriments sont triés, étiquetés et expédiés vers différents départements du corps. Les fibres des légumes, 3-5g par portion, agissent comme des petits balais, nettoyant doucement les parois intestinales au passage.
Le pancréas, tel un chef d’orchestre, dirige une symphonie d’enzymes pour décomposer les 10-15g de protéines malmenées, ces bribes qui auront du mal à réparer et construire vos muscles et tissus à cause de leur faible valeur nutritive. Il s’attaque aussi aux 10-15g de graisses, l’huile qui lubrifiera, tant bien que mal, vos articulations et aura du mal à vous aider à l’absorption des vitamines de vos prochains plats.
Le foie, quant à lui, ressemble à un laboratoire en effervescence, analysant chaque molécule qui lui parvient. Il traite le sodium, parfois élevé (500-700mg), comme le sel dans une batterie corporelle, tout en filtrant les graisses saturées.
Pendant ce temps, une armée de super-héros microscopiques fait son apparition : votre réserve de vitamines A, C, K et minéraux comme le fer et le calcium, qui se déploient dans votre corps. Idem pour votre stock en antioxydant qui forme un bouclier, protégeant vos cellules contre les « méchants » radicaux libres.
Enfin, alors que les derniers morceaux de pizza sont traités, votre corps ressemble à une ville après une fête : un peu fatigué, mais nourri de 250 à 350 calories d’énergie nouvelle. Il est satisfait, prêt à utiliser cette énergie pour ses prochaines aventures, tout en sachant qu’une pizza fraîche aurait peut-être offert plus de nutriments et moins de sodium que sa cousine industrielle.
Cette usine corporelle, maintenant bien alimentée, continue son travail incessant, transformant ce repas en énergie, tout de même.
Houda BELABD
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