À l’approche de la réunion du Conseil de Sécurité le 30 octobre, l’Envoyé du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, a soumis un rapport sur le Sahara marocain. Le document évoque les tensions persistantes entre le Maroc et le Front Polisario, tout en soulignant l’urgence de rétablir un cessez-le-feu complet.
Publié le premier octobre, le rapport met en lumière les tensions croissantes et les développements récents dans la région. Les affrontements sporadiques entre le Maroc et le Front Polisario persistent, avec des hostilités de faible intensité concentrées autour des zones de Mahbas et de Mijek.
Les échanges de tirs et les frappes aériennes signalées de part et d’autre du mur de défense ont aggravé ces tensions. En mai 2024, à l’occasion de son 51ème anniversaire, le Front Polisario a appelé ses forces à intensifier la lutte armée, tandis que le Maroc continue de renforcer ses infrastructures militaires à l’Ouest du Mur, consolidant ainsi ses défenses contre les menaces terroristes perpétrées par le Polisario.
En parallèle, le rapport dévoile la situation humanitaire critique dans les camps de réfugiés de Tindouf. Ces populations, largement tributaires de l’aide internationale, font face à une insécurité alimentaire croissante due à la réduction des approvisionnements, exacerbée par la hausse des prix mondiaux. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a souligné que plus de 80% des réfugiés sont désormais vulnérables et dépendent des distributions alimentaires.
Sur le plan militaire, la MINURSO continue de jouer un rôle stabilisateur dans la région. Cependant, la Mission est confrontée à des obstacles, notamment en raison des restrictions imposées par le Front Polisario dans les zones situées à l’Est du Mur. Ces restrictions limitent les capacités de surveillance et de déminage de la mission. Malgré ces difficultés, des avancées ont été enregistrées avec la reprise des opérations de déminage dans certaines zones, renforçant ainsi la sécurité des observateurs et facilitant le travail de la MINURSO.
Sur le plan politique, la situation va dans le sens d’un règlement définitif en faveur de la souveraineté marocaine sur tous ses territoires. Le Maroc, soutenu par une majorité de pays, continue de promouvoir son plan d’autonomie comme la seule solution réaliste. De l’autre côté, le Front Polisario, appuyé par l’Algérie, rejette cette proposition et s’accroche à un illusoire référendum d’autodétermination. Le processus des tables rondes initié par les Nations Unies, destiné à rapprocher les positions des différentes parties, est à l’arrêt, principalement à cause du refus de l’Algérie de participer aux discussions. Dans son rapport au Conseil de Sécurité, Staffan de Mistura a souligné l’urgence de rétablir un cessez-le-feu complet et de relancer le dialogue politique. Les hostilités, bien que sporadiques, risquent de dégénérer en un conflit plus large, menaçant la stabilité de toute la région. Le Secrétaire général a réitéré son appel à une cessation immédiate des hostilités et à un engagement sincère de toutes les parties pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable.
Le document a insisté sur l’importance de respecter pleinement les termes du cessez-le-feu et de s’abstenir de toute action militaire susceptible d’aggraver les tensions. Le rapport mentionne aussi l’expansion des patrouilles terrestres de la MINURSO dans les zones adjacentes au mur de sable, un progrès qui a permis de mieux surveiller la situation, même si des obstacles persistent.
Concernant la dimension politique, le document appelle toutes les parties à s’engager de bonne foi dans les négociations. Il a également souligné le besoin urgent d’intensifier la coopération régionale, notamment entre le Maroc et l’Algérie, dont les relations restent tendues. Le rapport regrette l’absence de progrès concrets vers une amélioration des relations bilatérales, ce qui constitue un frein majeur à la stabilité régionale.
D’un point de vue logistique, le Secrétaire général se félicite de l’amélioration des capacités de la MINURSO, notamment grâce à la restauration de sa flotte d’hélicoptères, qui permet de mieux surveiller le territoire. Toutefois, il appelle le Front Polisario à lever toutes les restrictions qui pèsent encore sur les opérations de la MINURSO à l’Est du Mur, et à rétablir un dialogue régulier avec les dirigeants de la Mission, civils et militaires, pour améliorer la situation sur le terrain.
Enfin, le Secrétaire général recommande que le mandat de la MINURSO soit prolongé pour une nouvelle période d’un an, jusqu’au 31 octobre 2025. Cette prorogation est essentielle pour continuer à offrir une surveillance impartiale et maintenir un climat propice à la recherche d’une solution politique durable au conflit du Sahara marocain.
“Nonobstant tout ce qui a été réalisé, la prochaine étape exige de tous un surcroît de mobilisation et de vigilance pour conforter durablement la position de notre pays, et il importe de continuer à plaider la justesse de notre Cause et à contrecarrer les manœuvres des adversaires.
A cet égard, les fondamentaux de la position du Maroc doivent être expliqués au petit nombre de pays qui continuent de prendre à contre-pied la logique du droit et de dénier les faits de l’Histoire. Corrélativement, il faut s’employer à les convaincre de la légitimité de la marocanité du Sahara à grand renfort de preuves et d’arguments juridiques, politiques, historiques et spirituels.
Cette démarche exige de mutualiser les efforts de toutes les institutions et les instances nationales officielles, partisanes et civiles et de renforcer leur coordination, de manière à conférer l’efficacité nécessaire à leur action et à leurs mobilisations.
Vous êtes au fait, honorables parlementaires, du rôle agissant qui revient à la diplomatie partisane et parlementaire pour recueillir davantage de reconnaissances en faveur de la marocanité du Sahara et pour élargir l’appui à l’Initiative d’autonomie, en tant que seule solution à ce conflit régional.
Aussi, Nous appelons à plus de coordination entre les deux Chambres du Parlement à ce sujet, en mettant en place des structures internes adaptées, dotées de profils qualifiés et en appliquant les critères de compétence et de spécialisation dans le choix des délégations, aussi bien à l’occasion des rencontres bilatérales que lors de la participation à des forums régionaux et internationaux”.
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