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Interview avec Lahcen Haddad : « Il faut renforcer davantage le contrôle parlementaire »

Interview avec Lahcen Haddad : « Il faut renforcer davantage le contrôle parlementaire »

La Chambre des Conseillers a élu les nouveaux membres de son Bureau. Un renouvellement sous le signe du renouveau avec les bonnes pratiques. Interview avec Lahcen Haddad, vice-président de la Chambre.

Vous êtes désormais le nouveau vice-président de la Chambre des Conseillers, dirigée également par l’istiqlalien Mohamed Ould Errachid, et ce, sur proposition du Groupe parlementaire de l’Istiqlal après consultation avec le secrétaire général du parti, Nizar Baraka. Quelles sont vos priorités aujourd’hui ?
Je vais travailler main dans la main avec Mohamed Ould Errachid autour de la gestion des affaires du Parlement, notamment sur les lois qui doivent être votées dans les séances plénières, le travail des commissions et sur la loi des finances, mais également sur la diplomatie parallèle, évoquée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans Son récent discours. Le nouveau président de la Chambre des Conseillers en est conscient. Nous travaillerons ensemble de façon efficace pour avoir une présence forte surtout au niveau des instances internationales qui nous intéressent de près comme l’Union Européenne, le Parlement africain, l’Union interparlementaire (UIP) et d’autres instances en Amérique latine, des pays arabes,…
 

Quelle est votre perception du contrôle parlementaire ?

Je pense qu’il faut renforcer davantage le contrôle parlementaire, que ce soit au niveau des questions parlementaires ou des commissions. Il faudra aussi avoir une interaction intelligente avec les rapports de la Cour des Comptes. Egalement, on a besoin de plus de lisibilité dans les documents fournis par le gouvernement, surtout par rapport à la loi des finances. Il y a du travail à faire pour renforcer le contrôle parlementaire.
 

Le discours adressé au Parlement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à l’occasion de l’ouverture de la première session de la 4ème année législative de la 11ème Législature, est un appel à adopter une gestion professionnelle et judicieuse de la diplomatie parlementaire pour accompagner la dynamique positive que connaît la question du Sahara marocain. Quelle lecture en faites-vous ?

Effectivement, Sa Majesté a appelé au renforcement de la diplomatie parlementaire. Il faut avoir une bonne démarche, intelligente, marquée par plus de coordination entre les deux Chambres et avec les autres intervenants. Il faut renforcer les capacités des parlementaires et des experts qui travaillent avec eux. Et il faut avoir plus de veille et d’information pour que les parlementaires fassent leur travail, de façon à consolider les acquis de la diplomatie officielle.
 

Quel bilan dressez-vous de l’évolution de la cause nationale à la lumière du soutien apporté par des pays membres permanents du Conseil de Sécurité à la souveraineté du Maroc sur son Sahara ?

Je pense que les acquis sont là, compte tenu de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par de nombreux pays et de l’ouverture de leurs consulats dans le Sud du Royaume et des prises de position de pas mal de pays. En témoignent les récentes prises de position de pays européens après les arrêts de la Cour Européenne qui étaient injustes, incluant de fausses informations. Les acquis sont là mais il y a du travail à faire, comme l’a souligné Sa Majesté dans Son discours, avec les pays qui ne nous comprennent pas encore. Il faut donc un travail de longue haleine par rapport à cela. Et puis les partis politiques, les ONGs, les Universités, les intellectuels et les parlementaires doivent se mobiliser en faveur de la cause nationale. Ils doivent avoir les outils et les ressources pour le faire. 
 

Le Discours Royal a également appelé à revoir les profils des parlementaires qui représentent le Maroc dans les instances parlementaires internationales. Comment pensez-vous y contribuer, vous qui êtes président de la Commission parlementaire mixte Maroc-Union Européenne ?

Justement, il faut oublier les vieilles pratiques du tour de rôles dans le travail parlementaire. Les parlementaires sont censés avoir un minimum de prérequis en termes de langues, de compréhension de la situation internationale. En plus de la formation et de l’encadrement des parlementaires avec l’aide d’experts, en vue de définir les objectifs des parlementaires dans leurs différentes missions de représentation. C’est donc important de revoir les démarches de travail.

Chambre des Conseillers : Les députés ont du pain sur la planche
Mohamed Ould Errachid, du Parti de l’Istiqlal (PI), a été élu à la présidence de la Chambre des Conseillers pour la seconde moitié de la législature 2021- 2027, lors d’une séance plénière tenue samedi 12 octobre.

Cette séance s’est tenue sous la présidence du président du Bureau provisoire de la Chambre des Conseillers, Mahmoud Archane, conformément à l’article 63 de la Constitution. Candidat unique de la majorité gouvernementale, M. Ould Errachid a obtenu 94 voix sur un total de 104 voix exprimées, alors que 10 bulletins ont été annulés.

La Chambre des Conseillers a tenu, jeudi 17 octobre, une séance plénière consacrée à l’élection des membres de son Bureau et des présidents des Commissions permanentes. 

Il convient de rappeler qu’à l’occasion de la clôture de la deuxième session de l’année législative 2023-2024, l’exprésident de la Chambre des Conseillers, Enaam Mayara, a mis l’accent sur les réalisations accomplies et les défis auxquels le Maroc est confronté. Il a noté que le parlement et le gouvernement auront, à court et à moyen termes, du pain sur la planche avec des échéances de grande importance qui nécessitent beaucoup de coordination, notamment les manifestations sportives continentales et internationales, les défis énergétiques, la gestion de la sécheresse et de la pénurie d’eau, le parachèvement du chantier royal de généralisation de la couverture sociale et la reconstruction des zones affectées par le séisme d’Al-Haouz.

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