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Maia Sandu. La présidente qui a placé la Moldavie sur la carte

Maia Sandu. La présidente qui a placé la Moldavie sur la carte
Avant l’invasion de l’Ukraine, elle était la présidente d’une petite république post-soviétique. Candidate à sa réélection le 20 octobre, la Moldave Maia Sandu est aujourd’hui une personnalité européenne invitée dans toutes les capitales. Se jugeant « patiente » et « fidèle à ses valeurs », même si ses détracteurs la disent aussi « peu à l’écoute », Maia Sandu chasse la corruption et lance un vaste programme de réformes, qui reste inabouti dans le secteur de la justice Première femme à occuper les plus hautes fonctions dans cet Etat situé entre l’Otan et la sphère d’influence russe, cette économiste de 52 ans réputée incorruptible a longtemps cherché à ménager Vladimir Poutine tout en normalisant ses relations à l’Ouest.
Mais depuis que l’Ukraine voisine vit sous les bombes du Kremlin, cette personnalité disant vouloir rester « humble » et discrète martèle que les 2,6 millions de Moldaves doivent intégrer au plus vite la famille européenne.

Sa frêle silhouette et son sourire timide contrastent avec son courage et sa « détermination » – le mot est de son homologue français Emmanuel Macron – à défendre un « cap clair » pour son pays face aux ingérences de Moscou, qui goûte peu ses désirs d’indépendance. Jusqu’au « tourbillon » qui l’a amenée à la présidence: Sandu reçoit en 2012 « une offre inattendue » et accepte de « diviser ses revenus par 15 » pour occuper un portefeuille ministériel, celui de l’Education Née sous l’URSS dans le village de Risipeni, à la frontière roumaine, elle est à peine majeure quand son pays accède à l’indépendance et que la République autoproclamée de Transdniestrie fait sécession, permettant le maintien toujours actuel de troupes russes.

Diplômée en gestion et relations internationales, elle débute sa carrière dans les coulisses du ministère de l’Economie mais, déçue par les travers de son pays, elle part travailler pour la Banque mondiale, d’abord à Chisinau puis à Washington.

Jusqu’au « tourbillon » qui l’a amenée à la présidence: elle reçoit en 2012 « une offre inattendue » et accepte de « diviser ses revenus par 15 » pour occuper un portefeuille ministériel, celui de l’Education.

« Je n’avais pas prévu de devenir une femme politique », a-t-elle avoué lors d’un discours en 2022 aux étudiants de l’Université Harvard, où elle a étudié. « Mais j’ai décidé que ne pas vouloir vivre dans un pays dirigé par des gens corrompus » ne signifiait par forcément « devoir changer de pays ».
Face aux « difficultés » et aux « discours de haine », elle dit apprendre la « résilience ». Et ne lâche pas.

Plaçant des caméras de surveillance dans les salles d’examen, elle fait passer le taux de réussite du baccalauréat de 95% à 59%. De quoi faire passer le message: on ne paye plus pour les diplômes.

Au pouvoir, Maia Sandu comprend que dans un système gangréné par les oligarques, il lui faut fonder sa propre écurie. En 2016, elle crée le Parti de l’action et de la solidarité (PAS) grâce à ses économies mais perd à la présidentielle.

Elle entre au Parlement avant d’être brièvement nommée Première ministre et, à la suite d’un scandale de corruption spectaculaire – 12% du PIB disparaissent en quelques mois -, elle remporte l’élection suprême en 2020 avec 57,7% des voix.
Elle considère avoir été sous-estimée par ses adversaires qui voyaient en elle et son équipe « des novices et une bande d’intellos ».

Se jugeant « patiente » et « fidèle à ses valeurs », même si ses détracteurs la disent aussi « peu à l’écoute », elle chasse la corruption et lance un vaste programme de réformes, qui reste inabouti dans le secteur de la justice.
Dès que les premières bombes retentissent en Ukraine, elle coupe les ponts avec Moscou, accueille des dizaines de milliers de réfugiés et frappe à la porte de l’Union européenne (UE), son « plan Marshall ».

En juin 2023, elle marque les esprits en conviant 46 chefs d’Etat et de gouvernement à Chisinau pour le sommet de la Communauté politique européenne, du jamais vu dans ce pays peu habitué aux honneurs. Un an plus tard, les négociations d’adhésion avec l’UE sont formellement ouvertes.

Parlant couramment le roumain, l’anglais et le russe, Mme Sandu jouit du « respect et de la reconnaissance » des dirigeants occidentaux, commente pour l’AFP Armand Gosu, historien roumain spécialiste des anciens pays soviétiques et de la Russie.

« Elle représente une grande chance pour la Moldavie », estime-t-il, soulignant qu’elle est probablement la première dirigeante du pays « d’une telle stature internationale ». Jusqu’à être invitée par la célèbre journaliste Christiane Amanpour sur la chaîne américaine CNN.

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