La condition des femmes rurales s’invite sur le devant de la scène, et le Maroc se trouve une nouvelle fois face à ses défis. Malgré des avancées notables, ces femmes demeurent piégées dans un labyrinthe d’inégalités économiques, sociales et légales. Décryptage.
Dans les contrées rurales, ces femmes se trouvent confrontées à une multitude de défis qui entravent leur émancipation. Au-delà des conditions de vie difficiles, elles doivent faire face au mariage des mineurs, à un accès restreint aux ressources et aux financements, ainsi qu’à la violence exercée par les hommes. Ces injustices les maintiennent dans un cercle vicieux où leur capacité à s’affirmer est constamment mise à l’épreuve.
De surcroît, ces femmes endurent des conditions de travail précaires tout en assumant des responsabilités domestiques écrasantes. Cette charge leur laisse peu de temps pour se consacrer à des activités génératrices de revenus. Dans un contexte où chaque jour représente un véritable combat, leur résilience apparaît comme une force silencieuse mais indéniable, révélant ainsi une volonté farouche de changer leur destin.
Le dernier rapport du Haut-Commissariat au Plan (HCP) révèle que 58,4% des Marocains estiment que l’égalité entre les sexes reste un idéal lointain, avec des disparités marquées entre milieu rural (65,8%) et urbain (52,4%). Cette situation souligne l’influence de l’accès aux opportunités sur les perceptions, ainsi que le fossé entre les avis des hommes (54,8%) et des femmes (63,3%), mettant en lumière la nécessité d’un engagement renforcé pour surmonter ces défis.
Dans ce contexte, la réforme de la Moudawana marocaine représente un pas crucial vers l’égalité des sexes dans le droit de la famille. Toutefois, la résistance sociétale et une mise en œuvre insuffisante, surtout dans les zones rurales, continuent de freiner les avancées. Il est essentiel de renforcer l’engagement collectif pour surmonter ces obstacles et garantir une égalité réelle et durable.
« À l’Union de l’Action Féminine d’Agadir, nous accueillons principalement des femmes victimes de violence et en situation précaire, on leur offre écoute, soutien juridique et psychologique. Les femmes qui se présentent à notre centre bénéficient de formations pour favoriser leur autonomisation et leur indépendance économique », assure-t-elle. Et d’ajouter : « Nous travaillons à créer des cellules d’écoute dans les zones rurales en collaboration avec des associations locales, afin d’aider les femmes victimes de violence en les exonérant des frais de transport et en les orientant correctement. Le tremblement de terre a également amplifié les difficultés dans certaines régions, notamment psychologiques, nous avons donc concentré notre aide sur le douar Ikhran Tounikht. Malgré nos efforts, la situation reste critique pour les femmes, les filles et les enfants ».
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