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Driss Lachguar : Le gouvernement est tenu de rattraper le temps politique perdu en ayant la volonté réelle d’initier des réformes fondamentales

Driss Lachguar : Le gouvernement est tenu de rattraper le temps politique perdu en ayant la volonté réelle d’initier des réformes fondamentales
“Un discours fort », c’est ainsi que le Bureau politique de l’USFP a qualifié le Discours Royal à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle année législative, adressé aux membres du Parlement, sur la question du Sahara marocain et les acquis réalisés en faveur de nos droits historiques et légitimes en dépit d’un contexte international difficile et complexe.

Développement positif

Dans son discours à l’occasion de la réunion du Bureau politique dimanche, le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a affirmé que « la reconnaissance par la France de la souveraineté du Royaume sur l’ensemble du territoire du Sahara et son soutien explicite à l’initiative d’autonomie constituent un développement positif car émanant d’un grand pays, membre permanent du Conseil de sécurité, en plus des Etats-Unis d’Amérique, de l’Espagne, des pays arabes et africains ».

« Le Souverain a également souligné que cette reconnaissance vient en appui aux efforts déployés dans le cadre des Nations unies pour jeter les bases d’un processus politique en vue du règlement définitif de la question dans le cadre de la souveraineté marocaine », rappelle-t-il. Et d’ajouter : « Ces acquis, selon le Discours Royal, font du Sahara marocain un axe de communication entre le Maroc et sa profondeur africaine, et le placent au centre des initiatives continentales stratégiques lancées par le Royaume (le projet de Gazoduc Maroc-Nigeria, l’initiative Afrique-Atlantique et l’initiative visant à donner aux pays du Sahel un accès à l’océan Atlantique) ».

Davantage de mobilisation

Le Premier secrétaire a estimé qu’« en dépit des acquis, la prochaine étape requiert, selon le Souverain, davantage de mobilisation et de vigilance pour renforcer la position de notre pays et contrer les manœuvres de nos adversaires ».
A ce propos, le Premier secrétaire pense que « cela nécessite un effort concerté de toutes les institutions et entités nationales, officielles, partisanes et civiles, pour expliquer les fondements de la position marocaine aux quelques pays qui s’opposent encore à la logique de la vérité et de l’histoire, et pour les convaincre par des arguments et des preuves juridiques, politiques, historiques et spirituelles ».

« Nous notons avec grande satisfaction la référence de Sa Majesté au rôle actif de la diplomatie partisane et parlementaire dans la réalisation de ces acquis, ce qui nous motivera à renforcer notre position en tant que parti dans le cadre de la diplomatie parallèle avec nos amis et partenaires. Nous soulignons l’importance de l’appel Royal lancé aux deux Chambres du Parlement pour qu’elles poursuivent la coordination et le développement de structures internes appropriées dotées de ressources humaines qualifiées, tout en adoptant les critères d’efficacité et de spécialisation dans la sélection des délégations, que ce soit dans le cadre de réunions bilatérales ou de forums régionaux et internationaux », souligne-t-il.

Succès diplomatiques

A cet égard, il a indiqué que « nous ne pouvons qu’apprécier à leur juste valeur les succès diplomatiques remportés par notre pays en faveur du renforcement de notre intégrité territoriale en augmentant le nombre de pays qui soutiennent la proposition d’autonomie, le dernier en date étant la République française. Cela nous a amenés à nous adresser à la gauche française, y compris au Parti socialiste, pour l’inviter à apprécier la nouvelle position et à réagir positivement à l’initiative de son pays, s’alignant ainsi sur la gauche socialiste espagnole, qui a pris la décision historique de surmonter l’héritage du colonialisme et d’entrer dans une nouvelle phase caractérisée par la coopération mutuelle et la consolidation de la stabilité et de la sécurité dans la région. Nous ne pouvons que saluer ce qui a été réalisé sur le terrain dans nos provinces du Sud en termes de développement, ce qui contribue au développement global de notre pays et au renforcement de son leadership régional ».

Cessez-le-feu immédiat

Concernant la situation au ProcheOrient, Driss Lachguar et face à l’effroyable escalade vers une guerre totale, renouvelle l’appel à un cessez-le-feu immédiat et à la protection des peuples palestinien et libanais, tout en considérant que la solution à deux États est la seule garantie d’une paix durable dans la région. Il a réitéré le rejet de l’USFP et son ferme condamnation du génocide et des crimes contre l’humanité perpétrés contre le peuple palestinien, la violation de la souveraineté territoriale du Liban, l’agression contre son peuple et la perturbation de son État et de ses institutions.

« Par conséquent, nous nous tournons vers les rangs démocratiques et progressistes nationaux et arabes qui croient en la paix et au droit des peuples palestinien et libanais à la paix, les appelant à intensifier leurs efforts aux côtés de la gauche socialiste et démocratique et de toutes les forces qui aiment la paix et la justice humaine afin de pousser à la reprise du processus politique dans la région sur la base de la légitimité internationale et de la solution à deux États », a-t-il lancé.

Réforme électorale

S’agissant de la scène politique nationale, le Premier secrétaire de l’USFP a observé qu’elle a connu une série d’élections partielles, tant législatives que collectives, au cours desquelles le parti a tenu à s’opposer à la majorité écrasante qui a choisi à l’unanimité un candidat unique lors des élections législatives.

« Bien que nous n’ayons remporté aucun siège lors de ces élections partielles, nous avons fortement concurrencé le candidat du triumvirat en obtenant deux fois plus de voix que lors des élections de 2021 et en dépassant largement les résultats obtenus par les partis d’opposition », précise-t-il. Et de poursuivre : « Malheureusement, nous avons enregistré un faible taux de participation à ces processus électoraux, ce qui nous impose d’engager une réforme électorale et de construire un véritable édifice pour le système de décentralisation en revenant au vote individuel dans les élections communales pour consolider la relation entre l’électeur et l’élu et les organisations partisanes, renforcer le rôle des partis pour un plus grand engagement citoyen dans la gestion des affaires publiques, et rouvrir le chantier d’amendement des lois réglementaires y afférentes. Ces composantes, qui reposent sur des fondements constitutionnels et politiques, tirent leur nécessité du besoin de rétablir la confiance dans les institutions, l’engagement des citoyens dans le processus démocratique et le renforcement du rôle des partis ».

Driss Lachguar soutient que «l’exigence de réforme réside également dans la nécessité de surmonter les problèmes constatés lors des dernières sessions des conseils communaux, qui ont démontré l’existence d’une situation dysfonctionnelle résultant de contradictions et de conflits entre les composantes du triumvirat, ce qui a entravé le fonctionnement normal des institutions élues, l’exécution publique des services communaux et la mise en œuvre des projets de développement ».

« Ces contradictions, explique-t-il, sont alimentées par des conflits entre les composantes de la majorité dominante, qui ont bloqué le projet de développement local et national et conduit à l’extension du chômage et à l’exacerbation des manifestations de vulnérabilité et de pauvreté ».
« Ainsi, ajoute-til, après trois ans de mandat du gouvernement actuel, il est clair que l’Exécutif n’a pas respecté ses engagements contenus dans le programme gouvernemental sur la base duquel il a obtenu la confiance du Parlement après l’investiture Royale, c’est-à-dire qu’il n’a pas été en mesure de porter le taux de croissance à 4 %, qui n’a pas dépassé 2,5% au cours des trois dernières années ».

Pis, nuance Le Premier secrétaire de l’USFP, « dans ce contexte de faible croissance économique, le mandat du gouvernement actuel a enregistré une aggravation de la dette publique à travers la poursuite de la tendance à la hausse des estimations des revenus d’emprunt, atteignant 129,04 milliards de dirhams à l’horizon 2023. En raison de la situation de l’économie nationale au cours des trois dernières années, le gouvernement n’a pas réussi à créer au moins un million d’emplois nets comme il l’avait promis, ainsi que l’a constaté le Haut-Commissariat au plan, qui confirme que le taux de chômage a atteint 13,7% ».

Rattraper le temps politique perdu

Dans ce sens, il a appelé le gouvernement à assumer sa responsabilité politique historique en prenant « des mesures urgentes, sérieuses et responsables pour épargner à notre pays les répercussions potentiellement dangereuses de la situation sociale et des tensions sociales qui en découlent ».

« Le gouvernement est tenu de rattraper le temps politique perdu en ayant la volonté réelle d’initier des réformes fondamentales et d’activer les grands projets et chantiers relatifs à l’activation du modèle de développement, à la mise en place d’un système national intégré de stocks stratégiques d’eau, d’aliments, de médicaments et d’énergie, à la nécessaire réforme fiscale, à la réforme des institutions et entreprises publiques hypertrophiées, à la révision de la gouvernance des institutions en charge des expatriés marocains, entre autres », explique-t-il. Et de conclure : « Le gouvernement est également tenu, à l’occasion de la nouvelle entrée politique et législative, de mettre fin à sa tendance hégémonique et d’interagir positivement avec l’institution parlementaire et l’opposition, conformément aux exigences constitutionnelles qui sauvegardent l’équilibre institutionnel et le pluralisme politique. Il est important que la vie politique abandonne l’hégémonie basée sur la logique numérique et adopte une approche participative avec l’opposition et les acteurs sociaux, au moment où le gouvernement s’apprête à présenter le projet de loi de Finances pour l’année 2025, qui, nous l’espérons, marquera une rupture avec les lois de Finances précédentes en triomphant des équilibres financiers au lieu de se soumettre aux budgets financiers ».

Hassan Bentaleb

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